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Le régime de la vente commerciale à  l'épreuve de l'action directe en droit OHADA.


par Divin MUSHAGALUSA FAKAGE
Université officielle de Bukavu (UOB) - Graduat en droit 2019
  

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CHAPITRE II : ANALYSE DE LA POSSIBILITE DE RECOURS AU DROIT CONGOLAIS POUR LA CONSTRUCTION DU REGIME DE L'ACTION DIRECTE

Lorsque l'AUDCG ne traite pas une question de droit relative à la vente commerciale ou aux contrats d'intermédiaires, il est nécessaire et logique de recourir à la méthode des

conflits de lois qui n'est pas alors en concurrence avec l'AUDCG mais en situation de complémentarité puisque, pour l'acte considéré, c'est comme s'il n'existait pas.

En effet, ce silence de l'OHADA fait naître d'énormes conséquences dans la vente commerciale (Section I) tout en apportant un support au recours de l'assimilation douteuse de l'action directe tentée dans le droit congolais (Section II).

SECTION I : CONSEQUENCES RESULTANT DES LACUNES DU
DROIT OHADA SUR L'ACTION DIRECTE EN DROIT CONGOLAIS

Les effets du silence de la réglementation de la vente OHADA sur l'action directe renvoient dans un contexte significatif (§.1) à analyser quelques obligations des parties au contrat à l'épreuve du régime de cette action (§.2) mais ce silence législatif de l'OHADA produit dans une large mesure des suites conséquentes dans l'organisation de la vente (§.3).

§.1 Fondement, motivation et avantage du recours au droit congolais

A. Fondement du recours au droit congolais

Le traité de l'OHADA tel que signé au Port-Louis (ile Maurice) en date du 17 juillet 1993, dans l'objectif d'harmonisation du climat d'affaires dans l'espace régional, accorde aux Etats-parties la possibilité de recourir à leur droit interne dans des matières qu'il n'a pas pu réglementé mais pourvu que les dispositions du droit interne ne soient pas contraires à celles des actes uniformes. L'article 10 du traité dispose que « Les actes uniformes sont directement applicables et obligatoires dans les Etats Parties nonobstant toute disposition contraire de droit interne, antérieure ou postérieure »43. C'est ainsi que dans le cadre de la vente commerciale, le législateur de l'OHADA prend courage d'en répéter dans l'AUDCG à son article 237 qui dispose également que « La vente commerciale est soumise aux règles du droit commun des contrats et de la vente qui ne sont pas contraires aux dispositions du présent Livre. Les parties

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sont tenues de se conformer aux exigences de la bonne foi. Elles ne peuvent exclure cette obligation, ni en limiter la portée. »44.

De ceci, le recours de la vente commerciale et spécifiquement des contrats de vente non régi par le droit OHADA trouve effectivement son fondement dans le droit interne et en particulier dans le code civil congolais livre III qui traite des obligations.

B. Motivation du recours au droit congolais

La motivation du recours au droit interne réside dans le but d'harmonisation du droit des affaires assigné par les chefs des Etats-membres de l'OHADA. Alors dans le souci de mettre les opérateurs économiques exerçants leurs activités sur le territoire africain à l'abri de toute forme d'insécurité commerciale, il fallait assoir à leur avantage une réglementation juridique favorisant un bon climat d'affaires sur cet espace régional. Loin de relever de la science exacte, cet instrument juridique se doit d'être en adéquation avec les faits ayant conduit à la mauvaise exécution de l'obligation contractuelle pour donner la plénitude de son efficacité.

Au nom du principe « favor contractus », le juge OHADA appréhende l'option résolutoire avec circonspection. En effet, plus que quiconque, il a pour objectif que la prophétie contractuelle se réalise45. Cette force obligatoire est malmenée par l'intérêt du créancier à poursuivre ou non la transaction, autrement dit son intérêt économique. Elle est en outre par le critère de la marchandise commercialisable qui peut s'avérer être un critère aléatoire.

Le législateur OHADA prévoit donc ce principe de recours au droit national dans le souci de ne pas se permettre de laisser une partie de la vente non réglementée et de cela jeter dans un gouffre les intérêts des commerçants.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams