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Organisation du transport dans la ville de Bouake.


par Bi Kalou Didier KALOU
Université Alassane Ouattara - Master Géographie Humaine  2013
  

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2 REVUE DE LA LITTERATURE

Le secteur du transport nous semble très pertinent et délicat surtout dans les villes du sud et particulièrement en Côte d'Ivoire. Cette pertinence de ce secteur a amené de nombreux chercheurs et institutions internationales à accorder un intérêt particulier à l'activité. Les travaux qui y ont été consacrés témoignent de l'importance de la problématique. Certains ont orienté leurs recherches sur la complémentarité entre l'espace urbain et l'évolution des systèmes de transport, d'autres sur les différents types de transport ou sur les difficultés de déplacements dans les villes du sud et enfin sur l'importance du transport dans l'économie des pays en développement.

2-1 La complémentarité entre urbanisation et dynamisme des transports collectifs

Pour beaucoup d'auteurs, la ville est le support idéal des activités de transport. Ils soutiennent qu'à l'échelle urbaine, le transport collectif constitue l'un des leviers fondamentaux de l'aménagement et de la structuration spatiale. L'espace est alors un support sur lequel doivent s'inscrire des réseaux coordonnant des mouvements d'hommes et de produits. Pour ces auteurs, les systèmes de transport collectif sont des instruments majeurs dans l'organisation de l'espace de la ville. Ainsi, le transport collectif urbain joue un rôle indispensable dans le développement urbain.

Pour FAYE (2013), l'évolution conjointe des réseaux de transport et l'urbanisation périphérique fulgurante des villes africaines est devenue très courante partout sur le continent ces trente dernières années. Toujours, selon lui, la question du rapport entre transport collectif et fabrique de la ville constitue une problématique très actuelle. Il remarque qu'à l'image des extensions périphériques où de l'urbanisation désordonnée, la qualité de desserte est médiocre dans les grandes villes. Pour lui, la ville et le transport collectif entretiennent des rapports dialectiques, des dynamiques d'interaction et d'influence mutuelles. Dans la même veine d'idée, FAYE souligne que la mise en place d'un système de transport collectif est absolument nécessaire pour améliorer les mobilités quotidiennes et conjurer la distance. FAYE va plus loin en soutenant que le développement urbain peut conditionner les choix opérés par les usagers en termes de déplacement et de moyen de transport. Les transports constituent des instruments privilégiés de production de l'habitat, des lieux d'activités et de sociabilités dans les villes d'Afrique subsaharienne.

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Quant à GHENOUCHI (2008), il soutient que l'espace est un support sur lequel s'inscrivent des réseaux coordonnant des mouvements d'hommes et de produits entre les différents centres et les différentes régions. Ces mouvements se traduisent par l'existence de flux (d'énergie, de matières, de biens, de capitaux, d'idées...) et expliquent la dynamique de ces phénomènes géographiques dans cet espace. Pour lui, tout développement économique d'un territoire implique une croissance et toute croissance entraîne une intensification des transports des biens et des personnes. Dans le même ordre de réflexion, GHENOUCHI souligne que l'absence d'un réseau adéquat peut donc constituer un facteur de blocage au développement. Ainsi, la mise en place de réseaux de transports adéquats constitue un instrument de développement harmonieux d'un pays. Le transport est indéniablement un secteur clé pour une meilleure intégration physique régionale. Il contribue en outre, à la réduction des disparités sociales et économiques et permet l'attraction des investissements.

Pour MVUEZOLO (2005), l'Afrique est un continent immense dont plusieurs contrées sont encore enclavées à ce jour. De ce fait, elle nécessite des systèmes de transport adéquats, efficaces et fort variés, car de l'intégration des différents systèmes de transport adaptés à son espace physique dépend en majeure partie son développement. En effet, l'ouverture et l'accroissement des échanges rendus possibles grâce auxdits systèmes ont pour rôle de stimuler la croissance économique. Il soutient même que le manque de communication adéquate entre la ville et la campagne d'un côté, et entre les zones de production et celles de forte densité et consommation de l'autre, se trouve à la base du développement déstructuré de l'espace africain. MVUEZOLO, rêve de routes et de chemins de fer panafricains, dont le but serait de relier les grandes aires économiques et démographiques du continent. Pour lui, ce qui représentera l'un des atouts fort intéressants dans le cadre de l'aménagement du territoire et de la qualité de vie des populations sur le continent africain.

La place de chaque élément dans un espace géographique ne se comprend que dans ses relations avec les autres. Dans une étude des villes, l'articulation systémique entre zones urbaines et réseaux de transport est déterminante. La mise en relation des territoires urbains à tous les niveaux géographiques par des flux de personnes, des échanges de biens matériels et immatériels est une nécessité notoire. La ville est aussi le support des transports avec lesquels elle entretient des relations d'interdépendances et d'influences mutuelles. Pour cette raison, il est difficile d'imaginer un territoire sans réseaux de transport (KAUFMANN et al., 2003).

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ALOKO (2001), dans son étude sur « les relations entre transports collectifs et espace urbain de Bouaké », fait une liaison entre l'évolution spectaculaire spatiale de la ville de Bouaké et l'évolution de son système de transport collectif. Il révèle que de 1960 à 1965, l'espace urbain de Bouaké s'est trouvé multiplié par 2, et jusqu'en 1998, sa population s'est vue croître à un rythme de 4,7%. Toutes ces évolutions tant spatiales qu'humaines ne se sont pas faites en marge des systèmes de mobilité. Le déplacement des personnes et des biens va s'accompagner de l'introduction progressive des taxis collectifs dans les années 1960, puis des gbakas à la fin des années 1979.

On note que la ville, est en perpétuelle réinvention, au sens où elle est le résultat matériel de l'action humaine et pas uniquement d'un héritage du passé. Dans les pays subsahariens les formes urbaines sont le fruit d'un aménagement collectif, à la fois institutionnel et informel, d'où une constante transformation. Certaines transformations des villes ne sont pas toujours le fruit d'une volonté urbanistique, mais le fait des hasards. En Afrique subsaharienne, ces différentes transformations des villes se font sans un système de transport adéquat surtout le transport collectif. Ce qui entraine des dysfonctionnements de tout genre dans ces grandes villes.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore