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Organisation du transport dans la ville de Bouake.


par Bi Kalou Didier KALOU
Université Alassane Ouattara - Master Géographie Humaine  2013
  

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Chapitre 2 : LES INFRASTRUCTURES ET EQUIPEMENTS DE TRANSPORT DANS L'ORGANISATION DU TRANSPORT DANS LA VILLE DE BOUAKE

Les infrastructures et équipements de transport d'un pays, d'une région ou d'une localité et en tout premier lieu ses réseaux de transport routier sont considérés comme l'un des facteurs déterminants de son développement. L'objectif de toute politique de développement est de conjuguer ces infrastructures et équipements avec celles qui sont réalisées dans les autres domaines (commercial, culturel, administratif ...), c'est-à-dire les réaliser en harmonie, de sorte que ces infrastructures et équipements routiers ne soient ni en retard, ni en avance. C'est bien à cette tâche essentielle que les autorités municipales de Bouaké s'attèlent. Mais la réalité du terrain est tout autre comme le témoignent les données de l'Atlas Bouaké (2010), et confirmées par le service informatique de ladite ville qui donnent la proportion des équipements de la ville de Bouaké (Tableau 9).

Tableau n°9 : La superficie des équipements de la ville

Equipements

Superficie (Ha)

Répartition en %

Administratifs

104

6%

Culturels

111

7%

Touristiques

71

4%

Sécuritaires

443

27%

Commerciaux

131

8%

Transport

40

2%

Sanitaires

61

4%

Agroindustriels

188

12%

Scolaires

484

30%

Total

1633

100%

Enquête MOS, BNETD, 2007

Il ressort de ce tableau que les équipements de transport ne représentent que seulement 2% de la surface urbaine occupée par les différentes équipements socio-économiques de Bouaké, loin derrière les équipements scolaires (30%) et sécuritaires (27%). Cette réalité peut aussi expliquer les difficultés d'organisation du transport à Bouaké. Car par infrastructures et équipements de transport, on pourrait entendre les routes, les gares, les écoles de formations, les aéroports etc. Donc des structures clés pour mieux organiser le transport dans toutes ses dimensions. Ce chapitre se structure de la manière suivante : en 1, nous relèverons les infrastructures routières qui interviennent dans l'organisation du transport à Bouaké ; en 2, nous évoquerons la gare routière comme l'un des baromètres de la vie urbaine ; en 3 Les feux

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tricolores qui sont un gage pour la sécurité routière ; et enfin en 4, les établissements de transport qui contribuent au développement de l'activité.

2-1 LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES DANS L'ORGANISATION DU

TRANSPORT A BOUAKE

La construction et l'amélioration du réseau routier d'une région est à juste titre considérée comme l'un des moyens efficaces de promouvoir son développement économique. Les infrastructures en général, et les routes en particulier sont incontestablement l'un des éléments de développement. Ce sont les moyens d'ouverture et d'échange indispensables à l'essor économique d'une région et d'accès des populations aux biens et services de première nécessité, mais aussi des moyens de facilitation des échanges entre celles-ci.

C'est devant cette importance incontournable des infrastructures routières que les différents gouvernements ivoiriens n'ont ménagé aucun effort depuis 1960 pour doter la Côte d'Ivoire de routes qui pussent répondre à ses besoins de développement. Ainsi de 1960 à 2000, le réseau routier total de la Côte d'Ivoire a évolué de 10 850 km à 85 000 km, dont 78 300 km de routes en terre, 6 500 km de routes bitumées, et 200 km d'autoroutes4 (Tableau10).

Tableau n°10 : Evolution des routes en Côte d'Ivoire

Catégories des routes

Longueurs des routes en kilomètre par catégorie

1948

1960

1980

2000

Pistes

7

200

14

800

32

000

50

000

Routes non bitumées

3

600

10

000

10

300

28

300

Routes bitumées

 

50

 

700

3

100

6

500

Autoroutes

 

00

 

00

 

00

 

200

Total kilométrique

10

850

25

500

45

400

85

000

Source : DRT, 2014

Malgré les efforts des gouvernements ivoiriens successifs, les infrastructures routières sont continuellement soumises aux effets de la nature qui les dégradent au fil du temps. Aussi, faut-il noter que plus de 80 % de ce réseau routier ivoirien est âgé de plus de 20 ans et est par conséquence usés. Selon la Direction Régionale du Transport (DRT), cette dégradation de routes dans le cas de la ville de Bouaké s'est accélérée et aggravée pendant les moments

4 Les archives de la Direction Régionale du Transport de Bouaké, consultée le 02/06/2014.

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difficiles qu'a connus ce pays entre 1999 et 2011. Ces moments ont entrainé aussi la dégradation de toutes les autres infrastructures socio-économiques et sur l'ensemble du pays. Particulièrement, dans les territoires des ex-zones occupées, cette dégradation des infrastructures routières a été des plus ressentie.

En ce qui concerne le réseau routier urbain de Bouaké proprement dit, il représente en linéaire 107 km de routes soit une moyenne de 0,29 mètre de route par habitant (DST, 2014). Ce réseau, est mal hiérarchisé et incomplet par endroits, ce qui provoque une desserte médiocre de certains quartiers. Nous pouvons citer notamment les zones récemment urbanisées tels qu'Air-france3, mais aussi des quartiers anciens comme Zone, Broukro qui sont tous dépourvus de voies bitumées les reliant au centre-ville.

Il faut noter aussi la dégradation des infrastructures urbaines de Bouaké en générale, et en particulier routières depuis 2002. Cependant, avec la visite d'Etat du président de la république dans la région (du 25/11/2013 au 1/12/2013), c'est environ 100,58 km de route des 107 km qui ont été réhabilitée.

2-1-1 Les types de routes à l'intérieur de la ville de Bouaké

Le réseau routier ivoirien long de 85 000 km, est un réseau hiérarchisé qui classe les routes en trois catégories suivantes : A, B et C.

- Selon ce classement, les routes de la classe A (routes principales ou routes

internationales), correspondent aux itinéraires d'intérêt régional ou international qui relient les régions entre elles et qui permettent de rentrer en contact avec les pays voisins,

- Les routes de classe B (routes secondaires), ce sont les routes aux itinéraires d'intérêt

régionale qui relient les préfectures entre elles et aussi au réseau de classe A,

- En fin, on a les routes de classe C (routes de dessertes), elles correspondent aux routes

d'intérêt local, qui relient les sous-préfectures et villages entre eux et aux réseaux A et B.

De par sa position de carrefour, la ville de Bouaké bénéficie de ces trois classes de routes. La voirie primaire (A) venant du Sud, donne à Bouaké une configuration étoilée de routes. Les principales voies d'accès à Bouaké, convergent toutes au centre-ville à la rencontre de cette

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route internationale. A cela, il faut ajouter la croissance spatiale de la ville qui s'effectue essentiellement le long des axes routiers accentuant ainsi cette forme (figure1).

Figure n°2 : La configuration étoilée de la ville de Bouaké

 
 

Katiola

 
 

Béoumi, Sakassou

N

M'bahiakro

O Bouaké E

S
S

 

Yamoussoukro, Tiébissou

 

Source : Mairie de Bouaké Conception, Réalisation: KALOU Bi K Didier, 2014

Cette route internationale Abidjan-Ferkessédougou via Tiébissou au Sud et Katiola au Nord de la ville de Bouaké est le cordon ombilical de cette ville qui la partage en deux zones (Bouaké Est, Bouaké Ouest). Après avoir traversé le centre des affaires, cette route se prolonge de façon rectiligne jusqu'à la sortie Nord de la ville. Elle est rejointe au niveau du rail par une pénétrante5 qu'est la route M'Bahiakro-Béoumi. Deux bretelles (des radiales6) s'y greffent au niveau de la gare routière : l'une est dirigée vers Gonfreville et l'aéroport (au Nord-ouest) ; l'autre vers le Camp Militaire (au Nord-est). Tout part du centre-ville et tout y aboutit. Les principales liaisons entre les différents quartiers de la ville ne s'effectuent qu'autour de

Il faut aussi noter qu'à l'intérieur de la ville, le réseau de voirie et la configuration de l'espace, fait apparaître deux catégories de routes :

- Les routes urbaines à la charge de la commune, elles sont construites sur l'instigation

de la commune, notamment dans le cadre des opérations de lotissement de nouveaux quartiers

5 Une pénétrante est une voie de communication allant de la périphérie vers le centre d'une localité, de l'arrière vers l'avant d'une région.

6 La radiale est une voie routière qui constitue l'un des éléments des voies rayonnantes autour d'un centre urbain, reliant celui-ci à sa périphérie.

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ou de restructuration de vieux noyaux d'habitations (bidonvilles, villages). Cette voirie constitue l'écrasante majorité du réseau structurant l'espace urbain dans le cas de Bouaké. Elle est caractérisée à l'intérieur des quartiers par sa qualité médiocre et présentant un état de délabrement très avancé: boueuse en saison pluvieuse et poussiéreuse en saison sèche. Ce réseau domine largement le paysage urbain de Bouaké à 90%.

- La voirie nationale inscrite dans les limites de l'espace urbain est représentée par les

prolongements des routes à vocation nationale ou internationale. Ce sont les pénétrantes, mais aussi les routes reliant Bouaké à sa région environnante. Près de 45 km de voies bitumées, jouent ce rôle. Ce sont:

- La rue Houphouët-Boigny ou route de Katiola vers le nord ;

- La route de l'Université ou route de Béoumi-Sakassou vers l'ouest ;

- La route d'Abidjan- Bouaké vers le sud ;

- La route de l'aéroport vers le nord-ouest ;

- La route de M'bahiakro vers l'est et

- La route de Belleville ou de Satama-Sokoura vers le nord-est.

Toutes ces routes ont pour point d'arrivée pour certaines et de départ pour d'autres le rondpoint central de la ville. Cette catégorie de la voirie de la ville de Bouaké est la mieux entretenue, sans doute par le fait que sa prise en charge incombe directement au budget de l'Etat.

La configuration spatiale du réseau routier urbain de Bouaké est en partie tributaire à la configuration de l'espace urbanisé, consécutif au choix de lotissement des quartiers; elle est influencée par le site et la situation géographique de la ville. ALOKO (2001), identifie trois types d'organisation spatiale du réseau des voiries et les configurations imprimées à la structure urbaine :

- Le premier type s'observe au quartier Air-France. Il présente une configuration spatiale

en damier. Le plan en damier, relativement classique fera école, puisqu'il sera reproduit au quartier Dougouba, puis imité à Broukro, en zone Industrielle ouest... ;

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- Le deuxième type de configuration spatiale du réseau est observé dans les quartiers de

Belleville et Liberté. C'est le plan en demi-auréole ;

- Enfin, le plan en éventail, avec une base rétrécie s'ouvrant dans sa partie supérieure

caractérise la configuration spatiale des réseaux de voirie dans les quartiers comme Ahougnassou, Koko et Kennedy.

Ces schémas de liaison variés rompent la monotonie urbaine. Cependant, ils assurent mal la coordination des voies de liaisons inter-quartiers. Ceci est une contrainte pour la fluidité de la circulation urbaine à Bouaké. Cependant, cette hiérarchisation du réseau n'apparaît pas suffisamment claire en raison de l'absence d'itinéraires primaires de liaison inter-quartiers

(Carte 4).

Carte n°4 : Les voies principales de communication de la ville de Bouaké

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille