B. Le choix de rester dans la même commune
Dans le cadre de ce projet, la plupart des PAP ont choisi de
rester dans la même commune après expropriation. Ce qui motive ce
choix c'est la lenteur du site de recasement et la distance entre les sites de
recasement et leur lieux de travail. Pour certains, il n'est pas question de
quitter un endroit qui représente beaucoup en terme de pratique
culturelle car ce sont des lieux sacrés pour eux. Si nous prenons le cas
de la population Lébou qui se trouve majoritairement à Rufisque,
leur ancrage dans ces lieux historiques fait qu'il est difficile pour eux de
quitter cette commune car ils ont l'habitude de vivre ensemble et d'organiser
des cérémonies culturelles fréquemment.
L'on retrouve cette même population Lébou
à Thiaroye. Cette catégorie de population pratique
essentiellement la pêche comme activité car ils habitent à
la bordure de l'océan atlantique. Ainsi, quitter ces villes
représentatives pour eux revient à se séparer de leur
ancrage culturel et aussi de leur activité économique qui est la
pêche.
C'est dans ce sens que Monsieur S. D, mon premier
interviewé, confie :
« j'habite à Yeumbeul depuis 1999 ;
j'étais propriétaire de la maison. C'était ma maison
conjugale. Je me suis installé là-bas quand j'ai pris ma retraite
dans l'armée. En tant que délégué de quartier je
fréquentais tout Yeumbeul, j'avais de bons rapports avec tout le monde.
Actuellement j'habite à Keur Massar chez mon fils mais je me rends
à Yeumbeul tous les jours même hier j'étais là-bas,
j'administre les nouveaux délégués. Je vais retourner
vivre à Yeumbeul ,j'ai acheté un terrain à 11 million 500
000 FCFA qui est en phase de construction. »
Ainsi en restant dans la même commune, le même
cadre de vie, il privilégie le choix où malgré le
déménagement ils pourraient préserver leurs
repères. Mais le choix de rester et de ne pas rejoindre le site de
recasement a engendré une vulnérabilité des PAP face
à la pression foncière à Dakar.
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