B : La controverse autour de la minoration des pouvoirs
du maire
Un autre aspect de la réforme qui a pu faire couler
assez d'encres et de salives est la minoration des pouvoirs du maire. En effet,
avec l'apparition de deux nouveaux organes locaux à savoir le
secrétaire exécutif et le conseil de supervision, l'on pouvait
s'attendre à voir les pouvoirs du maire s'amenuiser. Cependant le maire
au Bénin, bien qu'il ait perdu en influence, demeure à ce jour la
première autorité locale (1). De plus, son influence demeure
intacte en ce qui concerne la direction de la commune, car il est toujours
celui qui impose et fait appliquer sa vision pour le développement de la
commune(2).
1 : La
première autorité locale
Le maire a aujourd'hui perdu la gestion de son budget, il
n'est plus l'organe exécutif en charge de la gestion communale. Et
pourtant, c'est lui qui demeure la première autorité locale. Il
est d'abord auréolé d'une double légitimité. Il
détient une légitimité populaire étant un
élu local. Par ailleurs, il est plébiscité par ses pairs
qui l'ont élu maire. Cette double légitimité l'oblige et
c'est à juste titre qu'il est chargé de l'élaboration des
documents politiques, stratégiques et de planification de la commune et
qu'il oriente aussi le budget. La minoration des pouvoirs du maire n'a en rien
affecté sa fonction de première autorité locale. De toutes
les manières, c'est le maire qui est porté par ses pairs pour
implémenter sa vision et le secrétaire exécutif ne vient
pas pour rivaliser avec le maire. Il est d'ailleurs clair que c'est le maire
qui nomme le secrétaire exécutif avec qui il signe un contrat de
cinq ans. Par ses fonctions de décisions, ses fonctions de
contrôle et enfin par sa place au sein du conseil communal et du conseil
de supervision, le maire montre clairement qu'il est celui qui dirige l'action
locale.
2 : Le responsable de
l'impulsion locale
Faut-il le rappeler, le secrétaire exécutif a
beau détenir un rôle majeur au sein de l'administration locale,
ses fonctions ne sont qu'exécutives. En conséquence, il
reçoit ses directives directement des élus et se voit
contrôlé dans sa gestion de la commune par ces élus. En
outre, le conseil de supervision est présidé par le maire dont la
voix est prépondérante. Les deux nouveaux organes qui sont donc
venus minorer les pouvoirs du maire ne lui enlèvent alors pas la
responsabilité de faire développer la commune en y impulsant sa
vision.
Par les prérogatives que le législateur lui a
confié de démettre le secrétaire exécutif en cas
d'insuffisance de résultats, il est marquant de faire observer que la
responsabilité de faire développer la commune incombe au maire.
Il a toujours le devoir sacré de penser au mieux-être de ses
électeurs, citoyens et contribuables à qui il a fait des
promesses de campagne.
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