La fourniture des intrants de production aux paysans
producteurs se fait essentiellement en accord de confiance (78,9% des cas).
Quelques cas concernent les associations paysannes qui reçoivent une
avance en intrants de la part de l'opérateur exportateur qui leur est
affilié, mais l'existence matérielle d'un contrat n'est souvent
pas vérifiée. Les quelques cas de contractualisation concernent
plutôt les gros producteurs : les opérateurs privés qui
exploitent de grandes surfaces.
Par ailleurs, en aval, les accords conclus par
l'intermédiaire des organismes d'encadrement, entre l'opérateur
exportateur et les producteurs, constituent l'unique transaction officielle.
Les opérateurs se lançant dans la production, quant à
eux,
s'adressent directement à la clientèle
mauricienne. Ces deux cas concernent 52,6% des producteurs. Pour le pourcentage
restant, il s'agit, soit d'accords de confiance verbaux entre associations et
unions ou de transactions sporadiques entre producteurs et collecteurs. Ce
n'est qu'au sein des unions que l'on retrouve un système de
contrôle des prix par fixation d'un prix plancher, qui est de 1 200 Fmg
en décembre 2004. Ce contrôle est notamment le fait de la
disposition de locaux de stockage et d'un système de
rémunération différé mais garanti des
producteurs.
Les systèmes de commercialisation traditionnels
reposent sur la vente aux collecteurs de la production, que ce soit pour les
exploitants individuels ou les associations. Ces collecteurs primaires
organisent le transport à partir de petits marchés jusqu'à
des points de collecte, marchés spécialisés où les
collecteurs grossistes s'approvisionnent. Ceux-ci écoulent les produits
sur les marchés de détail de la capitale. Les marchés
d'Antsirabe ne consomment que 15% de la part commercialisée. Ils jouent
aussi le rôle d'intermédiaires pour les marchés urbains
côtiers. Les produits du Vakinankaratra et de Fianarantsoa s'acheminent
vers le Sud, Sud-Est et Sud-Ouest. Les marchés de gros d'Antananarivo
absorbent 80% de la part commercialisée, qui est
départagée entre la capitale (70%) et les marchés de
Toamasina (13%), de Mahajanga (5%), nord et nord est de l'île (12%) [22].
Les détaillants sont constitués par les marchés de
quartier, les épiceries et grandes surfaces. C'est seulement à ce
stade qu'on rencontre un triage sommaire des produits et une esquisse de
segmentation du marché. Les fluctuations des prix aux producteurs dans
l'année, présentés en Annexe 6, correspondent aux
périodes de grande récolte ou de soudure. La pomme de terre n'a
été exportée avant 2004 que sur les Comores et pour une
quantité et valeur faibles : il n'a été enregistré
que 50,3 t pour l'année 1999, et 45,8 t pour 2000 [7]. Son prix FOB
à l'export est de 6 FF/kg en 2000 [22].
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