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L'infraction d'avortement face au droit de disposer de son corps.


par Frédéric Bwanakay
Université de Lubumbashi - Graduat 2017
  

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Section 2 : LES LIMITES QUI S'IMPOSENT A LA LIBRE DISPOSITION DE SON CORPS

Comme nous l'avons pu le constater dans le cadre de l'affaire Pretty c. Royaume-Uni, le droit de disposer de son corps n'est pas absolu et peut se voir limité par le pouvoir d'ingérence reconnu aux Etats. Dans le cas particulier où la disposition corporelle amène l'individu à se martyriser avec le concours d'autrui, voire à se donner la mort, la question s'est également posée de savoir si l'approche hyper individualiste qui a mené la cour à reconnaitre l'autonomie personnelle comme norme d'interprétation de l'article 8 n'allait pas porter atteinte à la cohérence même du système des droits fondamentaux. Et face à ces deux obstacles, un troisième qui leur est intimement lie est particulièrement présent en doctrine : la dignité humaine, cette fois dans sa conception objective. Mais avant de s'intéresser aux différents éléments pouvant nécessiter et justifier une limitation de notre réflexion qui se limitera aux deux cas particuliers que nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer, à savoir la problématique de la fin de vie et les pratiques sadomasochistes.

§1 : Les limites au droit de disposer de son corps (inefficacité de la volonté de l'individu sur son corps)

Dans certaines circonstances, le législateur ou la jurisprudence refuse de donner effet à la volonté de l'individu ; ce dernier ne pourra consentir à certains actes, atteintes portant sur son corps. Le corps est ainsi protégé contre les atteintes qu'un individu pourrait s'infliger à lui-même ou consentir sur lui-même. Ainsi, est interdit tout contrat de procréation et/ou gestation pour le compte d'autrui (A). D'autres limites au droit de disposer de son corps sont également affirmées au nom de la protection d'intérêts supérieurs (B).

A. L'interdiction de tout contrat de procréation et/ou de gestation pour le compte d'autrui

D'une limite jurisprudentielle à une limite légale : le maintien d'une application stricte du principe d'indisponibilité en matière de prêt d'utérus.

= L'article 16-7 du Code civil consacre la solution jurisprudentielle, posée par l'assemblée de la Cour de cassation le 31 mai 1991.

= interdiction de tout prêt d'utérus, à titre gratuit ou onéreux

B. Des limites au droit de disposer de son corps : la protection d'intérêts supérieurs

1. Les limites posées au nom de la protection de l'ordre et de la santé publique

o pratiques sado-masochistes violentes qui entraînent des dommages et risques corporels graves.

o interdiction de la cryogénisation : limite au droit de disposer de son corps mort

2. Les limites posées au nom de la protection de la vie de l'individu 

o Intervention chirurgicale urgente : cas des transfusions sanguines effectuées par le médecin malgré le refus du patient. (Contre la volonté de son patient, et en raison de son obligation de soin, le médecin est intervenu. Le malade ne peut choisir de ne pas avoir de transfusion lorsque le diagnostic fait apparaître un risque vital). Comparer la jurisprudence du Conseil d'état (doc 7-8) et l'article L111-4 du Code de la santé publique).

o Euthanasie : l'individu ne peut choisir de « faire mettre fin à sa vie » par une autre personne...

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard