2.1. La mise en place d'un système
intégré à chaque étape de production permettrait
d'assurer une production de qualité
Le déploiement des outils qualité
adaptés, d'après les plans de maîtrise de la
qualité, et modelés sur les logigrammes forme un système
de limitation des défauts de production, établi sur une
conscience de la qualité et un autocontrôle au niveau de chaque
agent. La réalisation se fait à travers un management
participatif.
Promotion de la qualité dans la production agricole :
cas de la pomme de terre d'exportation 2.1.1. Promotion de la
qualité
Etant donné la jeunesse de la perception de la «
qualité commerciale » au niveau des producteurs, la promotion de la
qualité par le développement d'une culture qualité et par
un appui pratique aux entreprises qui oeuvrent à promouvoir la
qualité serait capitale.
Parallèlement, l'établissement de
référentiels nationaux sur la qualité pour cette
catégorie de production permettrait une meilleure assise des
démarches.
2.1.2. Articulation des fonctions
Les responsabilités des diverses entités
productives : agriculteurs - conditionneurs, ont été
préalablement définies. Toutefois, des conflits entre ces deux
catégories, suite à leur complémentarité, à
la divergence de leurs objectifs et aux contraintes de leurs services peuvent
survenir. En effet, à l'intérieur d'un processus, les
différents services qui participent à la réalisation d'un
produit sont une succession de fournisseurs, chacun alimentant le client qui le
suit dans le processus. Les actions de sensibilisation y prennent toute leur
signification.
2.2. La non-qualité coûte cher
Cette hypothèse aura été fortement
corroborée par les résultats de la simulation, au paragraphe 4.3.
En effet, des réductions du coût de la qualité, variant de
17 à 39% ont été observées.
Toutefois, la démarche qualité reste une action
progressive et continue qui, à long terme, permettrait d'abaisser
progressivement le coût total.
Les calculs des COQ et des CNQ restent toutefois des outils
décisionnels et devraient s'étaler sur plusieurs années
pour pouvoir en vérifier la tendance réelle, et les
modèles théoriques apparentés.
2.3. L'intégration d'un système
qualité permettrait l'atteinte des objectifs de production tout en
réduisant les pertes
2.3.1. Gestion des risques par les acteurs
2.3.1.1.
Gestion des risques par les
exploitations
Les réticences et les réserves des exploitants
agricoles envers la spéculation peuvent s'expliquer par leur logique de
gestion des risques, qui se présentent sous différentes formes
:
· fluctuations ou instabilité de marché ;
· faible capacité d'autofinancement ;
· aléas techniques : non-maîtrise des
techniques, des facteurs de transmission de maladies aux parcelles,
exagérés par l'inexistence de système d'assurance contre
les risques naturels ;
· insécurité foncière.
En outre, la problématique du système «
paysan salarié » aura été maintes fois
soulevée dans le milieu des opérateurs.
2.3.1.2.
Gestion des risques par les
opérateurs locaux
Dans le secteur agricole en général,
très peu d'opérateurs comptent investir dans la plantation de
produits de faible valeur ajoutée car ils jugent les risques trop
élevés pour un besoin en fonds de roulement assez
conséquent. Le système le plus utilisé à Madagascar
est la sous-traitance de la production à des groupements de paysans :
assistance technique, avance en intrants, garantie de rachat de la production.
Aucune entreprise n'a jamais directement investi de par ses propres moyens dans
la plantation [13]. Les légumes intéressant les investisseurs
sont surtout les produits de contre saison : la pomme de terre et la carotte
dans la zone Océan Indien ; le haricot vert, le cornichon, le champignon
et l'asperge en Europe.
Des investissements moins importants que la transformation
sont attendus au niveau de l'amélioration qualitative des produits bruts
: calibreurs, trieurs, séchoirs, équipements de nettoyage. Pour
les légumes, ils concernent :
· des unités de conditionnement et de conservation
de légumes frais ;
· la plantation de légumes frais biologiques.
D'autres opérateurs membres des associations
professionnelles (PRONABIO, UPFL...) et des entreprises dans les zones
productrices, notamment l'Itasy et le Vakinankaratra; appuyées par des
projets se sont également lancés dans la production de
légumes.
Le manque d'incitation des opérateurs nationaux pour
l'investissement dans le secteur reste à déplorer.
2.3.2. Possibilités et tendances
L'élargissement de la reconnaissance qualitative de
nos produits devrait passer par un travail de rapprochement avec les
référentiels élaborés dont l'adoption devient
indispensable pour le développement commercial et l'image des
producteurs agricoles.
2.3.2.1.
Qualité totale
La qualité totale permet une assurance qualité
optimale et évolutive. Celle-ci requiert :
· une adaptation permanente des produits et des services
aux attentes des clients et à leur évolution, par la
maîtrise de toutes les activités de l'entreprise ;
· une clarification des objectifs : satisfaction totale des
clients, recherche permanente des améliorations, zéro
défaut.
2.3.2.2.
Certification
Pour éviter un «examen de passage» à
chaque commande, les sous-traitants sont de plus en plus nombreux à
adapter leurs processus pour recevoir le certificat
de conformité du système qualité de
l'entreprise aux normes ISO, reconnues dans le monde entier. La certification
concerne : les équipements, les procédures, les qualifications
des personnels, les aménagements des bâtiments,... En
matière de démarche de certification, la norme ISO 14001 est la
seule adaptée aux exploitations agricoles.
L'acquisition de la certification passe par un long programme
de formation, de rédaction de procédures et de manuels qui
nécessitent des moyens, des mesures et un savoir-faire
spécifique. Il faut être capable d'assurer la
traçabilité des fabrications. Dans les pays
industrialisés, les moyens de financement sont multiples et
proposés par divers organismes.
2.3.2.3.
Question de la
traçabilité
La traçabilité des produits est une
conditionnalité obligatoire depuis janvier 2005 pour l'exportation vers
le marché européen.
Les principes, faisabilité et description du
système, présentent un intérêt d'étude
marqué. La mise en place des systèmes de maîtrise de la
qualité abordés dans la présente étude permettrait
de faciliter considérablement le passage à la
traçabilité. La méthodologie élaborée serait
également adaptable pour d'autres produits, étant donné
l'ouverture imminente des marchés internationaux.