L'analyse fonctionnelle de la filière aura
souligné le potentiel sous-exploité de la filière,
bloqué par des déficiences structurelles. En effet, les
difficultés d'ancrage des innovations liées à la
qualité ainsi que le manque de maturité des relations
contractuelles entre acteurs conduisent à des divergences de
stratégies malgré une volonté nationale marquée.
Ainsi, la préférence pour les variétés habituelles,
améliorées ou non, la prévalence rationnelle de
l'autoconsommation s'alliant aux lacunes par rapport aux ressources techniques
et au manque d'incitation par rapport aux prix expliquent que l'exercice de
l'activité proviendrait plutôt d'une tendance de groupement que de
considérations économiques pour les plus petits producteurs.
Quant à l'intégration de la qualité dans
la filière, les structures officielles préexistantes persistent
pour l'assurance de la qualité du produit fini. Les efforts en
législation concernent techniquement les normes expérimentales
établies par le Bureau des Normes Malagasy ainsi que les
arrêtés interministériels de création des organes de
concertation pour l'aspect organisationnel. Ces textes législatifs ont
l'avantage d'être basés sur les exigences formulées par la
clientèle mais sont néanmoins équivoques sur certains
points : fournissant peu de sécurisation des producteurs.
De plus, l'adaptation des outils communs de la qualité
à la réalité est incomplète pour ne citer que la
non-réalisation des documents qualité pour la plupart des acteurs
ou l'incapacité réelle de réalisation des mesures
préventives et curatives tant en amont, dès la production
semencière, qu'en aval ; dérivant notamment d'insuffisances
matérielles.
Or, les outils de la qualité sont multiples au niveau
international. Leur concrétisation doit passer par l'affectation de
responsabilités axées sur la qualité aux acteurs en
présence afin de former une équipe intégrée et peu
onéreuse. Ceci exige un renforcement des compétences, une
amélioration des systèmes d'information et une
professionnalisation des services spécialisés d'analyses
diagnostic et de contrôle qualité.
Les dangers au cours des quatre étapes du processus de
production sont concentrés en amont et en aval de la culture aux champs.
Les améliorations proposées sont représentées sur
les logigrammes qualité sur la base de l'élaboration de
référentiels et de fiches de suivi de processus ainsi que de mise
en lot et d'étiquetage conformes. Les agréments et certificats
officiels attribués en constituent également les balises.
En outre, les coûts de la qualité varient selon
l'échelle de l'exploitation dans la mesure où les coûts des
défaillances internes sont relativement bas pour les petites
unités, mais la maîtrise des défaillances externes est
supérieure pour les grandes exploitations qui peuvent ainsi être
plus réactives aux exigences de la clientèle. On constate
également que la structure en union permet une détection moins
onéreuse malgré une bonne maîtrise des défaillances
externes, mais exige une structuration interne réfléchie.
La simulation des scenarii « avec » et
« sans » système qualité souligne la
nécessité de segmentation du marché de la pomme de terre
selon la nature des demandes, la gestion du potentiel et les prix
pratiqués. Les réductions des coûts à
l'intégration d'un système qualité sont
intéressants notamment pour les opérateurs (39%) mais aussi pour
les paysans producteurs (17%) : qui doivent connaître une tendance
à la diminution au cours de l'adoption du processus.