DISCRIMINATION DIRECTE
Discriminations à l'embauche : cas
précis à Evry
A Evry, trois jeunes filles, originaires d'Afrique
Subsaharienne ont été victimes de discrimination à
l'embauche par les services de la DDASS de l'Essonne. Ces filles,
infirmières diplômées d'Etat, dans leur pays d'origine
avaient postulé pour obtenir des autorisations d'exercer en France en
qualité d'aides-soignantes, conformément à la circulaire
du DGS/2993/OB du 27 décembre 1984, qui prévoit que les
étrangers titulaires d'un diplôme d'infirmière peuvent
obtenir une autorisation d'exercer en France en qualité
d'aide-soignante.
A l'oral, ces filles, pourtant détentrices de titre de
séjour valables, ont été interrogées sur leur
nationalité et aussi sur les raisons de leur séjour en France.
A l'issue de l'entretien, les examinateurs ont même
voulu savoir si elles avaient des conjoints français. Elles ont
répondu par la négative et la sentence ne s'est pas fait
attendre, aucune d'entres elles n'a été autorisée à
exercer comme aide-soignante, malgré le fait que la majorité des
maisons de retaités dans le département de l'Essonne, ont
énormément besoins énormes d'aides-soignantes.
Un autre jeune d'origine guinéenne, du quartier des
Pyamides, s'est vu refuser un emploi de commercial à Evry en raison de
son appartenance à l'Islam. Ce jeune affirme que le jour de l'entretien
d'embauche, le responsable des Ressources Humaines (DRH), qui l'a reçu,
lui avait demandé s'il était musulman. Cela a suffit pour qu'il
ne soit pas embauché.
Une jeune fille s'est vue refuser l'entrée dans la
salle de recrutement dans un service à Evry à cause dit-elle de
son lieu de résidence, en l'occurrence les Pyramides. Deux jours
après cet acte, un des responsables de recrutement a fait savoir
à la jeune fille que son patron se refusait d'embaucher des jeunes du
quartier des Pyramides, au seul motif : qu'il veillait à l'image de
marque de sa société.
Une dame du quartier des Epinettes a failli voir un de ses
enfants arrivés du Bénin, être privé du droit
à l'éducation. N'eut été l'intervention d'un
responsable du Conseil de quartier, son fils n'aurait pas été
admis à l'école de la république.
Toutes ces discriminations constituent des souffrances de la
part de ces immigrés qui les subissent.
Comme l'avait affirmé le Député Maire
d'Evry, Manuel Valls, lors d'un colloque ayant pour thème
Les jeunes diplômés issus de l'immigration et
l'accès à l'emploi, « réussite et
obstacle », organisé par la Ville d'Evry :
« ... une multitude d'études et de statistiques
démontrant clairement que la couleur de peau, le nom patronymique, le
quartier ou la ville d'origine, tout simplement demeurent des critères
officieux du refus d'embauche... »
La charte de lutte contre les discriminations dans
l'accès à l'emploi des habitants des quartiers prioritaires de
Corbeil-Essonnes et de la Communauté d'Agglomération d'Evry
Centre Essonne, souligne pourtant que : « la mise en oeuvre
du principe républicain d'égalité, implique le refus de
toutes les formes de discriminations fondées sur le sexe, l'âge,
l'origine ethnique, les convictions religieuses et politiques, l'appartenance
physique, l'orientation sexuelle, le lieu de
résidence... »
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