L'hypothèse de départ selon laquelle la
filière se heurte à des lacunes structurelles et
technico-économiques pour l'atteinte des objectifs de production se
confirme par les faits de la première campagne et les lacunes
constatées dans le processus de production.
1.1. Optimisation de la structuration et de
l'organisation de la filière 1.1.1. Enjeux d'une
amélioration de la structuration de la filière
Plusieurs perspectives seraient envisageables dans le cas d'une
amélioration structurelle par une cohésion des actions de tous
les acteurs, à savoir :
· une politique cohérente de production de semences
;
· un meilleur contrôle des prix et des marchés
tant sur le plan national que hors des frontières ;
· une professionnalisation progressive des producteurs ;
· le développement de l'image produit, voire une
labellisation ;
· de meilleures perspectives concurrentielles.
1.1.2. Filière pomme de terre
d'exportation : de nouvelles donnes
Toutefois, cette amélioration devra considérer
plusieurs faits qui mériteraient une attention particulière :
· le projet d'exploitation en joint-venture mauricien de 1
000 ha dans la Région du Vakinankaratra ;
· la mise en place d'une Agrotechnopole destinée
à la facilitation des transactions et du regroupement de la production
régionale ;
· le lancement du Programme Régional de Protection
des Végétaux ;
· les possibilités de diversification
variétale des produits selon leurs caractéristiques :
variétés de consommation, à chair ferme,
féculières,... ;
· les possibilités de prospection d'autres
marchés africains et asiatiques pour la pomme de terre.
Or, la politique économique nationale a un rôle
primordial à y jouer. 1.1.3. Négociations
internationales
Sur le plan national, la facilitation des échanges
commerciaux est en bonne voie. Cependant, les rôles de chaque acteur
comportent des zones d'ombre étant donné que les
négociations initiales se sont déroulées entre des
autorités nationales de tutelle du côté malgache et un
corps para-étatique du côté mauricien. Les quotas de
Madagascar ainsi que la détermination et la négociation des prix
doivent se baser
sur l'analyse des informations réelles issues
d'observatoires ou de services d'information régionaux, pouvant attester
de la faisabilité des objectifs de production.
1.1.4. Externalités de la politique
d'investissement
Le cadre des investissements malgaches se trouve face
à une problématique en ce qui concerne la restructuration de la
production agricole. En effet, l'analyse des impacts de l'implantation de
grandes exploitations agricoles de gérance étrangère,
énoncée au § II. 1.5 s'avère essentielle. La mise en
place d'un système de protection ou de restructuration des petits
producteurs nationaux est fondamentale.
Par ailleurs, les outils de négociation courants, tel
le contrat, sont des notions peu applicables chez certains producteurs. Ainsi,
la contractualisation des tractations ne constitue pas toujours une
sécurisation des parties.
1.2. Développement des capacités
techniques
1.2.1. Renforcement des capacités des
producteurs de base
La simplification des outils, notamment documentaires, pour
le contrôle et la maintenance d'un système qualité a ses
limites. En effet, un minimum de connaissances de base de chaque agent
productif est requis ; ce qui n'est pas toujours le cas. L'illettrisme et
l'imprécision des mesures demeurent un fléau au
développement de la qualité. Dans le même contexte,
l'acquisition par les producteurs de base des techniques de contractualisation,
de prospection de marchés doit être privilégiée.
1.2.2. Renforcement des services
spécialisés
La réalisation des diverses analyses diagnostic et de
contrôle qualité dans la filière pomme de terre
d'exportation n'est actuellement possible que dans les laboratoires du
FIFAMANOR, qui ne disposent pas, même en cas d'extension, des
capacités nécessaires. (voir § II. 2.1.1)
La mise en place de laboratoires spécialisés,
ou l'accréditation de laboratoires existants, ainsi que le
développement d'outils simples de diagnostic, telles que les
échelles officielles d'attaque par les maladies, devraient être
effectifs. La mise à niveau des laboratoires pour une
accréditation internationalement reconnue est une option à long
terme, par la normalisation et la validation des méthodes telle la mise
en place d'un système de traçabilité des
échantillons.