1-1-2 L'influence de la ségrégation spatiale
du territoire sur le transport routier
La ségrégation spatiale, très souvent
distingue les pôles d'activités d'une part, et les zones
résidentielles d'autre part. Ces dernières ayant
elles-mêmes des organisations différentes selon le niveau de vie
et l'origine des populations qui y vivent. La morphologie urbaine renvoie aux
réalités socio-économiques tranchées. Chaque
quartier d'une ville correspond à une couche sociale plus ou moins
homogène et a des caractéristiques physiques qui le distinguent
des autres. Cette différentiation de zones d'habitations ou de
populations traduit une ségrégation sociale, culturelle et
économique, qui peut s'apercevoir au niveau des moyens de
déplacement utilisés.
Dans la ville de Bouaké, certains quartiers (Zone,
Broukro, Kahankro etc.), pour ne citer que ceux-là sont difficiles
d'accès, soit par le manque de moyens de transport, soit pour des
problèmes de l'état des routes ou encore pour cause de leur
éloignement.
Les différents programmes d'aménagement urbain
initié par la puissance publique en Côte d'Ivoire, avant et
après l'indépendance ont eu de lourdes conséquences sur le
transport et la mobilité en milieu urbaine (KASSI, 2007). Ces programmes
ont entrainé une distribution spatiale ségrégative qui
s'observe au niveau du lieu de résidence, ou également dans la
localisation des emplois. Les emplois administratifs sont
généralement groupés dans des zones administratives, les
emplois industriels sont concentrés dans des zones d'activités ou
dans des quartiers industriels bien délimités, le commerce dans
des zones commerciales et souvent le long des rues. Cette division
fonctionnelle de l'espace a un sens vis-à-vis de la problématique
des transports.
A Bouaké ces différentes réalités
sont observées, avec deux zones industrielles à savoir; la zone
industrielle du quartier zone située au nord-ouest et qui abrite presque
la quasi-totalité des usines de Bouaké et la zone industrielle du
sud, située au quartier Air-France3, qui est en voie de disparition, car
aujourd'hui une grande partie de cette zone est reconvertie en un
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nouveau quartier d'habitation. Ce quartier
bénéficie actuellement des projets du programme
présidentiel d'urgence d'habitats initié par l'Etat depuis 2012.
On note également des quartiers d'habitations naturellement
éloignés du centre des affaires (commerce). Ce sont entre autre :
Broukro2 au sud-ouest, Allokokro à l'extrême nord-ouest, Bobo
sud-est et Kahankro au nord-est à la sortie sur la route de
Satama-Sokoura. Aussi, Bouaké dispose des quartiers précaires que
sont: Banco et Belleville-campement. Ces quartiers sont dépourvus du
minimum de commodités et surtout en matière de transport.
Le véritable problème de cette
ségrégation spatiale, est que certains de ces quartiers, par le
manque de routes praticables ou de leur éloignement, se trouvent
marginalisés. Parce que certains moyens du transport collectifs
(taxis-villes et gbakas) n'ont pas accès à ces zones ou refusent
de s'y rende ou encore s'y rend difficilement ou rarement. Et vu que ce type de
transport touche toutes les personnes, il affecte alors leur bien-être.
Les habitants de ces zones restent alors éloignés et en marge de
la des réalités du centre-ville, donc s'impliquent peu dans la
marche de la ville. A cela, il faut ajouter les contraintes budgétaires
qui limitent fortement la consommation de transport des citadins pauvres et qui
se retournent vers la marche à pied comme seule voie de salut.
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