3. De nouvelles trajectoires géographiques
A. La trajectoire quotidienne des PAP modifiée
Le concept de trajectoire sert comme support pour analyser
l'organisation spatio-temporelle, les fonctionnements et interactions en son
sein et a été utilisé pour expliquer le quotidien des
individus (Tabaka 2009).
Le déplacement entraîne souvent des pertes de
repère aussi bien sur le plan social que spatial, avec de nouvelles
trajectoires spatiales de la part des déplacés. La situation du
déplacé ne produit pas seulement le changement de localisation,
elle est également génératrice d'autres types de
changements. En parlant de déplacement, il s'agit d'évoquer
à la fois un changement de lieu, de position et un changement
d'état d'une personne. À cet égard, il ne suffit pas de se
référer aux déplacements physiques (migrations, flux) mais
également à d'autres changements - quantitatifs et qualitatifs -
associés à ces déplacements, influencés par eux
et/
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ou les influençant (Tabaka 2009). La modification de la
trajectoire quotidienne peut avoir comme conséquence la perturbation de
la scolarité des enfants.
En effet, le déménagement de certaines PAP pour
la libération d'emprise du TER a fait que beaucoup d'enfant
étaient obligés de quitter leurs anciennes écoles pour se
trouver une autre école beaucoup plus proche de leurs nouvelles maisons.
Le déménagement s'est faite en pleine année scolaire ce
qui fait que les enfants seront obligés de s'adapter dans un nouveau
environnement avec de nouveaux camarades de classe ce qui peut prendre du temps
et contribuer à la perturbation de l'année scolaire de ses
enfants. Mais l'État a proposé des solutions pour faciliter la
situation des enfants qui sont dans cette situation.
Monsieur D. W, l'un des impactés rencontré dans son
bureau à Mbao nous explique :
« le collectif a posé cette question quand on
a accepté d'être déplacé. Ainsi l'État nous a
dit que si une telle situation se présente, le PAP peut se signaler pour
que l'État puisse trouver à l'enfant une école pas loin de
chez lui le plus rapidement possible pour qu'il continue ses cours.
»
Par ce témoignage l'on constate que l'État
s'évertue tant bien que mal à améliorer les conditions des
impactés par des accompagnements sociaux. Mais beaucoup de PAP n'ont pas
suivi la procédure comme l'explique Madame S. N, l'une des
impactée interviewée dans son nouveau domicile à Sicap
Mbao :
« personnellement je n'ai pas contacté
l'État pour signaler le cas de mon enfant car je fais trouver une maison
dans la même commune. Mon enfant a gardé la même
école mais le seul problème c'est qu'avant le
déménagement, il payait 150 FCFA pour rejoindre son école
mais actuellement il paie 500 FCFA. Il est obligé de prendre trois
transports différents car nous sommes un peu éloignés de
son école.»
Ainsi, malgré toutes ces contraintes, certains PAP ont
décidé de rester sur place. Mais ce choix peut en outre
s'expliquer par le fait qu'ils sont dans l'incapacité de rejoindre les
sites de relogement qui sont toujours en cours de viabilisation.
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