2-2 Les différents types de transport dans les villes
du sud
Les systèmes de transport urbain sont très
diversifiés et en mutation rapide dans les villes en
développement et particulièrement dans les villes africaines.
Pour nombre de recherches, les moyens de transport et de communication sont des
outils privilégiés de l'étude spatiale de ces villes.
GODARD (2009), au colloque international sur l'environnement
et les transports dans des contextes différents, relève que la
bicyclette est peu utilisée sur le continent africain (excepté
Ouagadougou). Et ce malgré les nombreux avantages de la bicyclette pour
les trajets de courte distance. Il poursuit sa réflexion sur les
principaux modes de déplacement, pour souligner que, malgré que
le modèle automobile soit attractif partout dans le monde, son extension
en Afrique se heurte à de nombreuses contraintes: coût
d'acquisition des véhicules, coût d'usage (carburant notamment)
etc. Quant à l'utilisation des motos dans le monde, certaines villes se
révèlent atypique avec un fort taux d'usage des deux roues. Il en
distinguer deux catégories de villes :
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- Les villes où les motos sont privées, il donne
l'exemple emblématique en Afrique de Ouagadougou où ces deux roux
dominent le système de mobilité. En Asie, le Vietnam est
pratiquement le pays de motos, avec une part de l'ordre de 60 à 70% des
déplacements motorisés tant à Hanoi qu'à Ho Chi
Minh ville.
- Les villes où les motos sont utilisées
principalement en motos-taxis; l'exemple de la ville de Cotonou avec les
Zémidjan qui couvrent 60% des déplacements motorisés est
la plus notoire. Même dans les pays développés,
l'introduction des taxis-motos se fait avec succès mais à une
échelle très restreinte, c'est le cas de la ville de Paris en
France.
Ainsi, pour KASSI (2007), l'urbanisation rapide des villes
subsahariennes, est synonyme d'éloignement spatial tout azimut, ce qui
joue un rôle primordial dans le choix des moyens de transport. En effet,
cette extension spatiale pose d'énormes problèmes aux citadins
comme ceux d'Abidjan du fait de la desserte limitée du transport public.
Ces populations se tournent alors vers le transport populaire, donnant ainsi
une notoriété aux minibus « gbakas » et favorisent une
forte émergence des taxis collectifs «
wôrô-wôrô ». L'étalement urbain d'Abidjan
montre les difficultés des autobus (transport publique) 2dont
le réseau de lignes n'a pas suivi cette expansion, créant ainsi
une inadéquation entre l'offre et la demande et ce qui entraine une
certaine dynamique des transports populaires (privés). Ces types de
transports ont su profiter des insuffisances des autobus pour
pénétrer d'avantages les quartiers lointains et assurer un
complément de service indispensable dans les liaisons
périphériques-centre-ville. KASSI donne l'une des causes de la
multiplication des différents moyens de transport dans
l'agglomération Abidjanaise en ces termes : «la crise
financière qu'elle traverse et les limites gestionnaires dont elle a
été l'objet, font que la SOTRA n'est plus en mesure de remplir
convenablement sa mission de service public. Son offre s'adapte de moins en
moins à la demande des nouveaux espaces, qui en sont presque ou
totalement privés et dans les quartiers centraux, la desserte reste
insatisfaisante. L'émergence actuelle des transports populaires tente
d'apporter une solution à ce déséquilibre ». KASSI
évoque le transport populaire comme une alternative au transport
formel.
Pour ZORO (2007), la marche à pied constitue le
principal moyen de déplacement dans la mégapole abidjanaise. Il
renforce son argumentation à la suite de l'enquête qu'ils ont
réalisé lui et quatre autres étudiants du lundi 25 Octobre
2004 au 02 Novembre 2004 sur un
2 SOTRA
20
échantillon de 975 personnes. De cette enquête il
ressort que 75% des personnes interrogées utilisent la marche à
pied. Et que ce mode de déplacement se fait sur de courtes distances.
L'essentiel des déplacements, 83%, s'effectue dans une fourchette de 5
à moins de 60 minutes, avec une durée moyenne de
déplacement qui est de 32 minutes. Les déplacements en gbakas,
qui concernent la majorité des flux intercommunaux ont une durée
relativement longue avec en moyenne 36 minutes et près d'une heure
d'autobus (SOTRA). Ainsi, la marche s'impose comme le premier type de transport
dans la ville d'Abidjan.
BEGUIN (2006), lui évoque le transport guidé.
Par transport guidé, on entend le transport qui est assuré par
les appareils suivants : métro, tramways, train express urbains (RER :
Réseau Express Régional). Ce type de transport se
développe de plus en plus en raison de la qualité de transport de
masse qu'il constitue. Aussi, il est peu polluant et a de nombreux avantages
tels que: la diminution des encombrements automobiles en ville, les coûts
de transport plus abordables face au prix croissant du carburant automobile et
aux tarifs élevés des vols aériens. Tous les pays du monde
veulent arriver à ce type de transport.
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