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Le processus de formation de la culture strategique camerounaise: Analyse du role des écoles militaires

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par Aicha PEMBOURA
Université Yaounde 2(Soa) - Cameroun -  Diplome d`etudes approfondies - Master2 en science politique 2005
  

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B-LE COURS SUPERIEUR INTERARMEES DE DEFENSE, UNE ECOLE DE STRATEGIE AU SERVICE DE LA PAIX

Le Cameroun est depuis 2005, l'un des premiers pays africains à délivrer un enseignement militaire supérieur du deuxième degré (Frères d'armes N° 249,2006 :4). En effet, le 19 décembre 2005 le CISD, Ecole militaire camerounaise implantée à Yaoundé, a ouvert ses portes à la première promotion formée de dix officiers stagiaires des Forces de Défense Camerounaises. La deuxième promotion qui est actuellement en cours de formation compte trois stagiaires étrangers originaires du Burkina Faso, du Gabon et du Niger en plus des dix stagiaires camerounais des trois armées et de la gendarmerie. Le recrutement dans cette école se fait sur concours ouvert à l'intention des diplômés d'Etat-major, officiers d'armées et de la gendarmerie (Honneur et fidélité, 2005 :10).

Ce cycle de formation d'une durée de dix mois est sanctionné par l'attribution du Brevet d'Etudes Militaire Supérieur (B.E.M.S) (article 9 du décret N° 2005/014 du 13 janvier 2005). Conformément au décret N°2005/015 du 13 janvier 2005, le CSID est placé sous l'autorité d'un commandant, assisté d'un commandant en second, exerçant les fonctions de Directeur de l'enseignement, officier nommé par décret du Président de la République. Placée sous l'autorité d'un Directeur,officier nommé par décret du Président de la République,la direction des études et programmes assure : la préparation, la programmation et l'organisation de l'enseignement ;les études relatives à l'évolution des programmes et du contenu des enseignements (article 18).L'enseignement général de défense dispensé au CSID intègre la stratégie, la géopolitique, le droit, les relations internationales, le management, la communication, l'économie...cet enseignement vise à enrichir la culture générale des officiers stagiaires, à approfondir leur réflexion sur la défense et l'institution militaire,à développer l'ouverture vers des instances extérieures, civiles et militaires, nationales et internationales. L'enseignement opérationnel, quant à lui, a pour objectif de donner aux stagiaires les connaissances indispensables à la planification et à la conduite des opérations interarmées nationales ou multinationales. A cet effet, l'enseignement dispensé porte  sur : les études opérationnelles communes ; les études opérationnelles spécifiques à chaque armée (Direction de l'enseignement du CSID, mars 2007).

Le module portant sur l'enseignement général, est illustratif du désir de l'Etat camerounais d'enrichir entre autres la culture générale des officiers stagiaires ; de développer leur ouverture vers des instances extérieures.

- la politique étrangère

Le Cameroun se doit de participer à la sécurité en Afrique et partout où le mène sa politique étrangère. Sa diplomatie depuis l'indépendance est basée sur une politique de paix, de non alignement et d'indépendance avec une place de choix qui est faite à la coopération bilatérale interafricaine et internationale (Ahidjo, 1980 :2110). Dans cette perspective, la volonté camerounaise selon le Président Ahidjo est « de faire en sorte que les forces armées par la formation de ses cadres et son équipement, soient toujours à la hauteur de leurs missions fondamentales ne traduit de notre part, ni ambition expansionniste, ni besoin d'hégémonie. Elle traduit tout simplement notre volonté d'être nous même, d'assurer notre propre sécurité dans la paix et la justice. Le Cameroun est et sera toujours un pays profondément pacifique, résolument attaché aux idéaux de l'OUA et des Nations Unies...les forces armées concourent à l'affirmation de la personnalité nationale dans le monde et au progrès général de la nation dans l'unité et la solidarité » (Ahidjo,1980 :2008).

C'est dans cette même continuité que le 6 novembre 1982, lors de sa prestation de serment comme nouveau Président de la République du Cameroun , Monsieur Paul Biya avait tenu à rappeler les options de la politique extérieure de son pays :  « elles sont en Afrique, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, le respect de leur souveraineté et de l'intégrité territoriale, l'unité et la solidarité africaine, la lutte résolue et irréversible contre les dernières bastions du colonialisme et les méfaits de l'apartheid en Afrique australe, le développement du continent. Elles sont sur le plan international, la paix entre les nations, le non-alignement et la coopération » (Mouelle, 1996 : 46).

En fait, pour le Président Paul Biya, le non-alignement est une école de liberté, de réalisme et de pragmatisme. Il ne signifie « ni le rejet de tout partenaire, ni le refus de toute alliance...il consiste à sauvegarder en permanence la possibilité et la liberté de négocier de nouvelles alliances ou de dénoncer les anciennes » (Biya, 1987 :147-148).

Quant à l'unité africaine, elle apparaît avant tout comme un objectif à atteindre. C'est dans cette perspective que le Général de division René Claude Meka souligne que « dans l'esprit de la promotion des relations de bon voisinage, de fraternité, le Président de la République invite régulièrement des hautes autorités militaires et des détachements des armées de la sous-région à participer aux cérémonies de la fête nationale du 20 mai. Cette marque d'amitié s'inscrit dans le cadre de la politique d'intégration régionale chère au Cameroun. En matière de coopération de défense sous-régionale, les chefs d'Etat des Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) ont décidé il y'a quelques années, de l'organisation des manoeuvres multinationales tous les deux ans dans l'un des pays de la communauté » (Honneur et fidélité, 2006 :9). Un peu plus loin, à propos de l'engagement de plus en plus remarquable des forces de défense du Cameroun sur les théâtres d'opération extérieurs concernant le maintien de la paix, le chef d'Etat-major des armées précise que, le thème retenu par le chef de l'Etat pour le 20 mai 2006 : « forces de défense au service de la paix en Afrique et dans le monde » est assez illustratif de l'option faite par le Cameroun depuis plusieurs années. Dans cette perspective, le CSID ayant pour devise : « la stratégie au service de la paix », il confirme bien de ce fait la tradition pacifiste du Cameroun. Ceci d'autant plus que les stagiaires de la première promotion du CSID on participé aux dernières manoeuvres du RECAMP V  « exercice Sawa 2006 » tenues à Douala au Cameroun.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe