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Le train express régional et ses effets sur la ville de Dakar. Les impactés du ter.


par Babacar TANDIAN
Université Paris Diderot - Master 1 Géographie et science des territoires  2019
  

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II. Connaissance du projet TER

Q9 : Que pensez-vous du projet TER ?

Q10 : Comment avez-vous pris connaissance du projet ?

Q11 : Avez-vous reçu une notification de quitter la zone d'emprise ?

Q12 : Quel sentiment vous a animé lorsque vous avez su que votre concession faisait partie de la zone d'emprise ?

Q13 : Avez-vous manifesté une quelconque résistance ?

Q14 : Faites vous partie d'une quelconque association des PAP ?

Q15 : Pensez-vous que le collectif a atteint ses objectifs ?

III. Nouvelle socialisation

Q16 : Avez-vous reçu votre compensation ?

Q17 : La compensation répond-elle à la valeur de votre ancienne maison ?

Q18 : Vous habitez dans quelle commune actuellement ?

Q19 : Depuis combien de temps avez-vous déménagez ?

Q20 : Et pourquoi n'avez nous pas rejoint le site de recasement ?

Q21 : Que pensez-vous de la situation géographique du site ?

Q22 : Et pourquoi le choix de Pikine « marché Zinc» ?

Q23 : Quel impact a eu votre déménagement sur votre vie quotidienne ?

Q24 : Quel impact sur la scolarité de vos enfants ?

Q25 : Quelle rapport entretenais vous avec votre voisinage ?

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Annexe 1 Grille d'entretiens

V. Présentation

Q26 : Vous êtes de quelle nationalité ?

Q27 : Vous travaillez sur quoi ?

Q28 : Quelle est votre situation matrimoniale ?

Q29 : Avez-vous des enfants ? Q29 : Combien ?

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Annexe 2 Grille d'entretien des maîtres d'ouvrage

Date: Heure: Prénom: Nom:

I. Présentation du projet

Q1 : D'abord c'est quoi la maison TER de Mbao ?

Q2 : C'est quoi le projet TER ?

Q3 : Quelle est l'importance du projet à l'échelle métropolitaine ?

Q4 : Le projet a-t-il une dimension politique ?

Q5 : Quel impact peut avoir le projet sur le plan économique dans le pays ?

Q6 : Le train est-il accessible à toutes les classes sociales ? Impacte-t-il sur le plan social ?

Q7 : Combien de famille ont été touchées par le projet ?

Q8 : Quel est l'impact social du projet ?

Q9 : Y a-t-il eu des résistances de la part des impactés ?

Q10 : Quelles sont les modalités mises en place pour la compensation ?

Q11 : Comment s'est déroulé le recensement ?

Q12 : Est-ce-que toutes les concessions recensées ont reçus leur compensation ?

Q13 : L'État a-t-il mit à la disposition des PAP un site de recasement ?

Q14 : Les sites sont-ils occupés ?

Q15 : Si non pourquoi les sites demeures toujours vide ?

Q16 : Y a-t-il eu d'autres projets au Sénégal à l'image de celui-ci ?

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Retranscription de l'entretien N1

Le 25/02/2019

De 17H11 à 18H41

Prénom : Macodou

Nom : FALL

Fonction : Président du collectif national des impactés

I. Situation géographique avant-projet

Q1: Dans quelle commune habitiez-vous avant ?

J'habitais dans la commune de Pikine Thiaroye Gare, quartier Fass 2 au passage de niveau.

Q2 : Depuis combien de temps habitez-vous dans cette commune ?

Euh depuis ma naissance, c'est la maison familiale. Elle appartenait à mon grand-père. Je suis né en 1976.

Q3 : Êtes-vous propriétaire de la concession ?

Oui oui, nous somme les propriétaires ma famille et moi. C'est un héritage de notre grand père.

Q4 : Quelle était l'ambiance du quartier ?

Il y avait une bonne ambiance dans le quartier. On avait l'esprit de voisinage. C'était vraiment une ambiance parentale. Il y avait des associations dans le quartier. J'étais le président de l'ASC (association sportive et culturelle) du quartier en même temps président du CDQ (comité local de développement du quartier).

Q5 : Aviez-vous un bon rapport avec vos anciens voisins ? Bien-sûr évidement on entretenait de très bons rapports même.

Q6 : Quelle était la distance entre votre domicile et votre lieu de travail ?

Euh ce n'était pas très loin. S'il n'y a pas de bouchon, je mets moins de 30 minutes de route pour rejoindre le bureau. Mais s'il y a des bouchons, je fais presque 1h de route.

Q7 : Quelles étaient les lieux que vous fréquentiez avant votre déménagement ?

Bah les lieux que je fréquentais c'est le terrain de football qui se trouve au niveau du camp militaire de Thiaroye, les réunions d'associations, la mosquée...

Q8 : Avez-vous gardez contact avec vos ancien voisin ?

Bien-sûr évidemment nous sommes toujours en contact. Ils viennent me voir souvent, moi aussi je fais de même. En plus ce n'est pas très loin de mon nouveau domicile, c'est tout près.

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Retranscription de l'entretien N1 II. Connaissance du projet TER

Q9 : Que pensez-vous du projet TER ?

Le projet TER c'est un bon projet de développement qui est venu à son heure. Et comme nous on est pour le développement du pays donc tout ce qui peut toucher au développement de notre pays on est pour. Du coup, on a carrément adhéré au projet.

Q10 : Comment avez-vous pris connaissance du projet?

J'ai pris connaissance du projet par les informations qui passaient à la télévision et par le recensement. Ils venaient faire des recensements dans le quartier en nous posant toute sorte de questions. Après ces séries de questions, je me suis rendu compte de ce qui nous attendait. Après j'ai convoqué mes voisins en réunion chez le chef du quartier pour partager mes inquiétudes avec les autres qui seront éventuellement concernés.

Q11 : Avez-vous reçu une notification de quitter la zone d'emprise ?

C'est après avoir reçu la convocation pour une réunion à l'APIX que j'ai su qu'on allait quitter notre domicile pour les besoins du projet. Au début, ils nous avaient appelés en réunions au «bayal» (cour) de darrou salam pour nous informer du projet. Dans cette réunion, ils nous ont exposé les avantages d'un tel projet. Ils nous ont ensuite convoqué pour une deuxième réunion. La réunion s'est tenu au niveau de la maison TER de Mbao pour nous remettre un guide des déplacés pour les PAP.

Q12: Quel sentiment vous a animé lorsque vous avez su que votre concession faisait partie de la zone d'emprise ?

C'est un sentiment de désolation qui m'anime car ce n'est pas facile de quitter une maison dans laquelle on est né et qu'on a passé tout notre jeunesse. Mes enfants sont nés dans cette maison. Ça m'avait vraiment touché, mais on peut rien contre la loi.

Q13: Avez-vous manifestez une quelconque résistance ?

Oui oui car ils n'ont pas respecté ce qu'ils ont dit au début. Il n'y avait pas de collaboration entre les PAP et l'APIX. Dans le guide du déplacé, il y avait des barèmes dérisoires. Les images présentées dans le guide ne sont pas les images qui illustrent nos maisons. Ce sont des quartiers inondés qu'ils ont présentés dans le guide. En plus à la période du 19/12/2016 un ministre de la république invité à la RTS (radiotélévision sénégalaise) disait que dans tout le

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Retranscription de l'entretien N1

tracé il n'y avait que des taudis et des baraques. C'est aussi tôt qu'on a ripostés. On a écrit une lettre au directeur général de l'APIX mais c'était sans réponse. À cette période il y avait pas le collectif national des impactés. On a écrit une deuxième lettre aussi sans réponse aucune.

Q14 : Faites-vous partie d'une quelconque association des PAP ?

Oui oui lorsqu'ils nous ont convoqués à la maison TER de Mbao, j'ai pris contact avec d'autres impactés du TER qui habitent dans les autres communes touchées. Je leur ai proposé de constituer un collectif local dans chaque zone. C'est après que tous les collectifs locaux se sont retrouvés pour créer un collectif national des impactés du TER et je suis le président du collectif.

Après la création du collectif, on s'est attaqué aux médias. Ensuite on a fait des mobilisations sociales par zones. On a tout fait pour rencontrer les bailleurs du projet à savoir la BAD, la BID, l'AFD et la BM (banque mondiale). On a menacé de porter plainte avec l'aide de nos avocats. On a rassemblé touts les informations par rapport au projet comme l'OP4.12 de la Banque mondiale et le SO2 de la BAD. Tout ce que nous réclamons c'est nos droits les plus élémentaires. On réclame un paiement juste et préalable. Ils doivent nous traiter équitablement. On a par la suite organisé une grande marche dans laquelle il y a eu beaucoup d'arrestations. J'ai moi-même été arrêté par la gendarmerie. On s'est inspiré des gilets jaunes de la France pour faire des gilets rouges. Par la suite on a organisé une pétition internationale. On a écrit aux universitaire Français, à l'AFD et la BM pour leur dire que la France en collaboration avec avec le gouvernement du Sénégal sont en train d'appauvrir une population déjà vulnérable. On a aussi utilisé les réseaux sociaux pour avoir beaucoup plus d'ampleur. On a écrit aux guides religieux tels que la mosquée et l'Eglise. On a eu à faire des directs sur Facebook avec l'aide d'un ancien artiste de la banlieue du nom de «King Bara» basé en Italie. On avait prévu d'autres marches aussi, mais quand on a écrit au préfet pour demander l'autorisation il nous interdisait la marche. Aussitôt, on a pensé à mettre des drapeaux rouges sur tout le long du tracé au sommet de nos maisons.

Après ça ils nous ont à plusieurs reprises fais des mises en en demeure avec toute sorte de menace. On avait décidé de ne pas passer au niveau de la commission de conciliation. On savait que sans passer à ce niveau il ne pouvait pas nous faire quitter la zone d'emprise car on n'avait pas signé.

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Retranscription de l'entretien N1

Q15 : Pensez-vous que le collectif a atteint ses objectifs ?

Oui bien-sûr on a eu à rencontrer beaucoup d'autorités à savoir des députés de l'Assemblé nationale, le DG de l'APIX monsieur Mountaga Sy, et finalement le président de la république son excellence monsieur Macky Sall au centre Abdou Diouf de Dianiadio. Je lui ai personnellement montré le guide du déplacé pour lui dire que tout ce qui s'y trouve c'est du faux.

On a demandé à ce qu'il nous recase car il n'était pas prévu de site de recasement dans le projet pour les PAP. On lui a aussi dit que le barème de compensation était faible. On a dès lors fait une contre proposition du barème de l'APIX. C'est ainsi qu'ils nous ont proposé un site de recasement à Lac Rose. J'ai moi-même refusé. Je leur ai proposé comme site de recasement le camp militaire de Thiaroye, un site sur le prolongement de la VDN à Malika, et à Lac Rose pour les habitants de Rufisque. C'est lorsqu'on a signé le décret qu'on a finalement accepté les négociations avec l'APIX car si on se rend pas à l'APIX, le projet ne pouvait pas avancer donc tout était bloqué au début.

On a eu 4 hectares 6 au camp de Thiaroye, 23 hectares sur le prolongement de la VDN à Malika et 14 hectares à Lac Rose. Ainsi on a levé notre mot d'ordre pour inciter les PAP d'aller à la commission de conciliation. Au niveau de la commission de conciliation c'était un autre combat, il y a eu des négociations de 7h du matin à 2h du matin.

Un autre problème qui s'était posé c'est les passerelles. Les autres populations étaient impactées indirectement car elles n'avaient plus où passer pour rejoindre l'autre côté de la ville. Il y avait un véritable problème de mobilité. Du coup on a menacé de reprendre nos activités si l'État ne réglait pas ce problème. Le DG de l'APIX nous a reçus pour des négociations. On avait prévu une marche pour le 30 décembre car jusque-là il y avait des PAP qui n'avaient pas reçu de compensation. Après négociations et en collaboration avec le DG de l'APIX, ce dernier est venu sur les lieux pour rencontrer les populations et discuter des différents problèmes que l'on rencontre sur le tracé. Faut savoir qu'on était en position de force car c'était à quelques jour de l'inauguration du train express régional prévu pour le 14 janvier 2019.

Pour les places d'affaires plus de 1784 personnes n'avaient pas reçu leur indemnisation. Ainsi par les différentes négociations, l'État a commencé à indemniser même si jusque-là il reste quelques une qui n'ont pas encore reçu.

Grâce à notre combat, ils ont finalement doublés voir triplés les montants proposés au début pour la compensation. Après la signature au niveau de la commission de conciliation, ils nous ont donnés une sommation de 10 jours pour quitter la zone d'emprise. Une chose qui m'a

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Retranscription de l'entretien N1

marqué c'est lorsqu'on a refusé d'aller au niveau de l'APIX pour poursuivre les négociations, l'ancien préfet de Pikine faisait du forcing et a détruit la maison d'un PAP. On a riposté et finalement le président l'a affecté à Tambacounda à cause de l'acte qu'il avait commis.

III. Nouvelle socialisation

Q16 : Avez-vous reçu votre compensation ?

Oui presque tous les impactés ont reçu j'étais le dernier à recevoir dans ma zone.

Q17 : La compensation répond-elle à la valeur de votre ancienne maison ?

Oui oui finalement on a reçu une compensation raisonnable même après la démolition de nos

maisons, l'APIX à accompagné les PAP. Ils ont démolis calmement avec des séries de sensibilisation car ce n'est pas facile de voir ta maison familiale en train d'être détruite. Sur le plan moral ça touche vraiment.

Q18 : Vous habitez dans quelle commune actuellement ? Actuellement j'habite à Pikine «marché zinc».

Q19 : Depuis combien de temps avez-vous déménagé ?

J'ai déménagé il y a pas longtemps je fais partie des derniers à libérer la zone d'emprise c'était

il y a deux mois.

Q20 : Et pourquoi n'avez nous pas rejoint le site de recasement ?

Le site n'est pas encore habitable, il y a beaucoup de travaux à faire.

Q21: Que pensez-vous de la situation géographique du site ?

C'est un bon site en plus c'est à proximité de mon ancien domicile. Il est aussi très accessible

grâce aux transports en commun.

Q22 : Et pourquoi le choix de Pikine « marché Zinc » ?

Euh ! C'est que je ne voulais pas trop m'éloigner de mon ancien quartier pour pouvoir m'y

rendre souvent et comme je suis le président des impactés je dois rester dans un quartier accessible pour les besoins du collectif.

Q23 : Quel impact a eu votre déménagement sur votre vie quotidienne ?

Un impact négatif forcément car présentement j'ai un statut de locataire. Je mets beaucoup

plus de temps pour rejoindre mon lieu de travail. Néanmoins il y a eu des PAP qui sont sortis de la galère à cause du projet. Avant le projet ils habitaient dans des baraques mais grâce à la compensation ils sont parvenus à construire de grandes maisons.

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Retranscription de l'entretien N1

Q24 : Quels impacts sur la scolarité de vos enfants ?

C'est un véritable problème. Je suis obligé de les amener à l'école. Il y en a qui ont eu du

retard pour faire inscrire leur enfants, il y en a qui ont déménagé en pleine année scolaire. Le déménagement à perturbé l'année scolaire de plusieurs enfants.

Q25 : Quels rapports entretenez-vous avec votre voisinage ?

Bons pour le moment on a de bonnes relations. Je les connais pas tous car j'ai déménagé il y a

pas longtemps. V. Présentation

Q26 : Vous êtes de quelle nationalité ? Je suis de nationalité Sénégalaise.

Q27 : Vous travaillez sur quoi ? Je travaille au tribunal de Dakar.

Q28: Quelle est votre situation matrimoniale ? Je suis marié.

Q29 : Avez-vous des enfants ? Oui oui j'ai des enfants.

Q29 : Combien ? J'ai 4 enfants.

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Retranscription de l'entretien N2

Le 17/02/2019

De 14H37 à 15H23

Prénom : Gnilane

Nom : NDOYE

Fonction : Agent de l'APIX en même temps sociologue au niveau de la maison TER de Mbao

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius