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La sécurité du Passager dans le transport maritime au Sénégal

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par Abdoulaye DIA
Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal - Maîtrise 2005
  

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B. Les fondements réglementaires de l'obligation de sécurité

Le code de la marine marchande est censé prendre en charge toute l'activité maritime mais pour bien pallier à l'éventualité de toutes les spécificités qui peuvent apparaître elle laisse une certaine marge de manoeuvre à l'autorité maritime administrative. Dans bien des dispositions du code, le législateur fait état de l'expression « autorité maritime compétente », il s'empresse de nous livrer le sens dans lequel il emploie ces termes. Il s'agit «du ministre chargé de la marine marchande et des fonctionnaires auxquels il est susceptible de déléguer tout ou partie de ses pouvoirs. A l'étranger cette autorité désigne l'ambassade ou l'autorité consulaire. Cependant dans les ports étrangers où il n'existe pas d'ambassade ou de consulat du Sénégal, l'Autorité Maritime locale, après accord du gouvernement dont elle relève, peut se voir déléguer les pouvoirs dévolus en la matière aux ambassades et consulats du Sénégal » et à coté de cette compétence de l'autorité maritime l'article 2 du code fait état de l'existence d'un Conseil Supérieur de la Marine marchande qui contribue aussi à l'élaboration des normes de sécurité.

Le rôle de l'autorité maritime en matière sécuritaire est très étendu. Et elle a une compétence exclusive en matière d'interdiction de la navigation dans certaines zones. C'est ainsi qu'aux termes des dispositions de l'article 13 du code, in fine, « l'autorité maritime peut interdire la navigation dans les ports et dans les chenaux d'accès ainsi que l'entrée et la sortie des navires lorsque les conditions météorologiques et hydrographiques sont défavorables, lorsqu'il existe des obstacles à la navigation, ou pour des raisons d'ordre public ». Et le second et le dernier alinéa de l'article 14 ajoute qu'elle « a le droit d'interdire la navigation dans un port ainsi que l'entrée et la sortie de ce port à tout navire dont l'état de navigabilité est défectueux et susceptible de constituer un danger pour la sécurité des personnes se trouvant à bord et pour celle des tiers ainsi que pour toute infraction à la législation et à la réglementation maritime ». Dans ces situations l'autorité maritime exerce une véritable mission de contrôle de l'activité de


navigation maritime. Mais notons que cette mission, si elle n'est pas exécutée avec la rigueur nécessaire, peut être fatale aux passagers. C'est ce qui ressort des propos de l'enquête technique qui a suivi le naufrage du joola car l'autorité maritime qui reconnaît avoir remarqué les conditions dans lesquels l'exploitation de ce navire se faisait, n'a nullement songé à interdire à ce navire d'appareiller. Pourtant toutes les raisons de retenir ce navire au port étaient réunies, mais enfin on n'est pas encore à l'époque où les administrations de nos Etats seront conscientes qu'une simple tolérance voire négligence dans l'accomplissement de notre mission, qu'elle soit peu ou prou conséquente, peut être la cause d'un désastre.

Il faut aussi considérer le rôle non moins important des commissions de contrôle qui doivent vérifier la conformité entre les installations des navires et la nécessité d'une sécurité à bord. Encore que ces commissions soient en mesure d'exercer avec la rigueur nécessaire leurs prérogatives !!!

L'obligation de sécurité tient donc beaucoup du contrat de transport mais cette relation entre transporteur et voyageur n'est pas laissée à la discrétion de l'autonomie des volontés. Pas mal d'acteurs interviennent en amont comme en aval mais tous dans le but de préserver la sécurité de cet inconnu qui n'est pas toujours conscient de tous les risques du voyage qu'il entreprend. L'obligation de sécurité que l'on fait peser sur le transporteur, qui est présumé être un professionnel, revêt donc tantôt un caractère contractuel tantôt un caractère extracontractuel ; et dans ce dernier cas elle tient son fondement de la coutume, des traités (au niveau international) ou encore de la loi et des règlements au niveau national et local. Il faudrait tout de même, quand on note l'importance des bases sur lesquelles elle repose, pouvoir en mesurer l'étendue.


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