Paragraphe 2 : Principaux résultats de l'Analyse
Factorielle Discriminante
L'application sous SPAD de la technique "Analyse
discriminante" aux données en tenant compte du poids de chaque commune a
permis d'obtenir les résultats qui figurent dans les tableaux n° 4,
5 et 6 en annexe C. Nous avons utilisé la méthode de
l'échantillon test. Le tableau de classement des individus montre que
85,48% des individus sont bien classés dans l'échantillon de base
(représentant 80 % des communes) qui a servi à élaborer la
fonction discriminante. A partir des résultats du tableau n°4 en
annexe C, nous pouvons dire que parmi toutes les variables explicatives, celles
qui sont significatives à un seuil d'erreur de 5% sont :
- la variable PEPP (Pourcentage d'écoles primaires
publiques) - la variable TPf (Taux de promotion des filles)
- la variable NEM (Nombre d'écoles maternelles)
- la variable PESD (Pourcentage d'écoles en situation de
discontinuité)
Ce sont ces variables qui seront spécifiées
comme variables explicatives dans le modèle économétrique
à estimer. Le tableau ci-dessous présente les signes des
coefficients des variables explicatives les plus déterminantes à
5% dans la fonction discriminante.
Tableau 4 : Signe des
coefficients des variables de la fonction discriminante
Libellés variables
|
PEPP
|
TPf
|
NEM
|
PESD
|
Constante
|
Signe du coefficient
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
Source : Nos résultats sous SPAD
Dynamique de l'achèvement du cycle primaire par les
filles au Bénin Décembre 2006
On pourrait s'attendre à ce que la variable Pourcentage
d'écoles primaires publiques (PEPP) ait un signe négatif ce qui
signifierait que l'augmentation du nombre d'écoles privées dans
une commune influence positivement l'achèvement du cycle primaire par
les filles. Mais le signe contraire observé pourrait traduire le fait
que c'est plutôt la création d'écoles primaires publiques
(offrant une continuité éducative) dans les zones rurales qui
favorisera l'accès et par ricochet l'achèvement compte tenu du
faible revenu des ménages de ces zones qui ne permet pas aux parents
d'élèves d'assurer la scolarité de leurs enfants dans le
privé.
Le coefficient de la variable Taux de promotion des filles
(TPf) a un signe positif ce qui montre naturellement que le passage
régulier des filles d'une classe à une autre a un impact positif
sur leur accès en dernière année.
Le signe positif de la variable Nombre d'écoles
maternelles (NEM) confirme l'impact positif du préscolaire sur le
scolaire. En d'autres termes, la majorité des enfants, surtout les
filles, qui passent par un centre d'éveil de la petite enfance, arrive
à poursuivre les études primaires qu'ils achèvent pour la
plupart. Ces deux derniers résultats confirment l'hypothèse
H3.
Comme on pourrait le présager, le signe négatif
du coefficient de la variable Pourcentage d'écoles en situation de
discontinuité (PESD) indique que la discontinuité
éducative agit défavorablement sur l'Achèvement. Elle
amène très souvent les enfants à abandonner
l'école. Ceci confirme l'hypothèse H2 selon laquelle les
contraintes liées à l'offre solaire constituent des obstacles
à l'accès et au maintien des filles à l'école
La constante significative et de signe négatif traduit
le fait qu'en dehors de tout facteur explicatif de l'achèvement, il
existe à priori une probabilité qu'une fille n'achève pas
le cycle primaire.
Dynamique de l'achèvement du cycle primaire par les
filles au Bénin Décembre 2006
Un constat qui ne doit pas passer inaperçu est que la
variable Nombre de Cantines scolaires (NCS) ne s'est pas
révélée être déterminante de
l'achèvement. On pourrait alors s'interroger sur l'opportunité
pour le gouvernement de continuer à mettre en place des cantines
scolaires dans les milieux ruraux. Est ce que la création de ces
cantines rencontre l'engouement préalable des populations ? Est ce que
les vivres envoyés dans les cantines scolaires correspondent aux
habitudes alimentaires de leurs cibles ? Est ce que ces vivres parviennent
effectivement aux vrais bénéficiaires que sont les
écoliers et élèves ? Autant de questions auxquelles il
faudra trouver des réponses si l'on doit continuer à installer
des cantines scolaires et espérer qu'elles améliorent la
situation de la scolarisation des enfants, en particulier celle des filles.
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