3-1-2 Les opérateurs économiques du secteur
des taxis collectifs de Bouaké
Les opérateurs sont des hommes et femmes qui ont
trouvés leurs saluts dans l'activité de promoteurs de taxis
collectifs dans la ville de Bouaké. Depuis le début des
années 1990, on assiste à une dispersion de la structure de la
propriété dans de nombreuses entreprises, à cause de la
politique de la promotion du privé et de la crise de la
dévaluation du francs CFA (fin 1994). Ainsi, à Bouaké, on
est passé des regroupements de 30 à 50 taxis appartenant à
un seul et même propriétaire avec une gestion de type
entrepreneuriale moderne à une gestion artisanale de trois, voire deux
ou un seul taxi.
De nos enquêtes menées sur un échantillon
de 55 chauffeurs de taxis roulants, les chauffeurs qui ont
déclaré que leur patron possédait plus d'une voiture sont
au nombre de 17, soit 30,90% des enquêtés. Une autre chose est
à remarquer, c'est l'apparition de la gente féminine dans la
gestion ou l'initiative des entreprises. Nous avons déchiffré
11taxis (20%) ayant pour propriétaire des femmes. Et seulement 03, soit
4,54% des chauffeurs interrogés, roulaient pour leur propre compte.
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3-1-3 Organisation fonctionnelle des taxis de
Bouaké
Les espaces pratiquées par la majorité des
populations de Bouaké de 6h à 10h pour leurs besoins de
déplacements en taxis, tous motifs confondus (travail, école,
marchés, affaires . . .), nous ont permis de définir trois grands
axes de flux des taxis (Carte 6)
Carte n°6 : Le flux matinal des taxis-collectifs
de Bouaké
- Le premier grand flux des taxis est dirigé vers
l'ensemble central appelé Commerce
(plus de 30 taxis interrogés (54%), répondent y
aller ou y reviennent). Il nous permet d'identifier 02 grandes destinations. Ce
sont, la place du marché central et tout son bloc jusqu'au marché
de gros. Et une autre se dessine au coeur du centre-ville où l'on trouve
les services financiers et commerciaux (banques, centre-commercial. . .).
- Le deuxième flux est en direction du quartier
Ahougnassou qui abrite des institutions
comme l'Université, les lycées Djibo et
Ouézzin. On a aussi, l'axe qui mène au quartier
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Kamounoukro, à cause du CHU, du centre de l'INFAS et du
lycée classique (17 chauffeurs (30%) interrogés indiquent ces
quartiers comme leur destination).
- Le troisième flux (16%) est un peu disparate, il
mène vers les petits marchés
hebdomadaires des quartiers et quelques lycées et
collège de la ville.
Les taxis à Bouaké, n'ont pas de lignes fixes.
Ce qui crée des désagréments aux usagers, car les
directions peuvent à tout moment changer selon le bon vouloir du
chauffeur. Il arrive que le chauffeur change d'itinéraire en prolongeant
votre parcours. L'influence du nombre des nouveaux passagers joue un rôle
déterminant dans le choix des chauffeurs. Il est à souligner que
la tarification est la même (200 F CFA) selon l'embarquement et la
destination.
Au niveau fonctionnel, les contrats qui lient les exploitants
des taxis à leurs patrons sont individuels et dans la plupart des cas
sans règles écrites. Ces contrats stipulent dans presque tous les
cas, le versement journalier par les chauffeurs aux propriétaires des
montants qui varient entre 7 000 et 10 000 F CFA. Et le règlement
salarial mensuel de ces chauffeurs se situe en moyenne entre 60 000 et 120 000
francs CFA.
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