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L'infraction d'avortement face au droit de disposer de son corps.


par Frédéric Bwanakay
Université de Lubumbashi - Graduat 2017
  

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Section 2 : REFERENCES BIBLIQUES ET CONSIDERATIONS THEOLOGIQUES SUR L'AVORTEMENT

Depuis que l'avortement a été légalisé (en 1973 aux Etats-Unis, en 1975 en France), le débat sur ce thème n'a jamais cessé de diviser les chrétiens. Plusieurs Unions d'églises (aux Etats-Unis) se sont déclarées favorables à l'abrogation des lois interdisant l'avortement, pour laisser la responsabilité de cet acte aux femmes ou aux couples concernés. Des revues chrétiennes ont publié sur cette question des articles rédigés par des théologiens, des pasteurs, des hommes de science ou des professeurs d'éthique. La plupart évoquent les circonstances de l'avortement, les situations qui l'engendrent, mais sans jamais se référer à la Bible. Il est vrai que la Bible contient peu d'éléments de réponse, mais elle livre cependant quelques vérités sur ce sujet, qui devraient être prises d'avantage en considération par les chrétiens.

Nous ne parlerons pas ici de l'avortement spontané, qui concerne environ 30% des ovules fécondés, mais de l'avortement provoqué, et plus particulièrement de l'avortement «  de convenance » ou «  à la demande ».43(*)

§1 : Références bibliques

La rareté des affirmations explicites sur l'avortement donne lieu, parmi ceux qui reconnaissent l'autorité des Saintes Écritures, à des divergences d'opinion.

Exode  21 : 22-24

« Si des hommes, en se battant, heurtent une femme enceinte et causent un accouchement prématuré, le responsable paiera une amende dont le montant sera fixé par le mari de la femme, devant les juges. S'il provoque un accident, il donnera vie pour vie, oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, etc. »

Une traduction plus littérale du verset 22 serait : «  Et quand des hommes se battent et frappent une femme enceinte au point que son enfant sort, quand bien il n'aurait aucun mal, ils paieront une amende déterminée par l'époux de cette femme. »

Ceux qui considèrent que le texte d'Exode 21:22-25 fait allusion à un avortement accidentel arrivent à la conclusion suivante : une amende est imposée dans ce cas pour marquer la différence entre un foetus et un individu adulte ; le responsable de l'accident n'est donc pas un meurtrier.

Les commentateurs qui l'interprètent comme une naissance prématurée en concluent que Dieu met le foetus et l'adulte sur un même pied d'égalité, puisque la loi du talion est appliquée si l'enfant est mort-né.

« Tu as formé mes reins (mes veines) : tu m'as couvert (tissé) dans le ventre de ma mère ».( Le Psaume 139, V. 13

Ce verset montre clairement que Dieu protège le foetus, qui lui appartient. Le projet de Dieu et sa puissance créatrice s'étend à la vie prénatale. Cela devrait empêcher quiconque de penser qu'un foetus n'est qu'un simple amas de cellules, visqueux et insensible. Chacun devrait reconnaître qu'il existe déjà, au moment de la conception, un être humain en puissance, ou mieux un être humain doter d'un véritable potentiel.

Pour Dieu, cet être est sacré, et précieux : il témoigne de son action personnelle en sa faveur. Bien sûr, l'embryon se développe et entre dans une phase toute nouvelle au moment de la naissance, mais la vie ne cesse jamais depuis le moment de la conception jusqu'à la mort. La vie intra-utérine n'est pas comparable à celle d'après la naissance, mais dans les deux cas, il s'agit bien de la vie d'un être humain. Et Dieu est intimement concerné par toute vie.

Dans le Psaume 51 (V.5), David reconnaît qu'il a été conçu «  dans le péché » : il s'agit là de son propre péché, et non celui de sa mère. Ce texte important souligne le caractère très humain du foetus, déjà atteint par la culpabilité : seuls les hommes et les anges sont coupables d'avoir péché. L'acte de concevoir un enfant n'est pas du péché dès sa naissance, et donc considéré comme pécheur devant Dieu. Cela n'est vrai que si le foetus a déjà le statut d'un être humain.

Les enseignements tirés de la Bible sont peu nombreux, mais nous pouvons en conclure que le foetus est déjà un être humain à part entière, une vie qui a une réelle valeur pour Dieu.44(*)

* 43 AKELE ADAM Pierre, op. cit., p. 179

* 44 CHABO BYAENE Alain, La problématique des avortements criminels dans le district sanitaire de Bukavu, éd., UEA, Bukavu, 2007, p. 9

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