WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La sécurité du Passager dans le transport maritime au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Abdoulaye DIA
Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal - Maîtrise 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre Second : La sanction de l'engagement de la responsabilité

L'appréciation de la responsabilité du transporteur dépend grandement de la qualification de l'obligation de sécurité qui pèse sur lui. Pour engager la responsabilité du transporteur, il faut savoir d'abord s'il pèse sur lui une obligation de moyens ou de résultat. En effet l'engagement de la responsabilité du transporteur n'est effectif que si sa faute est à l'origine du dommage. Celui-ci pour être réparable doit être exempt de causes d'exonération (Section 1), c'est alors seulement que la sanction pourra être effective. Il faudra donc en préciser les modalités avant de faire ressortir les situations et circonstances dans lesquels dès le transporteur peut ère exonéré (Section 2).

Sectionl Les modalités de la sanction de la faute

L'engagement de la responsabilité du transporteur entraîne sa sanction mais cette sanction est de nature assez variante (paragraphe 1) car le législateur a mis en place une large gamme de sanction parmi lesquelles il faudra choisir selon le mode de règlement des contentieux qui opposent le transporteur aux passagers dont il doit assurer le déplacement et principalement sur la question de la sécurité de ces derniers. Une fois la nature de la sanction précisée il faudra en apprécier les quanta (paragraphe 2).

Paragraphel La nature de la sanction

La nature de la sanction est très fortement liée à son origine. Il est nécessaire de distinguer selon que le juge est intervenu ou non dans son élaboration. On précisera tout d'abord les sanctions judiciaires (A) avant d'en venir à l'étude des sanctions extrajudiciaires (B).


A.- Les sanctions judiciaires (civiles ou pénales)

Les sanctions provenant des juges sont de différents ordres. On distingue principalement les sanctions civiles des sanctions pénales. C'est que la nature de la sanction est une conséquence directe de la nature de la faute qui est à sa base. Les sanctions civiles viennent donc à la suite de l'engagement de la responsabilité civile du transporteur. Cette sanction civile est, par conséquent, un effet direct soit de l'engagement de la responsabilité civile délictuelle, soit de la responsabilité civile contractuelle... N'oublions pas que l'obligation de sécurité est de nature contractuelle80. En France la cour de cassation a admis la nature contractuelle de l'obligation de sécurité depuis 1911. Et dans les situations où il est difficile de démontrer de la nature contractuelle de l'obligation de sécurité, le passager dispose d'une possibilité de tenter sa chance au niveau de la responsabilité délictuelle. A coté de ce régime de responsabilité civile, il existe des sanctions pénales à l'encontre de personnes ayant commis des infractions. Il en est ainsi en cas de terrorisme maritime. Et il faut préciser que le régime pénal en vigueur en matière maritime est assez dérogatoire et est précisé dans le code de la marine marchande81 ; même si certaines dispositions du code pénal sénégalais restent applicables. Toutefois, il faut préciser que l'engagement de la responsabilité du transporteur au plan pénal n'implique pas toujours un engagement de la responsabilité du transporteur au civil. Et toutes les sanctions ne sont pas d'ordre judiciaire. Il existe en effet des sanctions extrajudiciaires : il s'agit de sanctions administratives et à coté de celles-ci il existe les solutions provenant des modes amiables de règlement du conflit.

13- Les sanctions extrajudiciaires (sanctions administratives ou conséquences des solutions amiables)

La résolution du contentieux relatif à la gestion de la sécurité du passager dans le transport maritime n'est pas toujours l'oeuvre du juge. C'est que dans

80 En tout cas c'est ce qui ressort de l'article 645 du COCC.

81 Le régime pénal est contenu dans les articles 605 à 607 et 619 à 706 du code de la marine marchande de 2002


certaines situations le passage devant les juridictions n'est pas nécessaire. Tel est le cas si les parties décident de procéder à un règlement amiable de leur litige. Il est donc admis pour les parties qu'elles aient recours soit à la transaction ou soit à l'arbitrage. C'est ainsi que l'article 732 du code de la marine marchande prévoit le principe selon lequel «les litiges maritimes nés à l'occasion de l'application du code de la marine marchande peuvent être soumis à la procédure de l'arbitrage ». Les personnes concernées par un litige qui est relatif à la question de la sécurité du passager peuvent donc valablement choisir de régler leur différend par un arrangement conclu à l'amiable. C'est une résurgence du principe de l'autonomie de la volonté qui règne dans quasiment tous les domaines du contrat. Au Sénégal c'est d'ailleurs un mode semblable de règlement qui a été privilégié suite au naufrage du joola H le président de la République ayant très tôt proclamé et reconnu la responsabilité de l'Etat du Sénégal. L'un des aspects positifs de cette attitude est qu'elle a permis un gain de temps pour certaines victimes et certains ayants droits de victimes même si dans une grande part on assiste à la naissance d'autres difficultés quant à l'identification de ces ayants droits et leur indemnisation effective. L'originalité dans les solutions prises à l'amiable est que la partie dont la responsabilité est engagée, reconnaît elle même cet état de fait et négocie le quantum de la sanction qui lui sera appliquée... Toutefois, il est nécessaire de préciser que la solution à l'amiable n'est pas le seul mode de règlement des manquements à l'obligation de sécurité. En effet l'autorité maritime82 est souvent appelée à se prononcer sur le non respect des prescriptions en matière de sécurité de la navigation. Il s'agit en effet d'un domaine qui relève exclusivement de sa compétence83. Il exerce ainsi un contrôle en amont comme en aval et s'il s'avère qu'un navire ou qu'une navigation n'est pas conforme aux prescriptions en vigueur, il entre dans ses fonctions de sanctionner l'auteur de cette non-conformité. La sanction prise à cet effet est une sanction administrative susceptible de recours devant les juridictions de l'ordre administratif.

82 Aux fins du code de la marine marchande on entend par autorité maritime le ministre chargé de la marine marchande et les fonctionnaires et autorités auxquels il est susceptible de déléguer tout ou partie de ses pouvoirs.

83 C'est ce qui ressort des articles 13 et 14 du code de la marine marchande.


La sanction du non respect de l'obligation de sécurité peut être de différentes natures certes, mais cette différence de nature n'est pas la seule susceptible d'exister. En effet cette différence apparaît aussi dans l'établissement du quantum de la sanction.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams