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Le train express régional et ses effets sur la ville de Dakar. Les impactés du ter.


par Babacar TANDIAN
Université Paris Diderot - Master 1 Géographie et science des territoires  2019
  

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B. Des acteurs multiples et des enjeux multiformes dans la gestion urbaine de Dakar

De 2000 à 2011, le président du Sénégal Abdoulaye Wade, se voulant le bâtisseur du Sénégal moderne en impliquant les financements chinois, a mené ses campagnes politiques sur « les grands chantiers », dont les publicités ont vendu le rêve d'une ville moderne voire globale aux dakarois et ainsi considérablement influencé leur vie. L'évolution des infrastructures a été saluée comme une « révolution infrastructurelle » et les « grands travaux de l'État » ont posé les jalons d'un Dakar moderne et internationale (Sarr 2013).

L'ex maire de Dakar (2009-2018), Khalifa Ababacar Sall, à son tour a fait de l'aménagement urbain une de ses priorités. Avec le plan Dakar 2025 il souhaite concevoir la ville comme une « capitale moderne » avec des conséquences sur le mode de vie des populations et les activités informelles, notamment dans les domaines de l'emploi et de la mobilité urbaine. La construction de nouvelles infrastructures permettrait à la capitale d'avoir une nouvelle

envergure aux yeux des habitants et même sur le plan international (Bautes, Reginensi et Fatima 2008 ; Gervais-Lambony 1994). C'est maintenant le nouveau président Macky Sall qui met l'accent sur le plan Sénégal Émergent. Adopté en novembre 2012 par le Gouvernement et l'ensemble de ses partenaires au développement, le PSE vise l'émergence économique à l'horizon 2035. Avec ce plan, l'État du Sénégal souhaite l'accélération de la croissance économique à fort impact sur le développement humain. Pour ce faire, il s'agira de consolider les acquis, notamment en matière de gouvernance démocratique, et de recentrer les priorités dans la perspective de garantir durablement la stabilité économique, politique et sociale (PSE 2012).

Le président de la république, toujours dans le souci d'accompagner la croissance urbaine de Dakar qui est de 3%/an met en place un grand projet d'aménagement du territoire.

Il s'agit du nouveau pôle urbain de Diamniadio qui est en cours de construction. La nouvelle ville de Diamniadio est un projet qui consiste à construire une ville nouvelle pour désengorger la capitale dakaroise, se trouvant à 26 km de celle-ci. À terme, Diamniadio Lake City, comme on la surnomme, accueillera de nouvelles activités industrielles et commerciales, avec en même temps une délocalisation des activités administratives, industrielles et commerciales existantes. Diamniadio Lake City, c'est aussi la construction d'une nouvelle université qui porte le nom d'Amadou Makhtar Mbow, ainsi que d'habitations modernes donnant une autre image de la métropole dakaroise.

Image 1: Maquette du projet

Source : Semer Group

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Image 2: Projet en cour de construction

Source : Semer Group

Diamniadio Lake City est un projet qui se veut l'incarnation de la ville nouvelle sénégalaise. Ce projet de développement immobilier est le plus grand projet en Afrique de l'Ouest.

Comme autres priorités du plan Sénégal Émergent, l'aménagement de la Voie de Dégagement Nord (VDN) consiste à renforcer le secteur du transport au Sénégal. Ce projet d'infrastructure s'inscrit dans le cadre de la politique de décongestion de la ville de Dakar à travers l'amélioration des conditions de déplacement et la réduction des coûts de transports (APIX 2018). Les travaux ont démarré en 2016.

À travers le Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar (CETUD), l'État mise sur le projet de « bus rapides sur voies réservées », encore appelé « Bus Rapide Transit » (BRT). C'est un projet qui souhaite apporter une solution efficace et durable aux difficultés de transport urbain dans la capitale, avec un système de transport de masse capable de transporter jusqu'à 300 000 passagers par jour (CETUD 2006).

Le plus grand projet d'infrastructure de l'État du Sénégal dans sa logique de modernisation du secteur des transports dans la métropole dakaroise est le projet TER qui fait l'objet de mon étude. Pour la réalisation de ce grand projet d'infrastructure, le gouvernement du Sénégal, à travers l'APIX, procède à la planification et la mise en oeuvre du PAR (s'agissant du

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déplacement des citadins) du Projet de TER. La mise en oeuvre de ce projet nécessite l'implication de plusieurs institutions qui sont incontournables par leurs compétences et prérogatives.

Les institutions essentielles qui sont intervenues dans le processus du PAR du Projet de TER sont les suivantes :

- l'APIX ;

- la structure de suivi du projet de Train Express Régional ;

- les structures de l'Administration centrale ;

- le Comité ad hoc de Supervision des Opérations de libération des emprises des grands projets de l'État.

Les structures de l'Administration déconcentrée et décentralisée sont consultées et incluent : l'administration territoriale et locale, la commission départementale de recensement et d'évaluation des impenses (CDREI) dans chaque départements traversés par le projet, la commission de conciliations, les commissions de médiations sociales, les comités des PAP, les structures facilitatrices recrutées pour la mises en oeuvre du PAR et la société civile.

Nous allons ci-après détailler le rôle de toutes ces structures et voir comment elles interagissent entre elles.

L'APIX, qui est l'Agence nationale chargée de la Promotion de l'Investissement et des Grands Travaux de l'État est une entité de L'État qui assure la maîtrise d'ouvrage déléguée du Projet de TER. Créée en 2000, elle est chargée de l'exécution du Projet TER. Elle comprend des ingénieurs, des experts en communication, des sociologues et des urbanistes. L'on retrouve au sein de la Coordination Générale des Grands Travaux de l'APIX la Direction Environnementale et de Libération des Emprises (DELE), chargée de veiller à l'élaboration et à la mise en oeuvre du PAR. Cette direction collabore avec la Direction du Projet de TER. Étant une institution responsable de l'exécution du Projet de TER, l'APIX est aussi chargé de choisir avec qui elle travaillera dans ce projet, que ce soit les services de consultance ou les cabinets ou des organisations non-gouvernementales. C'est ainsi que l'APIX donne au cabinet CIMA International le mandat de préparer le PAR.

· Le Comité ad hoc de Supervision des Opérations de libération des emprises des Grands Projets de l'État est créé par arrêté du Premier Ministre N°21.03.2011-002943 du 21 mars

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2011, abrogeant et remplaçant l'arrêté N°2004-005619 du 30 juin 2004 chargé de superviser la libération des emprises des Grands Projets de l'État. Ce comité est présidé par le Ministre de l'Intérieur qui, à chaque étape de la procédure, rend compte au Premier Ministre de l'avancée du projet ou des difficultés qui sont rencontrées. Le Comité ad hoc est composé par des autorités telles que : des représentants de la Primature ; les ministères chargés de l'Économie et des Finances, du Tourisme, des Transports aériens, de l'Énergie et des Mines, des Infrastructures, des Transports terrestres et des Désenclavements, de l'Urbanisme et de l'Habitat et enfin de l'Aménagement du Territoire. Il comprend aussi des personnalités comme le Directeur Général de l'APIX, l'Agent judiciaire de l'État, le Directeur des Affaires Générales et de l'Administration territoriale, les Gouverneurs des régions concernées, le Directeur des Collectivités locales, le Directeur de l'Industrie, le Directeur du Budget, le Directeur de l'Enregistrement, des Domaines et du Timbre, le Directeur du Cadastre, le Directeur de l'Agriculture, le Directeur du Tourisme, le Directeur de l'Agence nationale de l'Aviation civile, le Directeur des Mines, le Directeur des Travaux publics, le Directeur de l'Agence des Travaux et de la Gestion des Routes (AGEROUTE), le Directeur de l'Urbanisme et de l'Architecture, le Directeur de la Surveillance, du Contrôle et de l'Occupation des Sols, le Directeur de l'Action sociale et de la Solidarité Nationale, le Directeur du Développement Communautaire, le Directeur de l'Assainissement, le Directeur de l'Environnement et des Établissements classés, le Directeur des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols.

Cette longue énumération d'acteurs prouve à quel point la mise en oeuvre de ce genre de projet est complexe car rares sont les projets qui nécessitent l'implication d'autant d'acteurs.1 Le Secrétariat du Comité ad hoc est assuré par l'APIX et se réunit au moins une fois par mois,sur convocation de son Président. Il peut aussi se réunir en session extraordinaire chaque fois que son Président le juge nécessaire.

En pratique, un protocole d'accord est signé entre l'APIX et le Gouverneur de la région concernée pour permettre au Groupe Opérationnel de disposer plus facilement des moyens qui lui sont nécessaires pour mettre en oeuvre les opérations de libération des emprises.

Les trois départements traversés par le TER sont : Dakar, Pikine et Rufisque

·

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La Commission Départementale de Recensement et d'Évaluation des Impenses (CDREI), est instituée par la loi N°64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national. Dans chacun des trois départements traversés par le TER Dakar-Diamniadio, AIDB, la commission accompagne la réinstallation des PAP. En fait, un protocole d'accord est signé entre l'APIX et les Préfets concernés, afin de permettre à chaque commission départementale d'assumer sa mission. En discutant de la procédure mise en place par l'APIX pour la libération des emprises, le préfet de Pikine, monsieur M. NDIAYE nous détaille dans un entretien effectué le 02 mars 2019, de 16h02 à 16h51 dans son bureau à la préfecture de Pikine que :

« la procédure est la suivante. fl y a d'abord une étude d'impact environnemental et social qui a été partagée avec toutes les PAP concernées à travers le recensement. Après l'étude d'impact, il y a eu un plan de gestion économique et sociale. L'étude d'impact fait le résumé de l'ensemble des difficultés que l'on va être confronté. Maintenant chaque contrainte a une mesure dans le PGES. Le plan apporte la mesure à prendre pour atténuer les difficultés exposées dans l'étude d'impact et cela s'est fait avec la participation des populations concernées à travers leurs représentants à défaut de quoi le projet ne peut pas démarrer. »

Ce témoignage met en avant les mesures mises en oeuvre par l'État du Sénégal pour que le processus d'éviction se fasse dans un cadre de dialogue entre les impactés et le gouvernement. Ainsi le préfet poursuit les explications en disant :

« après la validation de cette étude d'impact, le quitus est donné pour le démarrage du projet. Il y a eu un recensement exhaustif des personnes affectées par le projet et des biens qui vont être perdus. On vient dans les maisons, on calcule l'ensemble des biens susceptibles d'être indemnisés. Après la fiche de recensement, l'administration met en place une commission départementale de recensement et d'évaluation des impenses (CDREI). Cette commission est composée de spécialistes d'évaluation des biens et services de l'agriculture, de l'urbanisme et de l'action sociale, le maire de la commune concernée, le cadastre, le service des impôts, le sous-préfet ; la commission est présidé par le préfet du département. Cette commission se penche sur le recensement et procède

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à l'évaluation des impenses selon le barème fixé par la loi pour arrêter le montant de l'indemnisation. »

Après tout ce travail, le préfet met en place une commission de conciliation. C'est une commission qui est chargée d'obtenir l'accord avec les PAP su le montant de l'indemnisation. Si le PAP est d'accord, il signe un acte d'acquiescement et de non recours. Il peut arriver que le PAP ne signe pas. Dans ce cas, le PAP est obligé de signer un PV de désaccord. Selon le préfet :

« deux solutions s'imposent, la première consiste à convoquer le PAP pour une autre négociation en présence du préfet pour marquer plus de solennité.

Mais si le PAP résiste malgré tout, le préfet consigne le montant de son indemnisation à la caisse de dépôt et de consignation et un procès sera ouvert pour que l'administration puisse saisir le juge des expropriations. Le juge évalue et se prononce pour permettre au projet d'avancer. On a eu des résistances mais jusque-là on n'a pas encore saisi le juge des expropriations. On privilégie les négociations malgré quelques dialogues intenses.»

Les PAP avaient refusé de signer parce qu'ils estimaient que le barème d'indemnisation proposé par l'État était trop faible et que la valeur de leur maison était supérieure au prix proposé. Dès lors, s'en sont suivies des négociations intenses entre les PAP et la commission départementale de recensement et dévaluation des impenses pour que les prix proposés par l'APIX puissent être à la hauteur des attentes des PAP.

La commission est composée par les Préfets des départements traversés par le Projet de TER, en l'occurrence les Préfets de Dakar, Pikine et Rufisque, qui agissent à titre de Président ; les Maires des communes concernées dans chaque département, le Chef de la Division Régionale de l'Urbanisme et de la Construction, le Chef du Bureau du Cadastre, un Représentant de l'APIX, un Représentant de la Société Civile, un Représentant du collectif des PAP.

Après l'évaluation des impenses, le préfet de chaque commune concernée met en place une autre commission de conciliation.

·

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La commission de conciliation a pour mission de fixer à l'amiable le montant des indemnités à verser aux personnes affectées. Elle a aussi pour but de gérer les réclamations des PAP, si un accord à l'amiable ne peut pas être trouvé avec la CDREI ou le Comité de médiation sociale comme nous la expliqué le préfet de Pikine. Cette commission est présidée par le Gouverneur de Dakar ou un de ses représentants (Préfet de Dakar, Pikine ou Rufisque). Le Président de cette Commission à pour rôle de veiller à la libération des emprises.

La Commission de Conciliation est ainsi composée d'un représentant : du service de l'Agriculture, des services des Domaines, du Cadastre, des Eaux et Forêts, de l'Hydraulique.

Tous les PAP que j'ai rencontrés ont eu recours à cette commission car le mot d'ordre que s'était fixé les PAP est de ne pas signer tant que le barème proposé par l'APIX n'est pas changé.

· Les commissions de médiations sociales (CMS) sont des structures locales mises en place par le maître d'ouvrage pour plus de proximité avec les impactés du projet. Elles sont souvent convoquées lorsque les CDREI ne peuvent trouver un accord satisfaisant avec les impactés qui ne sont pas d'accord avec le mottant de l'indemnisation proposé par l'autorité. Les Commissions de médiations sociales sont ainsi des instances de médiation sociale pour le règlement des réclamations à l'amiable, après étude par la commission départementale de recensement et d'évaluation des impenses.

Chaque commission est composée de personnes ressources qui connaissent le sujet ainsi qu'une autorité morale ou professionnelle pour exercer une médiation avec le PAP qui ne veut pas signer. Dans cette commission, l'on retrouve par exemple le maire de la commune traversée par le chemin de fer, des notables du quartier (imams ou leaders d'opinions), des délégués de quartier à l'image de Saliou Diop, l'un de mes interviewés qui est le délégué du quartier de Yeumbeul. D'après les témoignages des agents de l'APIX, il a joué un grand rôle pour faciliter les négociations entre APIX et certains PAP. L'on retrouve aussi des représentants des Comités des PAP comme en témoigne Macodou Fall, président du collectif national des PAP affirmant ainsi que :

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« les négociations étaient intenses et pouvaient durer de 7h à 2h du matin car

l'APIX ne voulait pas augmenter le barème proposé et tant que les PAP ne signent pas, le projet ne peut pas avancer».

Enfin, sont retrouvés des représentants des structures facilitatrices recrutées pour la mise en oeuvre du PAR.

· Les comités des PAP ou collectif national des impactés. Dans chaque commune, et éventuellement dans chaque quartier, un Comité des PAP a vu le jour pour s'assurer que les PAP disposent d'un cadre d'échange sur leur situation. Macodou Fall, le président du collectif national des impactés Macodou Fall, explique les étapes de la création du collectif dont il est le président :

« c'est lorsqu'ils nous ont convoqués à la maison TER que j'ai pris contact avec quelques impactés. Ensuite je leur ai proposé de constituer un collectif dans chaque zone touchée par le projet. C'est après ça que tous les collectifs locaux se

sont retrouvés pour former le collectif national des impactés don je suis le président ».

La maison TER est un démembrement de l'APIX dans les différents départements traversés par le train pour que les impactés aient plus de proximités entre eux et les agents de l'APIX. L'objectif principal du collectif national des PAP est de défendre les intérêts des PAP auprès des différentes instances et de partager toutes les informations relatives à leurs situations. Les PAP ont choisi le terme collectif national mais pas local pour que leur mouvement ait plus d'ampleur aux yeux de l'opinion internationale. Concernant le processus de désignation des présidents, dans chaque commune, est né un petit collectif pour défendre ses intérêts. C'est ainsi que tous les collectifs de chaque départements se sont retrouvés pour élire un président. Le président du collectif habite dans le département de Pikine, qui enregistre le plus grand nombre d'impactés. Le collectif a joué un rôle de résistance car, malgré l'acceptation du déplacement, ils estiment que l'État doit augmenter le montant de la compensation et leur octroyer des terrains pour qu'ils puissent se reloger.

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Photo 1 : Réunion du collectif national des impactés

Source : Macodou Fall

Cette photo a été prise lors d'une rencontre organisée par le collectif pour défendre ses intérêts. La désillusion qui s'affiche sur le visage des PAP est visible, ainsi que la présence de différentes génération. Le collectif national des impactés donne son importance à une représentation féminine correspondant à la proportion de femmes PAP en référence au nombre total de PAP dans un quartier ou une commune donnée.

Malgré toutes les difficultés rencontrées, le collectif a joué un grand rôle pour maintenir le droit des impactés. Comme en témoigne monsieur D.W, l'un des impactés membre du collectif :

« le collectif a été d'un grand apport pour les PAP. Grâce au collectif nous sommes arrivés à une collaboration avec l'État et désormais on n'est plus des personnes affectées par le projet mais des personnes bénéficiaires du projet ».

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À travers cette citation l'on peut voir que l'État du Sénégal, conscient que le projet ne peut pas avancer sans la signature des PAP, accepte toutes les demandes des PAP. Dès lors, tous les PAP ont reçu le double, voire le triple du montant proposé au départ. Ils bénéficient aussi de 3 sites de recasement que le gouvernement leur a offert gratuitement. Il est à noter que dans ce projet il n'était pas initialement prévu de site de relogement.

· Les structures facilitatrices. La mise en oeuvre du PAR, a nécessité l'implication de plusieurs activités que l'on peut classer en cinq étapes. Le processus d'indemnisation, le processus participatif, la gestion des réclamations, les mesures d'accompagnement et le suivi-évaluation. Dans le PAR, les principaux responsables de ces catégories d'activités identifiées ont du mal à mener à bien leurs mandats sans un appui externe (APIX 2015). Ces appuis proviennent des structures facilitatrices choisies par le maître d'ouvrage ou par le Président de la République en personne. Les structures facilitatrices sont généralement des ONG ou des cabinets recrutés par le maître d'ouvrage afin de faciliter de processus d'information et de négociation avec les PAP. Parmi les structures facilitatrices qui interviennent dans ce projet, on retrouve des ONG comme : ENDA ECOPOP ou encore 3D pour le développement qui se décline à travers trois axes suggérés par sa dénomination : démocratie, développement local et droits humains. Quant à l'ONG ENDA ECOPOP, elle intervient sur tout ce qui concerne les droits de l'homme et droits des peuples, l'appui aux peuples culturellement les plus menacés et les disparités socio-spatiales. Ces ONG sont responsables de l'ensemble des activités, telles que l'aide à la préparation des dossiers de l'impacté, et autres activités de suivi, qui sont entre autres les paiements effectués et des options de réinstallation choisies par les PAP, ainsi que des activités de suivi d'avant et après projet. Ces ONG doivent également s'assurer que les PAP sont bien informes de la procédure d`indemnisation et que les autorités ont respecté les droits des impactés.

Toujours dans le souci de favoriser le dialogue et respecter les droits des PAP, le Président de la République Macky Sall a par la suite nommé trois de ses connaissances en tant que facilitateurs. En effet, l'État n'a pas voulu renouveler le contrat des ONG car les résultats attendus n'étaient pas satisfaisants. Ainsi ces trois facilitateurs sont nommés pour continuer les négociations car le contrat des ONG avait pris fin alors que le projet était toujours en cours.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo