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L'infraction d'avortement face au droit de disposer de son corps.


par Frédéric Bwanakay
Université de Lubumbashi - Graduat 2017
  

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§2 : Considérations théologiques

Il est possible d'avoir des vues différentes sur la nature spirituelle du foetus, mais il ne fait aucun doute que sa destruction entraîne l'arrêt d'une vie réelle qui, si elle était parvenue à son terme, eût donné à un être humain la possibilité d'évoluer dans ce monde. Cela soulève des questions d'ordre théologique liées au problème de l'Interruption Volontaire de Grossesse, qu'il nous faut maintenant passer en revue. [ ...]

Peut-on alors justifier l'avortement ? Un avortement peut s'avérer nécessaire à tout moment de la grossesse si la mère a été agressée physiquement. Il serait alors considéré comme un cas légitime. L'avortement psychiatrique est différent. On lui oppose plusieurs objections : «  Les raisons psychiatriques sont les plus fréquentes à être invoquées pour avoir recours à l'avortement mais elles sont aussi les plus floues : on s'en sert facilement pour justifier une IVG dans toutes sortes de situations. Un auteur écrivait à ce sujet : Pour être franc, on a tendance, dans le domaine psychiatrique, à recommander plus souvent l'avortement pour abréger une grossesse non désirée, que pour éviter un risque réel de porter atteinte à la santé mentale de la mère. [ ...]

J'ajouterais encore que dans certains cas, ce genre de «  soins » est plus néfaste que la maladie elle-même, car la mère peut en ressentir parfois une très lourde culpabilité. »45(*)

Les autres motifs - éviter la charge supplémentaire, morale et économique, que représenterait dans une famille un enfant handicapé, ou même sain - ne trouvent aucune justification dans l'Écriture. La déclaration d'un grand penseur chrétien semble laisser une porte encore trop largement ouverte : «  le médecin chrétien ne pourra conseiller l'avortement que pour sauvegarder les valeurs essentielles prônées par la Bible. Ces valeurs devraient inclure la santé individuelle, le bien-être de toute la famille et la responsabilité sociale. » Ces valeurs sont effectivement célébrées dans l'Écriture, mais la gloire et la volonté de Dieu le sont aussi, et elles sont dignes d'un intérêt de loin supérieur.46(*)

Il reste enfin un point important à évoquer dans cette discussion, exprimé par le Docteur Carl Henry : «  Pour répondre, en tant que chrétien, à la crise suscitée par la pratique de l'avortement, il faudrait encourager les femmes à assumer et à retrouver le sens de leurs responsabilités, notamment vis-à-vis de leur propre corps. Le corps d'une femme n'appartient qu'à elle, et demeure sous son contrôle, et non celui d'autres personnes. Elle seule est responsable, devant Dieu et au regard de la société, de la façon dont elle l'utilise. Si elle perd ce contrôle à la suite d'un entretien avec une deuxième personne pendant la grossesse, puis avec une troisième avant la naissance, ou sous l'influence de la société tout entière, il est déjà trop tard pour qu'elle demande à avorter sur la base de sa seule décision. Le Dieu de la création et de la rédemption a un droit de regard sur la capacité de la femme à mettre un enfant au monde ; la plupart des avortements «de confort » contredisent ou méprisent une telle conviction. »47(*)

* 45 CHABO BYAENE Alain, op. cit., p. 10

* 46Idem

* 47 Idem

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