Conclusion partielle
Les nouvelles réalités sociales,
économiques et spatiales de la ville de Bouaké ont
influencé les modes de déplacement de ces habitants. En effet,
l'extension des superficies occupées par la ville qui s'est
réalisée à un rythme élevé a calqué
dans ses grandes lignes, les étapes
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majeures de la croissance démographique de
Bouaké. En effet, dès la première moitié des
années 1960, est apparu les taxis-ville pour répondre à
une croissance urbaine et spatiale rapide. Cependant, dès les
années 1980, avec une croissance démographique de 4,7% et une
superficie qui se multiplie 3 fois chaque 10 ans, les taxis-ville ne pouvant
plus réponde à eux seuls aux attentes des populations, se voient
seconder par l'arrivée des gbakas. La crise de 2002 entraine
l'émergence d'un autre type moyen de transport urbain « les
motos-taxis ». Aussi, avec la reprise économique (fin de la crise
en 2008), l'espace urbain de Bouaké voit la naissance des
sociétés d'autobus de transport collectif (SOTUB et STUB).
Toutefois, la cohabitation de ces différents moyens de transport
collectif n'est pas chose aisée et surtout avec les motos-taxis. Pour
les motos-taxis, la coexistence avec les autobus constitue un manque à
gagner, voire à terme un frein à leur activité. Ainsi,
depuis la normalisation de la situation politique et économique de
Bouaké, ces différents moyens connaissent des fortunes diverses.
Au moment où les gbakas « anciens moyens de transport » sont
en perte de vitesse, les motos-taxis en dépits de toutes critiques
voient leur nombre s'accroître (Graphique 2). Ce qui nous amène
à comprendre les impacts socio-économiques et environnementaux de
ces moyens transports urbains sur la ville de Bouaké.
Graphique n°2 : Evolution du parc auto des moyens
de transport les trois dernières
années
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
257
528
625
Gbakas Taxis-ville Motos-taxis
253
242
2012 2013 2014
687
1113
1977
2568
Source: Mairie/ Nos enquêtes personnelles, 2014
TROISIEME PARTIE
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LES IMPACTS DES ACTIVITES DU
TRANSPORT URBAIN
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Introduction
Le transport, sans être la condition sine qua non du
développement d'un territoire, libère des potentialités
indispensables pour y parvenir. Parce que, ces effets affectent l'organisation
spatiale du territoire dans toutes ses dimensions, notamment; les structures
politiques locales, les réseaux économiques locaux et
l'intensité des relations entre habitants ou encore la
fréquentation des services et équipements sociaux. Le transport
urbain, s'exerçant à l'intérieur d'une ville à un
fort impact socio-économique et environnemental sur celle-ci, contribue
au dynamisme territorial de la ville. Car les réseaux de transport sont
de véritables vecteurs de diffusion de l'urbanisation
périphérique et des facteurs de production de l'espace urbain.
Le transport urbain collectif constitue aussi un secteur
d'expression de la vitalité économique et sociale des villes.
Parce que, les effets structurants des infrastructures de transport sur les
transformations spatiales, sociales et économiques sont difficiles
à ignorer. En fait, le transport urbain collectif contribue aussi
à l'étalement urbain en favorisant la circulation, la
densification de l'habitat et l'implantation de lieux d'activités et de
sociabilités le long des voies de communication (GODARD, 2007). Aussi,
il est dans les grandes villes subsahariennes comme Bouaké un facteur
d'enlaidissement et de pollution du territoire, ou encore l'une des causes de
l'insécurité urbaine. La question des rapports entre transports
et développement urbain reste toujours d'actualité notamment dans
le cas de Bouaké.
Dans cette partie de notre étude sur l'organisation du
transport dans la ville de Bouaké, nous allons évoquer les
impacts socio-économiques du transport dans la ville de Bouaké
(chapitre 5) et les effets environnementaux des activités du transport
urbain de Bouaké (chapitre 6).
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