1.1.2- Limites de la théorie de la PPA
De façon générale, la
théorie de la PPA souffre de plusieurs inconvénients
majeurs, tant au niveau théorique qu'au niveau empirique, bien qu'elle
puisse être utile pour évaluer les parités de long terme
entre pays à niveau de développement similaire.
Au niveau théorique, le taux de change
réel auquel fait référence la PPA fait abstraction
de toute considération d'équilibre macroéconomique.
En d'autres termes, elle ne permet pas de relier le taux de change
réel à la situation économique d'un pays,
et notamment à sa position extérieure. Au
niveau empirique, les difficultés sont nombreuses. En particulier,
nous avons vu que la PPA suppose la constance du taux de change réel, ce
qui semble difficilement compatible avec les importantes fluctuations
observées des parités réelles. Les partisans de la
PPA ont dès lors mis en avant la validité de cette
théorie, mais uniquement sur le long terme, en raison notamment de
l'existence de diverses rigidités rendant le processus d'ajustement
très lent. Empiriquement, les études ont alors eu pour objet de
tester la stationnarité du taux de change réel. A nouveau,
les résultats sont apparus décevants, même à
long terme. Ainsi, Roll [1979], Adler et Lehmann [1983], Darby [1983]
ou encore Huizinga
[1987] mettent en avant le fait que le taux de change réel
suit une marche aléatoire. D'autres auteurs, comme par exemple Corbae et
Ouliaris [1988], Enders [1988], Taylor
[1988] et Mark [1990], acceptent quant à eux
l'hypothèse d'absence de relation de cointégration2
entre le taux de change nominal et les prix relatifs. Il en
découle donc l'existence d'écarts permanents à la PPA.
Signalons néanmoins, à la suite de Coudert
[1999], que certains travaux ont cherché à
réhabiliter la version relative de la PPA à long terme en
concluant à la stationnarité des taux de change réels d'un
grand nombre
de pays contre le dollar ou contre le mark.
2 On rappelle que deux variables sont dites
cointégrées si elles sont toutes deux non stationnaires
et s'il
est possible de trouver une combinaison linéaire de ces
deux variables qui soit stationnaires.
Ces insuffisances tant au niveau
théorique qu'au niveau empirique liées à la
PPA ont conduit à retirer d'autres approches. Nous
présenterons l'approche monétaire que se soit à prix
flexibles ou à prix rigides.
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