WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Organisation du transport dans la ville de Bouake.


par Bi Kalou Didier KALOU
Université Alassane Ouattara - Master Géographie Humaine  2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 5: IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DU TRANSPORT DANS LA VILLE DE BOUAKE

Le transport, un des facteurs du développement, à des impacts socio-économiques sur l'espace dans lequel il s'emploie. La Côte d'Ivoire, dès son accession à la souveraineté nationale a adopté une politique économique libérale. Cependant, avec la crise économique qu'a connue ce pays dans les années 80 et les Programmes d'Ajustement Structurels qui en ont suivi, ont accélérés le retrait de l'État du domaine du transport urbain surtout dans les villes de l'intérieur comme Bouaké où il était naturellement absent. La configuration privée vers laquelle le transport urbain a évolué de plus en plus a ouvert de nouveaux champs d'investissement pour les entrepreneurs privés, ce qui a provoqué l'inondation du secteur de véhicules et autres engins d'occasion. En effet, au plan local, le transport collectif est une activité lucrative parce qu'il garantit aux trésoreries locales des ressources colossales par la collecte des différentes taxes.

Ce transport garantit l'accessibilité de la population en tout lieu et à tout moment aux équipements socio-économiques de la ville de Bouaké, bien que l'accès à tous les quartiers ne soit pas aisé. Mais, la multitude des moyens de transport collectif compense ces difficultés de mobilité dans la ville de Bouaké. Service d'accompagnement des personnes et des biens dans leur mobilité dans les grandes villes, le transport collectif constitue aussi l'un des éléments déterminants de l'évolution de la ville. En ce sens que, sa pratique participe à la satisfaction des besoins économiques et sociaux. Dans la ville de Bouaké, ce transport s'inscrit dans cette optique. Mieux, il remplit une fonction de représentation en tant qu'usage éminemment socio-économique. Ce chapitre (5), abordera en un (1), les impacts économiques du transport urbain pour la ville de Bouaké et en deux (2) les impacts sociaux du transport collectif de Bouaké.

5-1 IMPACTS ECONOMIQUES DU TRANSPORT URBAIN

Le secteur du transport routier en général et du transport urbain collectif en particulier, constitue un enjeu majeur pour de nombreux acteurs, allant de l'Etat aux collectivités locales, en passant par les opérateurs privés. En première ligne l'Etat chargé de réguler et de contrôler le secteur en délivrant les autorisations et les licences d'exploitation. Il construit des infrastructures de transport et facilite le renouvellement du parc auto. Sur le plan financier, il

96

capte aussi d'importantes taxes fiscales sur les importations des engins, du carburant et les formalités administratives payantes.

Dans le même sillage que l'Etat, les collectivités urbaines ivoiriennes sont concernées, à l'échelle locale, par le secteur du transport urbain à travers les compétences qui leurs sont accordées. Elles sont chargées dans leurs prérogatives de la construction et de l'entretien des gares routières, de l'organisation de la circulation et du stationnement urbains, même si la réalité est toute autre. Enfaite, elles sont beaucoup plus intéressées par la collecte des recettes venant des tickets de stationnement et autres taxes journalières qu'à l'organisation véritable du secteur.

À Bouaké, à l'instar de toutes les villes de l'intérieure, le libéralisme du secteur du transport urbain a facilité l'accaparement total de ce secteur par les privés (Bouaké n'a jamais eu une entreprise publique de transport comme Abidjan). En fait, devant la demande toujours croissante en moyens de mobilité, et à la faveur de la politique de libéralisation de l'importation des véhicules et engins d'occasion afin de pallier à l'insuffisance des moyens de transport. Plusieurs acteurs socio-économiques vont s'investir massivement sur le marché du transport collectif urbain. En témoigne, la multiplicité des origines socio-professionnels des investisseurs du dit secteur à Bouaké (commerçants, planteurs, cadre etc.).

5-1-1 La vitalité économique de Bouaké dans le domaine du transport collectif

L'ensemble des activités du transport constitue une source de revenus considérable pour les collectivités décentralisées en l'occurrence la ville de Bouaké. Il est démontré un lien entre le transport et l'essor économique d'un territoire. Les activités découlant du secteur de transport sont sources d'emplois directs et indirects. Le transport va de pair avec un ensemble d'activités économiques: les ateliers d'entretien et de réparation, la vente des engins de transport, de pièces détachées, de carburant et autres. Ces activités permettent le bon fonctionnement et la vitalité économique de la ville.

Le transport routier urbain de personnes apparaît à Bouaké comme une source d'approvisionnement non négligeable de l'économie municipale. Les différentes taxes que payent les différents moyens de transport collectif sont réparties de la manière suivante, (Tableau 17). Ces taxes, constituent des ressources très importantes pour la ville, vu que le secteur du transport collectif de Bouaké est en pleine évolution.

97

Tableau n°17 : Répartition des différentes taxes communales en fonction des moyens de

transport

Nature du paiement Type de moyens

Abonnement

Ticket de stationnement à payer par mois

Montant annuel/
engin (francs CFA)

Gbakas

15000

350/jour, soit 10500

141 000

Taxis

4000

3000

40 000

Motos-taxis

23000

5000

83 000

Source: Mairie, 2014

En effet, ces moyens de transport ont fournie à la mairie de Bouaké (secteur gbakas et taxis) au titre des différentes taxes en 2012, une somme de 55 632 000 F. CFA10. A cela, il faut noter que tous les moyens de transport collectif réunis, ont contribué en 2013 au budget de la mairie à une hauteur de 166 628 000 F. CFA, ce qui a été une véritable bouffée d'oxygène pour le trésor public national et la caisse communale de Bouaké. La contribution fiscale de chaque moyen est donnée dans le tableau 18 ci-dessous.

Tableau n°18 : Contribution financière des différents moyens de transport au cours de

l'année 2013

Nature d'engins

Nombre

Montants annuels payés (francs CFA)

Montants estimé pour 2014 (F.CFA)

Gbakas

253

35 673 000

33 699 000

Taxis-villes

625

51 875 000

27 480 000

Motos-taxis

1977

79 080 000

213 144 000

Total

2855

166 628 000

274 323 000

Source: Mairie, 2014 plus nos calculs

À cela, il faut ajouter la grande contribution des différents corridors11. Les données obtenues de nos observations sur les corridors Nord et Sud de Bouaké, témoignent de leurs importantes contributions financières dans le fonctionnement de la mairie. C'est en moyenne 827 voitures de transport collectif et de marchandises qui rentrent et sortent par jour de la ville, or 90% de ces voitures payent des tickets de stationnement répartis comme suit :

10 Service du transport de la mairie

11 Observations des corridors Nord et Sud de Bouaké les 17 et 18 Juillet de 9heures à 18heures

98

? Les véhicules de 5 à 18 places 500 F. CFA

? Les véhicules de 18 à 32 places 750 F. CFA

? Les véhicules de plus de 32places et les poids lourds 1000 F. CFA
L'apport financier moyen des corridors (Nord et Sud) se voit à travers ce tableau 19. Tableau n°19 : Nombre de véhicules entrants et sortants par les corridors Nord et Sud

Nombre de véhicules Catégories de paiement

Nombre moyen de
véhicules rentrants

Nombre moyen de
véhicules sortants

Total

500 F. CFA

103

139

242

750 F. CFA

185

185

370

1000 F. CFA

554

489

1043

Total

842

813

1655

Source: Nos enquêtes, 2014

Il aussi faut noter que l'avènement des taxis-motos a redynamisé à sa manière l'économie locale pendant et après la crise. La disponibilité de ces motos permet à une frange importante de la population quelques facilités de déplacement. Ces motos constituent ainsi des secteurs pourvoyeurs d'emplois, parce qu'une moto peut être conduite par deux, voire trois, personnes. Il est incontestablement prouvé que cette activité participe à résoudre le problème de l'emploi qui s'est davantage aggravé dans la zone avec la crise.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille