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Organisation du transport dans la ville de Bouake.


par Bi Kalou Didier KALOU
Université Alassane Ouattara - Master Géographie Humaine  2013
  

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2-3 Les difficultés du transport dans les villes du sud

Plusieurs auteurs ont révélé à travers leurs différentes recherches les maux dont souffre le transport routier des pays pauvres. Malgré ces difficultés, ce secteur d'activité, demeure très vivace et s'amplifie de plus en plus.

Pour YONLIHINZA (2011), en Afrique, la faiblesse de l'offre des services de transport, la vétusté des infrastructures et le difficile accès aux moyens de transport, sont des problèmes récurrents pour les populations. Toujours pour étayer son argumentation, YONLIHINZA donne les statistiques de la Commission Économique Africaine (CEA, 2004) qui montrent qu'en Afrique les routes qui permettent une mobilité permanente (qu'on soit en milieu urbain ou rural) représentent 1 500 000 km, soit une densité routière de 6,84 km/100 km2 contre 12 km/100 km2 pour l'Amérique Latine et 18 km/100 km2 en Asie. En ce qui concerne la France cette densité est de 177 km/100 km2, 69 km/100 km2 aux USA et de 311 km/100 km2 au Japon. De ces chiffres, il apparaît que le réseau routier africain est l'un des plus faibles au monde. Ainsi, l'insuffisance d'infrastructures et de services de transport demeure un obstacle majeur au développement de l'Afrique. Le manque d'infrastructures de transport figure désormais parmi les principaux indicateurs de la pauvreté du continent.

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HASSAN (2009), dans son étude réalisée sur « Les besoins de formation en transport dans les pays de la méditerranée occidentale: cas des pays du Maghreb », a montré que les pays d'Afrique du Nord au même titre que ceux d'Afrique subsaharienne, sont aussi confrontés à la même réalité du transport. L'un des problèmes majeurs du transport dans cette partie d'Afrique est la non qualification associée à une méconnaissance totale de la réglementation du transport par la majorité des opérateurs dudit secteur. Vue l'ampleur de la situation, l'Algérie par exemple a été obligée en 2008 de créer 734 centres de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA), qui seront chargés d'assurer la formation des ouvriers et des techniciens du secteur de Transport.

Quant à TOURE (2008), lui, il touche l'un des problèmes graves du transport routier en Côte d'Ivoire en générale, et en particulier du transport urbain ivoirien: le racket. Le racket est défini comme une extorsion de fonds par l'intimidation, la terreur ou le chantage. Il est l'un des obstacles majeurs au développement du transport en Côte d'Ivoire. Surtout à la faveur de la crise politico-militaire de Septembre de 2002, le racket est devenu le premier obstacle à la libre circulation des personnes et des biens. Qu'on soit en milieu urbain où sur les routes internationales, on assistait sur les barrages routiers à des rackets de tout genre. L'impact indirect de ce phénomène se traduit souvent au niveau des transports par une augmentation des prix de location ou du tarif communiqué aux usagers des véhicules de transport en commun de voyageurs. Pour ces opérateurs, ils sont contraints d'agir ainsi pour compenser les montants payés au titre du racket.

PLAT (2002), dans la revue de Godard X (éd), relève l'un des problèmes dont souffrent le transport et la mobilité en Afrique sud Saharienne : la cherté des véhicules, mais aussi le coût d'entretien au quotidien. Il en donne pour exemple, qu'une voiture achetée à 8000 F Français d'occasion dans un pays du Nord, est revendue jusqu'à trois fois plus que le prix d'achat en Côte d'Ivoire ou au Cameroun. Aussi, une fois acquise, son entretien impose au propriétaire de débourser au moins 50 000F CFA par mois. Tout cela entraine la rareté de voitures et surtout neuves. PLAT se base sur les chiffres cités par [GODARD, TEURNIER, 1992] pour prouver qu'à Abidjan, l'équipement en voiture qui était pendant le miracle économique des années 1960 le double de certains pays a chuté de 16% entre 1977 et 1988. Cette tendance continue, et s'est même accélérée avec des moments troubles qu'a connus ce pays (coup d'Etat de 1999 et la crise militaire de 2002 à 2010). On pourrait retenir de sa réflexion, que, quelle que soit l'échelle d'observation, le continent africain paraît à l'écart du mouvement général de motorisation des ménages.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway