§2. Une action politique nécessaire
Parler d'une action politique ici renverrait à ce que
l'opinion a toujours dit de volonté politique nécessaire à
cette fin. Nous ne pouvons pas le négliger, étant donné
qu'il s'agit d'un point très important dans la mise en oeuvre du DIH :
il nécessite un réel engagement des acteurs politiques, eux qui
sont les gestionnaires des cités dans lesquelles vivent les populations
civiles et militaires qui sont exposées aux effets néfastes des
conflits armés.
Il est donc urgent de démontrer le rôle de
premier plan des parlementaires, au niveau tant national que provincial, car
ces derniers représentent les populations qui les ont élus et
contrôlent les actions du gouvernement et in spece casu, dans la mise en
oeuvre du DIH.
Ils sont donc appelés, surtout localement à
prendre des mesures urgentes, à prendre des lois (édits) et
d'assurer leur application par les membres du gouvernement.
TSHIBUABUA KABIENAKULUILA
63
Les actions politiques doivent être entendues comme des
mesures plus pratiques dans cette mise en oeuvre. Quand on parle des actions
concrètes, on voit des actions qui nécessitent des efforts
réels.
Nous ne pouvons cesser de le dire et de le rappeler, la mise
en oeuvre du DIH est une mission régalienne, qui incombe au premier chef
aux Etats, et ce, par le biais de ses acteurs politiques.
Cette responsabilité est en harmonie avec l'article 1er
commun aux Conventions de Genève. Par cette obligation, ils doivent
prendre diverses mesures législatives et pratiques pour assurer le
respect des règles du DIH.
Parmi les mesures pratiques à prendre, nous pouvons
suggérer entre autres :
La formation continue des forces armées et des forces
de police au DIH, mesure très indispensable auprès des personnes
qui sont réputées commettre des violations ;
La Sensibilisation de la population au DIH : il est toujours
indispensable que les règles du DIH soient connues non seulement de ceux
qui doivent les appliquer (les parties aux conflits) le plus directement, mais
aussi de l'ensemble de la population.
La diffusion des règles du DIH auprès des
fonctionnaires et responsables gouvernementaux ;
La diffusion du DIH dans les milieux académiques et des
écoles, primaires et secondaires ;
L'instruction au DIH dans des milieux médicaux ;
La diffusion du DIH sur les médias notamment la
télévision et la radio ;
La diffusion par des panneaux publicitaires, des affiches, des
banderoles publicitaires sur des places publiques ;
La vulgarisation du DIH notamment en la traduction des
différents instruments y relatifs en langues nationales, la diffusion
par des théâtres, etc.
Toutes ces mesures suggérées, rappelons-le, ne
sont pas suffisantes pour parvenir à une mise oeuvre effective du DIH ;
néanmoins, elles contribueraient dans la mesure du possible en cas de
leur mise en place, à éviter, sinon réduire, à tout
le moins, les effets néfastes de la guerre.
TSHIBUABUA KABIENAKULUILA
64
|