5-2 IMPACTS SOCIAUX DU TRANSPORT COLLECTIF DE
BOUAKE
Comme toute activité, le transport a des impacts
positifs et négatifs sur la société, notamment la
société urbaine. Dans son évolution urbaine, le transport
urbain se présente comme un amortisseur social car il permet à
toutes les catégories socio-professionnelles de s'y exprimer. Il y a
aussi des impacts accidentels qui sont très ressentis dans les grandes
villes où il ne se passe un jour sans accident de la circulation.
99
5-2-1 Le transport, un amortisseur social
L'acquisition à bas prix des moyens de transport
d'occasion, et aussi les effets de la crise (l'arrivé des motos-taxis)
ont favorisé l'entrée massive de petits opérateurs dans
l'activité de transport à Bouaké. En effet, les
propriétaires des moyens de transport collectif réunis (gbakas,
taxi-ville et motos) qui ont à eux seuls plus de 5 engins sont au nombre
de 11 sur un échantillon de115 acteurs étudiés, soit 9,57
(Tableau 20), ce qui témoigne que le secteur du transport n'est plus la
seule affaire des grands entrepreneurs. Tous ceux qui ont un peu de moyens s'y
investisse.
Tableau n°20 : Répartition des
opérateurs par nombre d'engins possédés
Catégorie des propriétaires
|
Nombre
|
Pourcentage (%)
|
Les petits investisseurs (moins de 5 engins)
|
104
|
90,43
|
Les grands investisseurs (plus de 5 engins)
|
11
|
9,57
|
Total
|
115
|
100
|
Source: Nos enquêtes, 2014
La possibilité d'importation de véhicules
âgés, a entrainé un regain d'activité du secteur.
L'approvisionnement de Bouaké en engin de mobilité et en
particulier les motos nous permettent de comprendre l'effet de la
mondialisation, par le fait que la plupart des motos qui circulent à
Bouaké viennent d'horizon diverses. Le réveil économique
de la ville (fin de l'état de siège dont elle était
objet), favorise l'approvisionnement massif du parc des taxis et motos-taxis en
témoigne la progression croissante de leur nombre.
Ainsi, l'activité croissante de promoteur de transport
est liée au faible coût d'acquisition des engins, mais aussi
à des facilités d'importation. Le transport urbain est devenu
ainsi la porte de salut de nombreux jeunes désoeuvrés qui dans
leur écrasante majorité, se trouvent dans l'obligation de lutter
contre le sort et la fatalité. Ils développent des
stratégies en cherchant des issues au chômage et à
l'oisiveté par le recours aux petits métiers dans le domaine du
transport (coxeurs ou apprentis, conducteur de motos-taxis etc.). Ces
jeunes n'ont pas en générale le temps d'apprendre un
métier surtout lorsque celui-ci parait difficile et long. Ils cherchent
à gagner leur vie, en attendant mieux et c'est le domaine du transport
urbain collectif qui se trouve le point de chute.
100
Le transport procure à cette population jeune des
ressources qui contribuent à relever sensiblement leur niveau de vie.
C'est une preuve par-là que le secteur du transport peut contribuer
directement à la réduction de la pauvreté. En effet pour
être chauffeur de motos-taxis à Bouaké, il suffit d'avoir
une moto ou savoir en rouler, on n'a pas besoin d'être un professionnel.
La majorité des conducteurs de motos-taxis interrogés « 48
sur 51 » n'ont pas de permis de conduire. Il faut noter que les acteurs du
transport urbain collectif (chauffeurs, les chefs de lignes et chefs de gares)
de Bouaké sont tous différents niveaux. Et la majorité
d'entre eux est analphabète et est composée de jeunes (Tableau
21).
Tableau n°21 : Répartition des acteurs
interrogés selon leur niveau de scolarisation
Niveau scolaire
|
Nombre de personnes interrogées
|
Pourcentage (%)
|
|
Moyenne d'âge
|
Nombre
|
Analphabètes
|
72
|
57,6
|
14 à 25 ans
|
27
|
Primaire
|
33
|
26,4
|
25 à 36 ans
|
56
|
Secondaire
|
17
|
13,6
|
36 à 47 ans
|
29
|
Supérieur
|
3
|
2,4
|
Plus de 47 ans
|
13
|
Total
|
125
|
100
|
Total
|
125
|
Source: Nos enquêtes 2014
Graphique n°3 : Représentation de la
proportion des personnes interrogées selon leur âge et leur
niveau de scolarisation
Source: Nos enquêtes 2014
101
|