3. Les faiblesses
A ce niveau, nous allons vérifier l'hypothèse
selon laquelle les faiblesses des moyens de communication mis en place par
l'I.S.P. Mbanza - Ngungu seraient le non encadrement des canaux informels et le
nombre réduit des valves comme supports de communication
documentaire.
S'agissant du non encadrement des canaux informels, nous
partons du fait tel que révélé dans le tableau n° 11
où 6,67% des sujets interrogés se nourrissent des rumeurs pour
s'informer.
La culture africaine étant essentiellement basée
sur la tradition orale, nous avons cherché à découvrir si
ce pourcentage représentait les seuls sujets qui sont
intéressés par les causeries des couloirs ou rumeurs. Notre
démarche a consisté à demander aux agents s'ils
considéraient les rumeurs comme un canal de communication.
L'enquête a montré que la totalité des agents
interrogés les considèrent comme tel.
Il nous a donc paru impérieux de chercher le mobile de
cette considération. Nous avons recueillies les informations que nous
transposons dans le tableau ci - après :
Tableau n°15 : Mobile de la considération des
rumeu rs
N°
|
Raisons de la considération des rumeurs
|
FREQUENCE
|
Absolue
|
Relative
|
01
|
L'autorité ne nous informe pas à temps
|
20
|
66,67
|
02
|
Leurs informations se confirment toujours
|
8
|
26,67
|
03
|
Il y en a qui sont toujours plus informés
|
2
|
6,66
|
TOTAL
|
30
|
100
|
Source : Tableau conçu par nous - même sur base des
données recueillies
La lecture de ce tableau fait état de 66,67% des sujets
qui accordent de l'intérêt aux rumeurs parce que l'autorité
ne leur informe pas à temps ; 26,67% pensent que les informations que
fournissent ces rumeurs se confirment toujours et 6,66% affirment qu'il y a
toujours des collègues qui sont plus informés que d'autres.
Considérant la valeur modale, nous pouvons affirmer que
les agents de l'I.S.P. Mbanza - Ngungu accordent de l'intérêt aux
rumeurs parce que l'autorité ne leur informe pas à temps. Mais,
le pourcentage de ceux qui pensent que les informations fournies par ces
rumeurs se confirment toujours étant aussi élevé,
ça laisse croire que ces informations sont vraies.
Cette situation rejoint A. COHEN quand il dit qu'en l'absence
d'information solide, le personnel est susceptible d'imaginer le
pire.1 Cette lenteur dans la transmission de l'information est une
faiblesse, car l'encadrement des canaux informels consiste, entre autres,
à informer le personnel à temps.
Quant au nombre réduit des valves comme support de
l'information documentaire, l'observation libre a montré que la seule
valve la plus utilisée est la paroi du mur du laboratoire de la langue
anglaise. Mais, un aspect non négligeable par rapport à cette
seule valve est que la moyenne hebdomadaire de passage devant cette valve pour
y chercher de l'information par les agents de l'I.S.P. Mbanza - Ngungu est de
cinq sur
1 COHEN A., Op. Cit., p.420
six comme le montre le tableau n° 10, soit une prob
abilité de passage devant les valves de 0,83 qui se rapproche de
l'événement certain.
Partant de ce qui précède, nous ne pouvons pas
affirmer que le nombre réduit des valves comme support de communication
documentaire soit une faiblesse. A cinq passages hebdomadaires sur six, ce
moyen atteint largement son objectif. La seule faiblesse des moyens de
communication à ce niveau reste donc le non encadrement des canaux
informels.
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