3 PROBLEMATIQUE
Le transport, c'est consommer du temps dans l'espace. C'est en
ayant à l'esprit cet axiome qu'on peut analyser ses évolutions,
remarquables : toujours plus loin, toujours plus vite, dans un temps toujours
plus réduit, et à coût réduit (LOMBARD, 2002). C'est
à cela que les transports routiers en Afrique et singulièrement
le mode urbain, avec la motorisation, le bitumage des voies, la
démocratisation de la conduite, veulent arriver. En effet, le transport
urbain dans les grandes villes d'Afrique subsaharienne contemporaines à
fait l'objet de nombreux travaux scientifiques. L'orientation de ces travaux
montre l'importance et le rôle incontournable du transport urbain dans le
développement de ces villes. Malgré ces travaux, ce secteur reste
toujours confronté à d'énormes problèmes, surtout
de désorganisation, essentiellement le transport urbain collectif.
Règle à laquelle les villes ivoiriennes en général
et particulièrement Bouaké ne dérobent pas.
Ainsi, la Côte d'Ivoire à l'instar des autres
Etats en développement, va oeuvrer à la construction
territorialisée de son transport routier, cherchant d'abord, au sein de
son territoire, à maîtriser les distances pour l'accomplissement
de ses grands projets de développement économique et social. Car
selon FAYE (2013), les transports constituent des instruments
privilégiés de production de l'habitat, des lieux
d'activités et de sociabilités. C'est dans cette quête que
les politiques volontaristes et interventionnistes des différents
gouvernements ont été mises en place pour le développement
du transport en améliorant les infrastructures routières. Ainsi,
en dépit de la crise économique des années 1980, et
sachant qu'un système de transport performant est la condition
sine-qua-non du développement économique et de
l'intégration sociale (KASSI, 2007). La Côte d'Ivoire va investir
d'énormes moyens financiers pour atteindre en 2000, un réseau
routier long de 85 000 km, dont 78 300 km de routes en terre, 6 500 km de
routes bitumées, et 200 km d'autoroutes (PUR, 2012). Aussi, faut-il
noter la création d'une société publique de transport pour
la ville d'Abidjan (SOTRA) dès 1963.
Malgré ces énormes efforts consentis, la
Côte d'Ivoire a été obligée avec la
généralisation sur le continent Africain des politiques
libérales et les effets des différentes crises, de limiter ses
investissements dans le domaine du transport urbain. Du coup, dans les espaces
urbains ivoiriens et particulièrement de Bouaké par le manque de
sociétés publiques de transport urbain collectif, ce secteur sera
rapidement investi par les opérateurs privés. Et le transport
routier urbain collectif de Bouaké comme dans toutes les villes
ivoiriennes, constitue un
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exemple de secteur que les sociétés ivoiriennes
(privées) ont façonné comme elles l'entendaient,
d'où une désorganisation due au manque ou à la faiblesse
des transports publics, mais aussi du non application véritable des lois
et règlements.
Cette désorganisation va entrainer des besoins de plus
en plus croissants. Ces besoins se caractérisent, soient par l'absence
de sociétés publiques de transport collectif, soient par le
nombre réduit d'engins de transport privé, soit par de nombreuses
déviations du fait de l'état des routes (Broukro, Zone etc.) ou
du manque de lieux d'embarquements ou encore de stationnement dans certains
quartiers.
Le rôle important accordé au transport en
général et surtout au transport routier de personnes par les
autorités ivoiriennes s'est considérablement renforcé
durant ces dernières décennies dans le milieu urbain.
D'où, l'on est à mesure de s'interroger sur la
problématique de « l'organisation du transport dans la ville de
Bouaké ». Autrement dit, les difficultés d'organisation du
transport collectif de personnes dans cette ville. En effet, le choix et la
disponibilité des moyens de transport, est l'un des facteurs
déterminants dans l'appréciation de l'évolution d'une
ville. En fonction des modes auxquels il peut accéder, le citadin pourra
ou non accomplir différentes activités à n'importe moment
et à tel ou tel endroit. Réciproquement, la disponibilité
d'un moyen de transport pourra créer des opportunités de
participation à diverses activités. Comment peut-on avoir
accès aux moyens de transport collectif à Bouaké en tout
lieu, à tout moment ?, Voici l'une des préoccupations majeures
des habitants (hommes d'affaire, jeunes, ou simple citadin) de cette ville.
C'est devant cette position primordiale du transport dans la vie de tous les
jours que s'inscrit notre sujet. Ainsi, nous pouvons nous demander, comment en
dépit de la multitude des moyens de transports et des infrastructures
routières non négligeables, le transport collectif de personnes a
du mal à bien fonctionner à Bouaké ?
Ce qui nous amène à nous poser les questions
spécifiques suivantes: Quels sont les différents facteurs qui
influencent l'organisation du transport routier dans la ville de Bouaké
? Quels sont les moyens du transport urbain collectif qu'utilisent les
habitants de Bouaké ? Quels sont les impacts socio-économiques et
environnementaux des activités du transport urbain de Bouaké?
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4 OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
4-1 Objectif général
Notre étude sur « l'organisation du transport dans la
ville de Bouaké », ambitionne d'analyser le fonctionnement du
transport collectif dans cette ville.
4-2 Les objectifs spécifiques
Spécifiquement, il s'agit de :
? Déterminer les facteurs qui conditionnent l'organisation
du transport collectif dans la
ville de Bouaké ;
? Identifier les différents moyens du transport collectif
utilisés dans la ville de Bouaké;
? Montrer les impacts socio-économiques et
environnementaux du transport collectif dans la ville de Bouaké.
5 HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
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