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Les fonds structurels européens

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par Pascal Gay
UFR Montpellier 1 - Master 1 Droit public 2007
  

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II- La mise en oeuvre financière des fonds structurels

Cette mise en oeuvre résulte d'un véritable circuit financier (A). Et, de fait, il existe des interactions avec les autres régimes d'aides existants (B).

A- Le circuit financier des fonds structurels

Il s'agit ici d'analyser relativement plus en détail la gestion et les contrôles des fonds structurels. La bonne gestion financière est en effet mise en avant par le droit communautaire. Et plus il y a d'intermédiaires, plus la procédure risque de manquer de transparence. D'où, d'ailleurs, le renforcement des dispositifs de contrôle et de suivi de l'efficacité des fonds par les institutions communautaires. Concrètement, la dépense communautaire, pour la gestion déconcentrée, est effectuée par la Commission et est reçue par le Trésor et par la Banque de France. Si la gestion est décentralisée, les fonds iront directement vers les collectivités territoriales. Sinon, ce sera donc l'agent comptable du Trésor qui sera la première autorité de certification. Il convertit les fonds structurels européens en fonds structurels nationaux, par la voie des fonds de concours, ventilés en fonction des ministères et des destinations des fonds, qui sont une dérogation au principe de non affectation des recettes aux dépenses. La dépense est inscrite au budget national sous un objet pré-déterminé, puis l'Etat en région gère les fonds à travers les préfectures et leurs services. Par ailleurs, les fonds provenant de l'ingénierie financière ne sont pas inscrits au budget national, et sont directement distribués aux organismes chargés de les gérer pour les redistribuer aux projets éligibles aux fonds structurels. Pour le FEDER, il s'agit du SGAR, secrétariat général aux affaires régionales. Pour le FSE, la DRTEFP, direction régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle. Ces services doivent assurer la conformité des projets aux critères d'éligibilité des fonds. Le préfet doit assurer le partenariat, tout au long du processus. Une circulaire du 14 mai 2007 indique d'ailleurs que désormais certains des fonds seront gérés hors du budget de l'Etat sur un compte de tiers, pour bien pouvoir les distinguer et délimiter leur importance. Seront gérés notamment dans le budget « les crédits cofinançant des projets « sous maîtrise d'ouvrage de l'État » (l'État étant alors porteur de projet, « bénéficiaire » au sens de la réglementation communautaire) ainsi que les crédits cofinançant des dépenses directes d'assistance technique initiées par l'État : marchés publics, locations, frais de mission, rémunérations des personnels recrutés par l'État ». Les crédits hors budgets concernent notamment les subventions globales, sur le FEDER et le FSE. C'est l'inspection générale des finances, qui peut être reliée en ce sens avec la Commission, qui coordonne les services du ministère de l'économie, des finances et du budget. Le suivi des fonds est réalisé au travers d'un système informatique nommé Presage, qu'utilisent toutes les autorités de gestion, quelles qu'elles soient.

Le rôle de l'inspection générale des finances est primordial quant au contrôle des fonds. La circulaire du 14 mai 2007 précise le mécanisme budgétaire de gestion des fonds. L'autorité de gestion va envoyer ses demandes de paiement à la Commission, laquelle va mettre à disposition les fonds trois jours avant qu'ils soient versés au contrôleur budgétaire et comptable ministériel. L'autorité de gestion va envoyer un état de répartition au contrôleur budgétaire et comptable ministériel, qui va reverser les crédits dans les comptes de tiers des comptables concernés, ce qui constitue les crédits de paiement des autorités de gestion. A partir de 50 000 euros, le trésorier payeur général de la région va émettre un avis préalable à l'obtention du crédit européen par l'autorité de gestion. C'est d'une certaine manière une forme de contrôle. Dès lors, il y a trois types de contrôles. Un contrôle dit de premier niveau est réalisé par le service déconcentré de l'Etat, qui est compétent pour le programme considéré. C'est-à-dire soit le SGAR, soit le DRTEFP. Le suivi est réalisé par le préfet et ses services déconcentrés, à savoir les deux mêmes organismes. C'est le service fait. Un contrôle de second niveau est ensuite réalisé par le préfet et le trésorier payeur général, auprès des services instructeurs puis auprès des maîtres d'ouvrage. Le rôle de l'autorité d'audit est celui dévolu au regard du règlement général communautaire. La commission interministérielle est en relation avec les autorités d'audit « locales », c'est-à-dire qu'elle reçoit les contrôles réalisés par les inspections générales et par les services déconcentrés. Puis c'est elle qui présente le rapport de synthèse à la Commission. Dans tous les cas de figure, les chambres régionales des comptes sont toujours une manière de contrôler les budgets des collectivités territoriales pour l'Etat et ses autorités déconcentrées. De même que la Cour des comptes, et de manière plus large la Cour des Comptes Européennes. Ce qui ne va pas sans conflits de compétences. Depuis le traité d'Amsterdam, l'article 248 indique que « la Cour des comptes et les institutions de contrôle nationales des États membres pratiquent une coopération empreinte de confiance et respectueuse de leur indépendance ». A ce niveau-là, le contrôle financier des fonds structurels pose encore question, quant à savoir s'il s'agit véritablement d'une coopération ou plus d'un échange d'informations.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus