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Organisation du transport dans la ville de Bouake.


par Bi Kalou Didier KALOU
Université Alassane Ouattara - Master Géographie Humaine  2013
  

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2-5 Les enjeux du transport routier

En parlant d'enjeux, nous voulons montrer les gains, mais aussi les pertes, en un mot l'importance des appétits qu'aiguise le transport, surtout routier. En d'autres termes son importance économique, et surtout dans les pays en développement.

C'est ainsi, KONAN (2012) révèle des conflits de compétences entre des structures étatiques de gestion du transport routier et des entités décentralisées. Ainsi, selon lui, depuis le démarrage des activités de l'Agence des Transports Urbains (AGETU) dans la délivrance des titres de transport, cette structure est confrontée à des conflits qui l'opposent au District d'Abidjan, mais aussi aux différentes communes de son périmètre de compétences. Ces conflits se sont même radicalisés avec les communes qui, au mépris des lois de finances en vigueur, procèdent à la perception de taxes de stationnement auprès des opérateurs de taxis communaux. Cette situation contribue à fragiliser cette autorité de régulation (AGETU), plombant ainsi ses tentatives d'assainissement du secteur et hypothèque sa stabilité financière.

Pour SAMNA (2010), l'organisation du transport et le fonctionnement des entreprises dudit secteur à l'aune de la mondialisation et de la modernisation laissent encore à désirer. Nombreuses sont les difficultés recensées à divers niveaux du système entravant ainsi le développement économique du secteur. Le transport des voyageurs est désormais confronté au défi de la concurrence sur les marchés tant intérieurs que sous régionaux des voyageurs. La modernisation du secteur et son développement ultérieur impliquent des adaptations des entreprises artisanales, des changements dans l'organisation et les conditions de fonctionnement de cette activité. SAMNA relève que la libéralisation du secteur des transports au Niger en 1997 a permis l'arrivée d'opérateurs privés, et de manière encore plus significative pour les transports collectifs urbains. Les artisans transporteurs organisent leurs activités suivant un système de tour de rôle dans des gares publiques avec des véhicules de petite capacité. Les sociétés de transport offrent des services réguliers de transports nationaux

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et sous régionaux, dans des gares leur appartenant avec des autocars en bon état et de grande capacité. Les politiques économiques des pays Africains ont favorisé la transformation de ce secteur, le marché des transports de voyageurs, l'apparition d'entreprises artisanales dynamiques qui renouvellent leur parc de véhicules et gèrent leur activité de façon plus « moderne ».

L'évolution économique des pays d'Afrique subsaharienne, s'est accompagnée d'une forte intervention de l'Etat dans presque tous les domaines de cette économie, dont le secteur du transport routier. En effet, au lendemain des Indépendances de ces jeunes Etats, ils devraient se substituer à la métropole pour mettre en place les infrastructures de base et subvenir aux besoins sociaux de leurs populations surtout dans le domaine du transport. C'est dans cette optique que l'Etat ivoirien a créé en décembre 1960, la Société des Transports Abidjanais (SOTRA). Aujourd'hui, avec les reformes territoriales, le contrôle de la SOTRA est devenu un problème de politique publique entre les différentes entités territoriales et administratives du district d'Abidjan. Aussi, étant, une société de création d'emplois, et donc un facteur de cohésion sociale, chaque entité veut se tailler sa responsabilité (BAMBA, 2010)

Pour LOMBARD (2006), la privatisation de l'espace public interroge la capacité des pouvoirs centraux à mieux organiser le transport urbain. La prolifération des transporteurs artisanaux, ainsi que les conflits entre collectivités locales alimentent le désordre dans le secteur. Pour lui, les espaces des gares routières sont objet de conflits de compétence à cause des ressources qu'engendre ce secteur. La gare d'Adjamé qui est devenue un lieu conflictuel entre la mairie et le district d'Abidjan en est une illustration. LOMBARD révèle qu'en effet, les rapports conflictuels entre la ville d'Abidjan et la mairie d'Adjamé à propos des transports urbains et interurbains ne sont pas nouveaux, ils datent des années 1973. Ainsi, le transport, surtout routier est un secteur qui aiguise les appétits. On y note de façon régulière des conflits d'intérêt entre les différentes entités (pouvoir central, pouvoir communal, les syndicats etc.) Tout cela témoigne de l'importance du transport sur le plan économique.

ECHUI (1993), dans son étude sur les enjeux du développement du transport des produits vivriers en Côte d'Ivoire, révèle que l'enjeu d'une bonne organisation du secteur n'est pas seulement d'assurer la rentabilité des prestations des transporteurs. Mais aussi de permettre aux producteurs d'écouler régulièrement leurs récoltes et d'améliorer leurs revenus. Ce faisant, le transport est considéré comme une condition permissive pour atteindre l'autosuffisance alimentaire. L'intérêt du transport routier, est qu'il participe dans de

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meilleures conditions à l'approvisionnement des zones non productrices (les centres urbains, principaux débouchés de l'agriculture vivrière ; mais aussi les zones rurales déficitaires). Une bonne organisation des transports a une influence décisive sur le niveau de la production. Ici, les enjeux sont énormes tant au niveau des engins roulants qu'au niveau des infrastructures de transport. En effet, l'organisation de l'affrètement met en jeu quatre principaux acteurs qui animent le transport routier intérieur de marchandises en Côte d'Ivoire. Ces types d'acteurs sont: les chargeurs, les transporteurs, les affréteurs et les syndicats des transporteurs.

En un mot, le transport quel que soit sa branche, connait des difficultés, mais ce secteur au vu des nombreux enjeux qu'il représente progresse de façon significative dans les pays en développement en général et en particulier dans les pays d'Afrique subsaharienne. Toutes les formes de transport évoluent partout dans le monde, mais le cas des pays africains et surtout de la Côte d'Ivoire depuis ces dernières décennies n'est pas à négliger. Aussi, faut-il noter que la plupart des documents que nous avons utilisé n'abordent pas le problème du manque des sociétés de transport public dans les villes de l'intérieures des pays en développement en général, et de la Côte d'Ivoire en particulier.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway