WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les fonds structurels européens

( Télécharger le fichier original )
par Pascal Gay
UFR Montpellier 1 - Master 1 Droit public 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 2 - L'intervention des fonds structurels comme soutien de la politique de cohésion communautaire

Le champ d'intervention des fonds structurels résulte avant tout d'une volonté politique d'ensemble, inscrite dans le budget communautaire (I). Cette intervention obéit aussi à des principes généraux (II).

I- L'insertion des fonds structurels dans le budget communautaire

L'intégration par les fonds structurels est justifiée car l'Union européenne contient en son sein des zones inégalement développées. Il faut aider les projets, les zones et les Etats à ne pas voir s'accroître leurs disparités du fait de la construction européenne. En ce sens, le budget européen est l'élément de base de la politique des fonds structurels, politique loin d'être uniforme. Il faut donc tout d'abord analyser l'importance des fonds dans le budget communautaire (A), avant d'appréhender les difficultés théoriques que peuvent engendrer ces fonds structurels (B).

A- L'importance des fonds dans le budget communautaire

Il faut bien sûr rappeler que les fonds structurels ne sont pas dotés de la personnalité juridique mais sont des chapitres inscrits dans le budget communautaire. Il est nécessaire d'étudier l'insertion des fonds structurels dans celui-ci, car cela amène à s'interroger plus globalement sur la capacité de l'Union à mener une politique économique, ainsi que sur les manières de la mettre en oeuvre. Autrement dit, l'aide communautaire est avant tout une action communautaire, constituant de fait une intégration communautaire. L'Europe, son budget, ne découle pas d'une logique purement économique, mais bien politique, faite de discussions permanentes. Par ailleurs, les règlements généraux sur les fonds structurels ne sont pas à proprement parler des règlements financiers, puisqu'ils sont pris dans le cadre de la mise en oeuvre des politiques communes, où les fonds structurels ont une place prépondérante. Mais leur portée financière dans l'Union est notable. L'élaboration du budget découle de l'article 272 du traité CE. En raison de cette importance financière, et après l'adoption des perspectives financières, la réglementation communautaire en ce qui concerne les fonds fait toujours l'objet d'une réévaluation. Peut s'appliquer en ce sens la théorie de Richard Musgrave, apparue en 1959 dans The theory of public finance, quant aux trois fonctions économiques que doit remplir un Etat. Celui-ci a tout d'abord une fonction d'allocation, c'est-à-dire, si l'on applique cette fonction à l'Union, de transférer des ressources lorsque la régulation d'un marché est estimée défaillante. Juridiquement, cela se traduit par des subventions, comme avec la PAC par exemple, et par des règlementations dans différents secteurs. Cette fonction d'allocation intègre la notion de régulation. Une autre fonction est une fonction de stabilisation, en l'occurrence de la croissance, qui peut s'exprimer par la politique monétaire, par le marché commun, mais aussi politique et juridique, par le biais des traités successifs et le rôle des institutions communautaires. Dernière fonction, une fonction de redistribution. Celle-ci nous intéresse particulièrement car son objectif est la correction des inégalités de richesses. Les fonds structurels expriment en ce sens cette fonction pour l'Union, pour les raisons évoquées précédemment. On peut parler de redistribution interrégionale. Le caractère supra national de l'Union pose cependant question. Car, nécessairement, ces fonctions sont assurés soit par l'Union, soit par les Etats eux-mêmes. La fonction de redistribution a une portée largement Etatique, et demeure d'ailleurs de son fait. Seule la redistribution entre les nations et les régions par le biais des fonds structurels est du ressort de l'UE, et est conditionnée à l'action des Etats et des collectivités locales. Ainsi, les fonds structurels ont aussi une fonction d'allocation, par le biais de ses règlements, puisque fixant des objectifs et des moyens de les mettre en oeuvre qui s'imposent aux Etats membres ; et une fonction de stabilisation, car les fonds intègrent un certain objectif de croissance et sont dès l'origine liés à la construction communautaire. D'où la difficulté, certes conceptuelle, d'appréhender ce que sera le futur des fonds structurels, et vers quelle fonction ils vont tendre. Il faut préciser en ce sens que le budget de l'Union est avant tout un budget d'intervention, puisqu'il ne comporte que peu de dépenses administratives.

L'Union européenne se distingue des organisations internationales car elle peut elle-même gérer ses dépenses d'ordre opérationnel. Ces dépenses, en termes structurels, sont le fait des différents fonds. Ces sont des mécanismes communautaires qui échappent aux Etats membres.

Pour les fonds structurels, la question de la répartition des charges de financement entre les Etats membres est primordiale. Les Etats membres sont divisés sur la question des fonds structurels. La Grèce, l'Espagne, le Portugal, voient leurs crédits européens s'amoindrir, du fait de l'élargissement. Ils souhaiteraient ainsi une hausse de la politique de cohésion communautaire, puisque cette augmentation leur bénéficierait alors pour partie. Un Etat peut devenir soit contributeur, soit bénéficiaire, au fur et à mesure des programmations. La théorie dite du juste retour, c'est-à-dire ce type de calcul, a des conséquences financières, puisque des financements supplémentaires qui ne prennent pas en compte les critères de répartition des fonds peuvent être engagés, comme le montre l'annexe II du règlement n°1083/2006 pour environ 5 milliards d'euros, notamment pour l'Espagne et l'Italie. Il y à là l'idée d'un « réajustement » politique de la répartition des fonds aux Etats. Cela est d'ailleurs critiquable. Par ailleurs, si les crédits sont engagés pour une période, ils peuvent être eux-mêmes réajustés durant la programmation. A chaque vote par le Conseil d'un nouveau règlement, les débats quant à la contribution de chaque Etat refont de ce fait surface, a fortiori avec l'élargissement. Par exemple, la phrase lancée en 1979 par Margaret Thatcher à propos de la PAC, « I want my money back ». La France est en 2005 le second contributeur de l'Union, avec 16,42%, derrière l'Allemagne, avec 21,11%. Ces deux pays, à eux seuls, contribuent donc pour plus d'un tiers du budget communautaire total. Tandis que le solde net contribution/bénéfices est négatif pour ces deux Etats, ainsi que pour le Royaume Uni ou encore l'Italie, il est positif pour des Etats comme le Portugal, l'Espagne, la Grèce ou l'Irlande. Ces déséquilibres sont donc voulus, témoignant de l'effort d'intégration et de cohésion communautaire. La majorité des Etats membres ne sont pas, c'est un euphémisme, pour une hausse du budget européen, dans un contexte où la convergence est aussi promue par le pacte de stabilité et de croissance. A ne pas négliger, dès lors, l'hypothèse d'un prélèvement autonome, très difficile à mettre en oeuvre mais qui aurait pour conséquence d'éviter les arbitrages au début de chaque programmation pluriannuelle, et d'éviter le sempiternel débat entre les Etats contributeurs et les Etats bénéficiaires.

En proportion, le budget européen demeure relativement faible, puisqu'il est en 2006 de l'ordre de 1,08% du revenu national brut de l'UE, moins de 1% du PIB total. Les règlements adoptés dans le cadre des fonds structurels sont avant tout des règlements financiers. La politique agricole et les fonds structurels concernent environ 80% du budget en 2006, dont 37% pour les seules « actions structurelles ». Les fonds structurels constituent ainsi le deuxième poste budgétaire de l'Union, soit un peu plus du tiers du budget. Concrètement, pour la période 2007-2013, les fonds structurels représentent environ 308 milliards d'euros en prix constant, sur la base 2004. Par rapport à la période 2000-2006, la part consacrée aux fonds structurels a augmenté de près d'un tiers. Mais le budget de l'Union augmente mécaniquement lorsque le nombre de ses membres augmente lui-même. Du reste, les fonds structurels connurent une hausse forte et continue depuis l'établissement d'une politique de cohésion. Economiquement, ces nouveaux crédits d'engagement équivalent à 0,37% de l'investissement national brut de l'Union à 27.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote