B. Acteurs ciblés
Plusieurs acteurs interviennent dans la gestion urbaine
à Dakar et proviennent de différents horizons. Tout d'abord
l'État qui a mis en place ce projet. Dès lors, des acteurs
institutionnels aussi bien privés qu'issus de la société
civile sont intervenus pour l'avancement du projet et la réduction des
conséquences négatives. L'on retrouve :
- des acteurs institutionnels comme l'APIX en tant que
maître d'ouvrage, les maisons TER dans les différentes communes,
les préfectures de chaque commune et la mairie de chaque commune ;
- des acteurs privés comm la CIMA et
les différentes ONG qui jouent le rôle d'intermédiaire
entre l'État et les impactés, ce sont en quelque sorte des
facilitateurs ;
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- des acteurs de la société civile comme le
Collectif National des Impactés, les chefs de quartiers et les Imams.
Schéma 1: Interactions des acteurs qui composent le
projet
Source : Babacar Tandian
Ce graphique montre comment l'État du
Sénégal est à la base du projet. Une fois le projet
pensé, l'État se tourne vers les bailleurs pour trouver l'argent
nécessaire à sa réalisation. Après avoir obtenu le
financement, l'État délègue la maîtrise d'ouvrage
à l'APIX, qui est chargé de mener les grands travaux. Dès
lors, l'APIX désigne le cabinet international CIMA pour la production du
document PAR pour l'étude d'impact du projet. Ainsi, après la
production du PAR l'APIX met en place des maisons TER dans chaque
département traversé par le train pour plus de proximité
entre les agents de l' APIX et les impactés. L' APIX signe ensuite des
contrats avec des ONG pour faciliter les négociations entre les
impactés et l'APIX pour la libération des emprises et les
modalités concertants la compensations. C'est dans cette même
logique que le Président du Sénégal a nommé trois
de ses amis comme facilitateurs dans un contexte ou le contrat des ONG est
expiré et que le projet n'avance pas.
Dans la partie qui suit nous allons faire un diagnostic du
secteur du transport à Dakar et voir le rôle de ses
différents acteurs dans le projet.
C. Profils socio-économiques des PAP
L'analyse du profil socio-économique porte sur les
différentes catégories de PAP. Parmi les catégories de PAP
se trouvent les ménages qui constituent 45,2% des PAP, les places
d'affaires avec 41,9% et les PAP agricoles ou exploitantes de parcelles
agricoles avec 1,7%. Ces catégories ont été
recensées par le cabinet CIMA lors de différentes enquêtes
qu'ils ont mené avant la mise en oeuvre du projet en avril 2016.
Le résultat de ces enquêtes démontre
qu'ils y a 4% de catégories d'entreprise formelles parmi les
impactés, pour ce qui est des Infrastructures et équipements
collectifs c'est 0,5% qui sont touchés. Et parmi les PAP
propriétaires non-résidents, l'on compte un pourcentage de
10.3%.
Tableau 1 : Catégorie de PAP dans les communes
traversées par le TER
Catégories PAP
|
Dakar Plateau
|
Hann Bel Air
|
Rufisque Ouest
|
Rufisque Nord
|
Rufisque Est
|
Bargny
|
Diamniadio
|
TOTAL
|
M
|
1
|
1513
|
46
|
53
|
127
|
23
|
2
|
1765
|
|
|
|
|
|
|
|
|
51%
|
AE
|
2
|
872
|
277
|
56
|
273
|
158
|
1
|
1639
|
|
|
|
|
|
|
|
|
47%
|
PAG
|
0
|
38
|
3
|
00
|
12
|
11
|
1
|
65
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2%
|
TOTAL
|
3
|
2423
|
326
|
109
|
412
|
192
|
4
|
3469
|
|
|
|
|
|
|
|
|
100%
|
Source : Recensement PAR Dakar et Rufisque, avril à juin
2016, CIMA PAP Ménages M
PAP activités économiques AE
PAP Agricoles PAG
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Tableau 2 : Taille moyenne des ménages PAP dans les
communes et départements
|
Dakar Plateau
|
Hann Bel Air
|
Rufisque Ouest
|
Rufisque Nord
|
Rufisque Est
|
Bargny
|
Diamniadio
|
TOTAL
|
Nombre de ménages
|
3
|
2 423
|
326
|
109
|
412
|
192
|
4
|
3469
|
Nombre de personne dans les ménages
|
30
|
17642
|
3064
|
623
|
4720
|
2266
|
40
|
28385
|
Taille
moyenne des ménages
|
10
|
7,3
|
9,4
|
5,7
|
11,5
|
11,8
|
10
|
8,2
|
Source : Recensement PAR Dakar et Rufisque, avril à juin
2016, CIMA
Dans ce tableau l'on remarque qu'il y a un nombre important de
personnes dans les ménages des principales communes traversées
par le train. Au vu du nombre considérable de personnes affectées
par le projet l'APIX, la mission que doit se fixer celle-ci est de faire
accepter aux PAP le projet pour qu'ils puissent libérer les zones
d'emprise sans résistances. Ce qui s'avère compliqué dans
la mesure ou les impactés ont mené une résistance tout au
long de la mise en oeuvre du projet au nom du droit à la ville. Dans les
villes du sud la question du droit à ville se pose avec les mouvements
sociaux qui établissent parfois le droit à la ville en slogan
(Spire, Morange 2014). C'est ainsi que des milliers de personnes faisant partie
du collectif national du TER descendent très souvent sur les voies du
train dans la Banlieue de Dakar pour exprimer leur colère et revendiquer
leur droit à la ville.
Dans ce genre de projet qui nécessite d'importants
déplacement, les acteurs internationaux à l'image de la Banque
mondiale et certaines ONG établissent des lois en faveur des
démunis, leur permettant de bénéficier du droit à
la ville.
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