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Le train express régional et ses effets sur la ville de Dakar. Les impactés du ter.


par Babacar TANDIAN
Université Paris Diderot - Master 1 Géographie et science des territoires  2019
  

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C. Le choix du terrain

Je suis originaire du Sénégal, un pays pauvre d'Afrique de l'Ouest qui aspire au développement et à l'émergence. J'ai fait le choix de travailler dans un projet au Sénégal car le pays connaît un processus d'urbanisation qui se déroule rapidement avec la croissance économique. La forte concentration de la population dans la capitale de Dakar, sans développement convenable des infrastructures, est en train de menacer le développement durable de l'économie, de l'environnement et la qualité de vie. Ainsi, le sous-développement du réseau de transport et l'augmentation excessive de véhicules, surtout motocycles et voitures, sont des problèmes graves depuis une vingtaine d'années. Cette problématique a attiré beaucoup de chercheurs de disciplines diverses : ingénieurs de transport, économistes de transport, politologues ainsi que sociologues du monde entier. C'est dans cette logique que j'ai choisi de m'inscrire dans le projet TER et d'y apporter ma contribution universitaire.

En outre, ce choix est aussi motivé par le fait qu'étant sénégalais et géographe spécialisé dans les études du développement, je porte beaucoup d'intérêt à toutes les problématiques de développement qui concernent la gestion de la mobilité urbaines dans mon pays.

Mon pays aspire au développement avec des projets ambitieux mis en place par le Président de la République, notamment la nouvelle ville de Diamniadio, le projet de l'autoroute à péage et le projet TER, pour ne citer qu'eux.

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N'ayant pas encore fait l'objet d'étude approfondie de la part des chercheurs, toute origine confondue, j'ai décidé d'orienter mon sujet de mémoire dans le projet TER, qui est un grand projet d'infrastructures afin d'examiner toutes les conséquences qu'il peut engendrer en terme de mobilité urbaine et de déplacement d'individus.

3. Méthodologie, acteurs ciblés et profil socio-économiques des PAP

A. Méthode par enquête qualitative

J'ai choisi de procéder selon une méthode qualitative à travers des entretiens semis-directifs et l'observation directe. C'est à travers l'alternance d'entretiens avec des PAP et des représentants des institutions que j'ai pu avoir en ma possession le témoignage de différents discours et de point de vue sur la situation de chacun d'entre eux.

Tout d'abord, j'ai mobilisé mes connaissances antérieures à la réalisation de ce travail pour prendre contact avec les personnes affectées par le projet. J'ai réalisé mon premier entretien avec un impacté dans sa nouvelle maison. Puis l'occasion s'est présentée d'enregistrer quelques entretiens mais je ne l'ai pas fait systématiquement car les impactés ont préféré être prudent ; d'autres étaient perturbés et gênés par l'enregistrement, ce qui témoigne du caractère tabou des enjeux de mon enquête. J'étais dans un terrain sensible car le projet est toujours en cours. J'ai même eu des refus de la part d'impactés qui pensaient que j'étais un agent envoyé par l'État pour venir enquêter sur eux.

Une vingtaine d'entretiens a été réalisé, allant d'une trentaine de minute à une heure et demie selon la disponibilité de l'enquêté et son rôle dans le projet. Tous mes rendez-vous ont été effectués soit dans les bureaux des acteurs institutionnels, soit au domicile des impactés. La plupart de mes entretiens était en wolof, l'une des langues nationales du Sénégal. Pour ce qui est de l'accessibilité, ma bonne connaissance de Dakar et du Sénégal m'a évité des problèmes de compréhension des langues parlées ; je n'ai pas eu besoin de guide ou de traducteur pour réaliser mes entretiens avec les acteurs qui ne parlaient pas français. Ainsi un accueil chaleureux m'a été réservé de la part des enquêtés qui ont accepté de répondre à mes questions.

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Lors des différents entretiens, après avoir brièvement présenté le sujet et le cadre de mon projet de mémoire, les interviewés m'ont fait part de leur ressenti sur tout ce qui est de l'évolution du projet et des problèmes rencontrés. Concernant les acteurs institutionnels, il a surtout été question de l'acceptation du projet de la libération d'emprise. L'accompagnement social aussi a été un point fondamental. Convaincre les impactés de quitter des lieux n'ai pas aisé, car il existe un attachement moral et sentimental à ces lieux, que beaucoup d'entre eux considèrent comme sacrés et historiques. C'est dans ce sens qu'on peut comprendre l'inquiétude d'un de mes interviewé, à savoir l'Imam S.S Sylla, un impacté résidant à Keur Mbaye Fall qui explique :

« j'ai ressenti de la douleur quand j'ai su qu'on devait partir. Tout ce que mon père a enterré dans la cour de la maison en terme de protection est perdu. Cette maison avait une valeur mystique parce que beaucoup de personnes venaient chez nous pour faire des prières ».

Pour beaucoup d'impactés, la libération de leurs maisons a été un choc moral et psychologique aussi. Ils m'ont surtout fait part de la lenteur de la disponibilité des sites de recasement et du manque de communication entre l'autorité et les PAP. Ils ont aussi mis l'accent sur leur nouvelle sociabilité. Pour ce qui est de la méthodologie de l'observation directe, j'ai connu une déroute qui s'explique par la dispersion des ménages car les sites de recasement sont en cours de viabilisation.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote