II- HISTORIQUE ET
ÉVOLUTION :
Le gouvernement digital est en constante évolution, les
termes tels que transformation digitale, innovation et administration en ligne
ont été utilisés de diverses manières et ont
évolué au fil du temps.
À la fin des années 1990 et au début des
années 2000, de nombreuses recherches ont porté sur
l'administration en ligne, caractérisée par l'offre de services
en ligne et la mise en place de sites web et de systèmes informatiques
au sein des administrations publiques.
On parle aussi parfois du E-gouvernement 1.0, les
premières applications de la technologie du World Wide Web dans le
secteur public remplaçant les transactions papier, visant l'innovation
des processus internes pour créer un gouvernement qui opère de
manière efficace et efficiente, et pour y parvenir, les organismes
publics ont commencé à investir dans les TIC, mais le mode de
fonctionnement était resté globalement le même, seul le
support qui était modifié.
Dans la seconde moitié des années 2000, le
discours s'est déplacé vers l'administration en ligne 2.0,
parfois appelée gouvernement ouvert, également couvert par le
concept du E-gouvernance. Une gouvernance adaptée aux technologies de
collaboration du Web 2.0 visant à créer une plate-forme à
source ouverte dans laquelle le gouvernement, les citoyens et les entreprises
innovantes pourraient interagir, il s'agissait principalement d'une innovation
de processus externe (gouvernance), pour accroître la participation, la
collaboration et la transparence dans les échanges bilatéraux
entre les gouvernements et le public.
Le gouvernement s'est ouvert à l'interaction
bilatérale et a acquis un nouveau rôle en tant que fournisseur de
données, de services web et de plateformes ouvertes, il s'agit
notamment de l'infrastructure des TIC.
Depuis 2010, la littérature sur les innovations
fondées sur les TIC dans le secteur public parle de l'administration en
ligne 3.0, une administration intelligente, alimentée par des
innovations liées aux données ouvertes et volumineuses, la
gestion des processus administratifs et commerciaux, l'internet des objets
(Internet of Things) et les chaînes de blocs (Block Chain).
L'administration en ligne 3.0 était supposée non
seulement être intégrée et ouverte aux citoyens, mais aussi
de réfléchir à l'aide des données et d'intelligence
artificielle afin de prendre des décisions, et résoudre les
problèmes de la société, d'optimiser les ressources et de
stimuler le bien-être et la participation des citoyens.
Sa nécessite également de l'innovation politique
: améliorer la durabilité, l'accessibilité
financière et l'adéquation des politiques.
Enfin, les articles les plus récents introduisent
également le concept d'administration en ligne 4.0, une administration
transformée et axée sur les citoyens, qui s'adapte aux besoins et
aux attentes des citoyens, des entreprises, des organisations à but non
lucratif et des autres parties prenantes, créant des relations et des
échanges personnalisés, interactifs et simple d'accès.
L'ONU considèrent de plus en plus le gouvernement
digital et plus particulièrement l'administration en ligne 4.0 comme un
outil permettant de mettre en place des institutions efficaces, inclusives et
responsables pour soutenir l'élaboration des politiques et la fourniture
de services pour atteindre les objectifs en terme de développement
durable.
Néanmoins, il convient de souligner que malgré
la linéarité apparente, l'intérêt naissant pour
l'intelligence artificielle et les technologies connexes, à partir du
début de 2019, font surgir de nombreux programmes internationaux du
gouvernement digital, marquant les priorités et initiatives
fondées sur ce que les sources universitaires appelleraient le
gouvernement électronique 1.0 ou 2.0.
Le processus par lequel les gouvernements ont
évolué vers le digital à partir de la fin des
années 1990 est loin d'être linéaire et la mise en oeuvre
n'est pas nécessairement alignée sur les discours
académiques, c'est pourquoi le concept de gouvernement digital, bien
qu'utilisé de diverses manières par différents auteurs,
est destiné de recouvrir le gouvernement ouvert 2.0, intelligent 3.0 et
transformé 4.0, et exige des innovations dans tous les domaines comme
les processus internes, la gouvernance, la prestation de services et les
politiques.
Cette façon de comprendre le gouvernement digitale est
conforme aux éléments fournie par l'OCDE dans ses publications,
selon laquelle le gouvernement digitale se réfère à
l'utilisation des technologies digitales et numériques, en tant que
partie intégrante des stratégies de modernisation des
gouvernements, pour créer de la valeur publique, dans un
écosystème digitale composé d'acteurs gouvernementaux,
d'organisations non gouvernementales, d'entreprises, d'associations de citoyens
et aussi de particuliers qui soutiennent la production de données, de
services et de contenus, et l'accès à ceux-ci par le biais
d'interactions avec le gouvernement.
|