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Organisation du transport dans la ville de Bouake.


par Bi Kalou Didier KALOU
Université Alassane Ouattara - Master Géographie Humaine  2013
  

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4-2 DES SOCIETES DE TRANSPORT À BOUAKE

La normalisation de la situation politique en Côte d'Ivoire (accords d'Ouagadougou de 2007) conduit des sociétés formelles à s'introduire dans le marché du transport urbain de Bouaké. Ces sociétés s'inscrivent dans la logique de résolution des problèmes de déplacement que connaît la population après la crise.

En effet, en dépit de sa très forte démographie et sa dynamique économique (deuxième ville économique), la ville de Bouaké n'a pu bénéficier d'un système de transport collectif de masse (public comme privé) depuis l'Indépendance du pays. La politique de l'Etat ivoirien dans le domaine du transport urbain a été destinée à la métropole abidjanaise. En effet, au lendemain de l'indépendance, toutes les attentions étaient portées sur la ville capitale en plein boom économique et démographique. La croissance urbaine rapide d'Abidjan a nécessité, dès 1960, la mise en oeuvre d'une politique de transport urbain privilégiant les autobus (SOTRA) au détriment des transports artisanaux inadaptés aux structures urbaines et à la demande en transport. Les transports artisanaux n'ont été tolérés que dans les villes secondaires dont les pouvoirs locaux auraient souhaité bénéficier d'autobus modernes. Ainsi, pour rattraper ce retard dans ce domaine, des sociétés privées de transport (STUB et SOTUB), tentent de s'implanter dans le paysage urbain de Bouaké, surtout avec l'absence de l'Etat dans ce secteur.

4-2-1 La Société de Transport Urbain de Bouaké (STUB), une entreprise à la traine

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Mise en circulation à initiative du maire Fanny Ibrahima en octobre 2009, les véhicules du stub avaient pourtant suscité de l'espoir chez les populations de Bouaké confrontées à de graves problèmes de transport. La plupart d'entre elles qui avaient l'habitude de se déplacer en gbakas (minicars), en taxis et surtout à motos-taxis avec le risque qu'elles encouraient, voyaient désormais des bus un moyen sûr. Un soulagement qui n'a duré qu'un an à peine. En effet, depuis quelque temps, ces mastodontes aux couleurs rouge et blanc (photo17) ont pratiquement disparu des voies de la capitale du centre au grand dam de ses usagers. Cette disparition est en partie liée aux effets de la crise dite «crise des listes électorales de 2010», mais aussi à cause de la non rentabilité de la société.

Photo n°17 : Un bus de la STUB

Clichés KALOU BI K Didier, 2014

4-2-1-1 Le parc auto et le fonctionnement de la STUB

Démarrée avec 15 bus, la STUB ne compte aujourd'hui que 03 bus. Née dans un environnement dominé par les gbakas, taxis et motos-taxis, la concurrence est très rude avec ces moyens de transport surtout avec les taxis-motos. La STUB se positionne comme un concurrent redoutable sur les circuits de desserte du fait de la capacité de ces bus à transporter un grand nombre d'usagers. Cette concurrence, installe une situation de face à-face des

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autobus avec les taxis-motos qui sortent perdants à cause de leur faible capacité de charge. Son tarif de 100 F. CFA sur les lignes urbaines et de 250 à 300 F.CFA sur les itinéraires interurbains est largement inférieur à celui des taxis-motos lequel varie de 150 F. CFA (négociable) à 200 F. CFA pour la desserte urbaine et qui va jusqu'à 500 F. CFA pour la desserte interurbaine.

Le conflit né de cette concurrence s'est traduit par la destruction du matériel roulant de la STUB. En effet, à la faveur des manifestations politiques de février 2010 suite à la dissolution du gouvernement et au débarquement du président de la Commission Electorale Indépendante (CEI) par le chef d'Etat. Des manifestants incontrôlés en profitent pour piller et saccager le dépôt de la STUB.

En dehors de cette situation, selon le gérant de la société, Sékou TOURE, la société est aussi confrontée à des problèmes de trésorerie. Dans la même veine, il souligne que la société a du mal à faire face à ses charges à cause du manque de rendement. La STUB n'arrivait plus à rentrer dans ses fonds pour payer le carburant. Si au début, il y avait de l'engouement et une sorte d'euphorie, au fil du temps, les clients ont préféré recourir à leurs anciennes habitudes (moto taxis) pour éviter les longues heures d'attente aux différents arrêts de bus par le fait qu'il n'y a plus assez de bus. Aussi, Il faut noter qu'en dépit de cette situation matérielle et financière très difficile, certains chauffeurs de l'entreprise manifestaient leur mécontentement quant au traitement dont ils sont l'objet dans la société. « On n'est ni embauchés ni déclarés à la caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). Il n'y a pas de contrats qui nous lient à la société. Des conditions bien réunies afin qu'on soit sous-payés », s'offusque l'un des chauffeurs interrogés.

Aujourd'hui, la STUB n'a qu'une seule véritable ligne fonctionnelle, celle qui part de la Cathédrale à l'usine d'olam à cause du contrat qu'elle a passé avec cette société pour le ramassage de ses employés (3 000 F. CFA par passagers et par mois). La STUB relie aussi de temps à autre la commune de Djébonoua à la ville de Bouaké, le tarif de ce trajet est à 300 F. CFA par passager (Carte 7). Elle ramasse en moyenne 100 à 300 personnes (TOURE).

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Carte n°7 : Les lignes des sociétés de transport (STUB et SOTUB)

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci