SECTION II LE
RESPECT APPROXIMATIF DU PRINCIPE DE TRAITEMENT
HUMAIN
Dans l'optique de protéger la personne humaine face aux
conséquences des conflits armés,
le DIH, impose non seulement aux parties aux conflits, mais aussi
à la population civile une
obligation relevant du bon sens ; un principe fondamental
d'humanité. L'homme étant en tout
temps et en tout lieu le même111, doit être
traité avec humanité en toutes circonstances. En
période
de conflit armé et plus spécifiquement de conflits
internes plus attentatoires aux droits et à la
dignité de la personne humaine, l'on doit épargner
en toutes circonstances et dans la mesure du
possible, l'homme de certains actes et comportements inhumains et
dégradants, du meurtre,
torture, supplices et des prises d'otage, les pillages, bref
autant d'actes qui choquent la conscience
110 Didier Olinga, Intervention humanitaire et
souveraineté des Etats : Les enjeux d'un débat ; in Revue
Africaine de
Défense N°001 précité, p86.
111 Abstraction faite des critères
ontologicophysionomiques
; il s'agit ici de l'Homme au sens humanitaire.
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de l'espèce humaine. C'est en d'autres termes dire que les
belligérants doivent traiter avec
humanité, en toutes circonstances, sinon les personnes qui
ne participent pas aux hostilités, du
moins celles ne prenant plu part auxdites hostilités
à l'instar des blessés, malades, naufragés et les
personnes ayant déposé les armés. Mais dans
le cas des conflits Ivoirien et Congolais, la réalité
est tout autre ; toutes les parties aux conflits déclarent
traiter avec humanité les personnes en leur
pouvoir ou sous leur contrôle. Ces affirmations bel et bien
positives mais sontelles
crédibles eu
égard à cette pléthore d'atrocités
que l'on remarque sur le terrain ? Il nous revient alors ici
d'analyser le respect de ce principe de traitement humain d'abord
par les forces
gouvernementales dans les deux conflits (Paragraphe 1) afin de
pencher sur celui des rebelles
ensuite (paragraphe 2).
PARAGRAPHE 1: PAR LES FORCES GOUVERNEMENTALES
Encore appelées forces loyalistes, il incombe en premier
chef à cellesci
de respecter et
faire respecter la personne humaine et ses droits en toutes
circonstances, de traiter humainement
celleci
sans aucune discrimination.
Ainsi estil
à noter que ces forces gouvernementales soutenues à
grand renfort dans leurs
actions par certains alliés112, ont jeté par
dessusbord
l'obligation qui leur incombait : le traitement
humain de la personne humaine en tout temps et en tout lieu.
Aussi, parlant des conflits ivoiriens et congolais, et dans le
souci d'avoir une idée claire de
respect de ce principe de traitement humain, il serait utile pour
nous de démontrer ce respect par
les forces gouvernementales dans le cadre du conflit ivoirien (A)
d'abord et dans le conflit
congolais ensuite (B)
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