II. Conséquences du projet sur le plan
social
Q7 : Combien de familles ont été touchées
par le projet ?
Euh on ne raisonne pas en termes de familles mais de concessions.
Je n'ai pas les chiffres en
tête dans le département de Pikine mais je vous
l'enverrai par mail lundi.
Q8 : Quel est l'impact social du projet ?
Alors c'est un grand impact social surtout dans le
département de Pikine qui est vraiment
touché parce que c'est le département le plus
peuplé. Il y a un impact vraiment social vu qu'il y a des familles qui
habitaient dans les lieux depuis plus de 40 ans. Mais il y a aussi des impacts
positifs. Si nous prenons l'exemple de plusieurs concession on voit qu'à
la base c'est le grand père qui était le propriétaire de
la concession, les enfants n'ont pas les moyens de s'offrir leur propre
concession. Le projet a permis à chaque famille d'avoir sa propre
concession. Les gens sont ensemble car ils n'ont pas les moyens de vivre
séparément.
Q9 : Y a-t-il eu des résistances de la part des
impactés ?
Oui bien-sûr il y a eu des résistances de la part de
certains impactés. C'est ce qui a donné la
naissance du collectif national des impactés du TER. Le
collectif s'est opposé aux modalités du paiement, ils se sont
beaucoup battus pour leur intérêt. Dans le projet il
n'était pas prévu de site de recasement pour les impactés.
Mais le collectif s'est battu pour que chaque impacté ait au moins 150
m2 de terrain. Les sous ménages aussi ont eu le droit au terrain. Les
sous ménages c'est l'exemple de plusieurs familles qui composent une
concession ou qui occupent une maison (les frères et soeurs avec leurs
petites familles). Chaque hérités a eu droit à un
terrain.
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Retranscription de l'entretien N2
Q10 : Quelles sont les modalités mises en place pour la
compensation ?
Bon la première démarche consiste à faire le
recensement des concessions qui se trouve dans
la zone d'emprise. Après le recensement, on
évalue le terrain selon le mètre carré et le titre de
propriété (soit l'acte de vente, le titre foncier ou le bail).
C'est selon les trois titres que le foncier est indemnisé. Après
cette étape, on calcule le nombre de mettre carré dans le foncier
et on le multiplie par le prix au mètre carré et vous avez le
montant de l'indemnisation. Aussi il y a les impenses (bâtis) il y a les
équipements (porte, fenêtres, carreaux, toilettes, types de
peintures). Il y a également les arbres fruitier, etc. c'est avec tous
ces paramètres qu'on totalise tout pour déterminer le montant de
la concession.
Q11 : Comment s'est déroulé le recensement ?
Avant le recensement, il y a eu des actions qui ont
précédé. Ce qu'on a fait d'abord c'est de
demander à la mairie de chaque commune de convoquer des
réunions avec les notables du quartier, les associations de jeunes. Une
fois sur place on fait des séances d'information sur le projet. C'est
là qu'on leur informe qu'on fera un recensement pour les besoins du
projet. On travaille avec un cabinet international basé au Canada pour
le recensement. Ce cabinet est chargé d'élaborer le PAR. On
raisonne ensuite en termes de catégories de PAP. Le mode de traitement
financier varie d'une propriété à l'autre. C'est à
dire, le résident n'est pas traité de la même
manière qu'un bailleur ou un locataire. On travaille avec eux sur le
barème d'indemnisation, une fois que les PAP signent au niveau de la
commission de conciliation, on leur donne un délai de 10 jours pour
libérer la zone d'emprise. Après la libération de
l'emprise, ils reçoivent un accompagnement social de la part de
l'APIX.
Q12 : Est ce que toutes les concessions recensées ont
reçu leur compensation ?
Euh c'est ce que je disais tout à l'heure par rapport aux
collectifs qui se sont beaucoup battus
pour ça. À ce stade du projet tous les PAP ont
reçu leurs compensations. Il y a juste quelques places d'affaires qui
n'ont pas encore reçu mais c'est en cour de traitement.
Q13 : L'État a-t-il mit à la disposition des PAP un
site de recasement ?
Oui oui finalement le collectif s'est battu pour que les PAP
soient recasés et ils ont eu gain de
cause. L'État leur a octroyé trois sites au
niveau du camp de Thiaroye, à Malika sur le prolongement de la VDN et
à Lac Rose.
Q14 : Les sites sont-ils occupés ?
Non ils ne sont pas occupés pour le moment.
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Retranscription de l'entretien N2
Q15 : Et pourquoi les sites demeurent toujours vides ?
Les sites sont en train d'être viabilisés. Je
pense qu'on est au stade de terrassement. La décision d'octroyer des
sites de recasement a tardé. Il faut d'abord faire le terrassement,
après assainir pour ensuite faire le morcellement avant de faire les
livrés aux PAP. Néanmoins chaque impactés à
reçu son numéro de parcelle. Les titres de
propriétés ont été déjà remis aux
bénéficiaires. Ce qu'il faut retenir c'est que dans ce cas on ne
parle pas de site de recasement mais de parcelle qui sont offertes par
l'État. C'est un plus pour les PAP car dans le projet il n'était
pas prévu que les PAP soient recasées.
Q16 : Y a-t-il eu d'autres projets au Sénégal
à l'image de celui-ci ?
Oui le projet de l'autoroute à péage.
C'était le premier grand projet de l'État du
Sénégal en termes de déguerpissement. Pour moi ça a
été une grande expérience. Mais contrairement au projet
TER, il était prévu un site de recasement pour les
déplacés de l'autoroute. Le site se trouve à Tivaoune
Peulh.
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