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Organisation du transport dans la ville de Bouake.


par Bi Kalou Didier KALOU
Université Alassane Ouattara - Master Géographie Humaine  2013
  

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Chapitre 3: LES MOYENS HABITUELS DU TRANSPORT COLLECTIF DANS LA VILLE DE BOUAKE

Les moyens habituels du transport collectif de Bouaké sont composés de taxis communaux ou taxis-ville et de minicars « gbakas », apparus dans le paysage urbain de Bouaké à partir de 1965. Jusqu'en 2002, ces deux modes ont constitué les seuls moyens du transport collectif de la ville. Le succès rencontré auprès de la population a permis à ces moyens de se développer rapidement pour atteindre un parc auto se chiffrant en 2000 à 1 490 taxis-ville et 530 minicars « gbakas » (ALOKO, 2001).

Il est actuellement très difficile en l'absence de données chiffrées de montrer la part de marché de chacun de ces modes. Cependant, ils répondaient majoritairement à la demande urbaine en transport collectif. Leur rôle a été déterminant pour le bon fonctionnement de l'espace urbain, en assurant les liaisons entre les différents compartiments de la ville. Ces moyens de transport étaient dynamiques pour accompagner la croissance spatiale et démographique rapide de la ville. Les réseaux de lignes couvraient l'ensemble du territoire urbain avec une forte concentration dans le centre-ville et notamment à partir de la place du marché central avant 2002.

Ces moyens de transport ont été des instruments de la conformation de l'espace urbain de Bouaké. Ils ont permis par leurs activités diverses l'intégration économique et sociale des quartiers périphériques à l'ensemble urbain. En ce qui concerne les lignes, les gares, chaque mode à sa manière de fonctionner. Même les contrats qui lient les propriétaires des engins aux utilisateurs (chauffeurs) ou les relations entre passagers et les acteurs de ces moyens de transport sont fonction de chaque secteur. Ce chapitre se structure autour de deux points à savoir : en 1, les taxis-collectifs, des moyens de transport très anciens à Bouaké et en 2, les minicars « gbakas », autres moyens anciens de transport collectif à Bouaké.

3-1 LES TAXIS-COLLECTIFS, DES MOYENS DE TRANSPORT TRES ANCIENS A

BOUAKE

L'activité de transports des taxis collectifs à Bouaké remonte à la seconde moitié des années 1960. Cela est lié à l'extension rapide des superficies occupées par la ville. En effet, jusqu'en 1965, la ville avec ses plus de 55 000 habitants répartis sur une superficie de 1 404 hectares

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urbanisés, restait encore une ville dans laquelle les besoins de déplacement pouvaient pour l'essentiel être satisfaits par la marche. Cependant, avec la création de nouveaux quartiers périphériques, l'espace urbanisé se trouve multiplié par 2 (ALOKO, 2001). Ainsi, pour relier les pôles d'activités, la marche ne suffit plus. L'alternative fut trouvée dans la promotion des taxis privés de transport (Photo 13), car Bouaké ne possédait pas de système de transport public.

Photo n°13 : les taxis collectifs de la ville de Bouaké (quartier Dougouba)

Clichés KALOU BI K Didier, 2014

3-1-1 Les conditions d'évolution des activités des taxis collectifs à Bouaké

L'expansion des superficies occupées par la ville de Bouaké s'est réalisée à un rythme élevé qui calque, dans les grandes lignes et étapes majeures de la croissance démographique de cette seconde métropole ivoirienne. En effet, entre 1940 et 1998, la population de la ville s'est multipliée par 80 et la superficie par 46 (Tableau11). La ville se voit s'inscrire ainsi dans un rayon moyen de 12km environ. Cette extension spatiale et démographique de la ville est soutenue par un effort de lotissement des quartiers qui leur donne un cachet urbain. L'évolution des surfaces offertes à l'urbanisation s'est aussi accompagnée de lotissement relativement important. Cette opération technique d'urbanisme vise surtout à restructurer l'espace urbain en le rendant accessible par les taxis.

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Tableau n°11 : Evolution des surfaces urbanisées et de la population de Bouaké de 1940

à 1998

Années

Surface urbanisée (ha)

Population urbaine

1940

85

10000

1958

1296

47110

1961

1404

49780

1965

2332

85000

1970

2763

104650

1975

4350

124000

1978

5257

173000

1988

7200

320850

1998

8000

461618

Source: Atlas Bouaké, 2010

Ainsi, à partir des années 1970, c'est entre 100 et 200 taxis collectifs qui assuraient les besoins de déplacement des populations de Bouaké et à un coût raisonnable (50 F CFA la course). L'adéquation entre la superficie de l'espace urbain, et la tarification de ces taxis, les rendent attractifs et accessibles à une frange significative de la population active.

Mais la conjonction des contraintes, apparues au cours de la seconde moitié des années 1970, estompe cette « embellie » dès le début des années 1980. En effet, en 1985, date à laquelle les mairies prennent en compte l'activité des transports urbains, Bouaké dénombrait 4 735 taxis (ALOKO, 2001). Ce chiffre a continué de diminuer, pour atteindre en 1999, 1 900 taxis et en 2000 seulement 1 490 taxis8. Avec les évènements qu'a connus la Côte d'Ivoire en général, et Bouaké en particulier (crise politico-militaire de 2002), les taxis-ville disparaissent de la circulation à Bouaké en 2003 pour ne réapparaître qu'en 2007. Aujourd'hui, avec la normalisation du climat politique général de la Côte d'Ivoire et le réveil économique de Bouaké, le nombre de ces taxis collectifs est en pleine croissance. Le nombre de taxis est passé ainsi, de près de 200 en 2011 à 687 en 2014 (Tableau12).

8 Archive du transport de la mairie de Bouaké.

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Tableau n°12 : Evolution du nombre de taxis de 1985 à 2014

Années

Nombre de taxis

1985

4735

1999

1900

2000

1490

2001

1200

2002

pas de données

2003

pas de données

2004

pas de données

2005

pas de données

2006

pas de données

2007

pas de données

2008

pas de données

2009

pas de données

2010

pas de données

2011

200

2012

528

2013

625

2014

687

Source: INS1998/ Mairie

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci