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La répression d’infractions d’affaires en droit pénal de l’Ohada.


par Roger Bokungu
Université Catholique du Congo - Licence en droit 2018
  

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§2. LES IMPLICATIONS SUBSÉQUENTES

L'ohada n'a pas voulu ou n'a pas pu harmoniser les sanctions pénales pour certaines des raisons évoquées. Chaque État prendra donc les sanctions qu'il jugera opportunes selon les objectifs de répression qu'il se sera fixés et les moyens à sa disposition. Les États pourront mettre en place des législations pénales très tolérantes pour ne pas dire permissives ou, au contraire, d'une grande sévérité.

Ceci risque de déboucher, du fait des disparités possibles entre les sanctions qui seront édictées dans les différents États parties (A) et l'apparition de paradis pénaux (B).

A. Le risque de disparité des sanctions nationales

Il semble que les dix sept États membres de l'ohada n'ont pas choisi une gamme identique de sanctions en application de l'article 5 du Traité ohada. En tout cas les difficultés rencontrées dans l'adoption et la ratification des actes uniformes ne le laissent pas supposer.

Dès lors, à moins que certains États procèdent à une harmonisation de fait en s'inspirant fortement du droit français, il y a autant de régimes de sanction que d'États. Ainsi, pour appréhender le droit pénal communautaire, le juriste doit se référer à environ dix sept sanctions différentes pour chaque incrimination qu'il voudra étudier. L'investisseur doit également procéder de la sorte car il sait que, même si le droit de l'ohada est taillé sur mesure pour la protection de ses capitaux, il pourrait toujours arriver qu'il transgresse la loi et s'expose à des sanctions pénales qu'il voudra certainement aussi légères que possible.

Cet état de fait peut l'amener à choisir de s'implanter dans un pays où la réponse étatique face au phénomène criminel est la moins ferme. Il faut seulement espérer que la course aux investissements n'amène pas certains États à vider leur droit pénal de toute son essence, à savoir son aspect sanctionnateur, pour être plus «compétitifs ».134

Mais il est possible que les États aillent non pas dans le sens de l'assouplissement mais dans celui de la rigueur car, faut-il le rappeler, le droit de l'ohada cherche aussi et surtout à mettre un terme à l'insécurité juridique et judiciaire dans l'espace ohada.

Toujours est-il que selon leur propension à la rigueur ou à la flexibilité, les États choisissent les sanctions devant assurer le respect de la norme communautaire et il en découle,

134 POUGOUE P.G. et alii. Op.cit., p.236

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certainement, une disparité des sanctions pénales. Dès lors, l'instinct de survie aidant, les délinquants potentiels peuvent s'installer dans le pays réputé plus clément, moins répressif. Ainsi, le risque est d'assister à l'exportation de la criminalité vers des pays qui apparaîtraient comme des paradis pénaux.135

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