B. Une mobilité fluide de la Banlieue vers le centre
de Dakar
Dans la première partie du tracé (Dakar-Bargny
sur 33 km environ), la densité démographique avoisine 30 000
habitants/km2. C'est le cas des Communes populaires comme Diamaguène
Sicap Mbao, Yeumbeul Sud, Thiaroye et de bien de communes traversées par
l'emprise du chemin de fer. Par contre, d'après les études
d'impacts menées par les experts de la BAD, dans la deuxième
partie du tronçon du projet qui concerne surtout les Communes à
forte dominante rurale, telle que (Diamniadio, Diass et Keur Moussa), les
densités n'atteignent même pas les 300 habitants/km2 . Par
ailleurs, quelque soit la zone traversée par les rails, les populations
souffrent d'un besoin de mobilité à l'intérieur de leurs
communes comme vers l'extérieur du fait de la qualité des voies
de circulations ; les pistes sont défectueuses en milieu rural avec
l'absence de voies d'accès à certaines parties des quartiers en
milieu urbain.
Dès lors, la réflexion sur la mobilité et
sa gestion repose sur la prise en compte de la complexité des pratiques
de la mobilité en milieu urbain. Le concept de mobilité urbaine
s'inscrit sur la dimension urbaine du transport dans la mesure où si
toutefois la ville est complexe, les déplacements dans la ville le sont
aussi. Dans la métropole dakaroise, l'on note que les transports
occupent un temps important de l'activité des individus et influence
l'environnement urbain du pays (APIX 2016). En prenant compte de l'importance
de la mobilité dans le quotidien des dakarois, les experts
spécialistes de la mobilité formés aux
problématiques urbaines voient dans le projet TER et BRT la solution
pour rendre fluide la
Page 41 sur 86
mobilité dans la capitale (CETUD 2018). Pour les
autorités, le fait de pouvoir se déplacer facilement, c'est se
donner la possibilité de profiter pleinement de la vie en ville, Or,
certains groupes sociaux, pour des raisons divers, ne maîtrisent pas
totalement leur mobilité, de ce fait, ils rencontrent beaucoup de
difficultés pour assurer leur mobilité en ville.
Pour les individus, l'usage de modes de transports rapides et
souples permet de faciliter l'accès aux services nécessaires au
quotidien, qu'il s'agisse de se rendre au travail, de partir faire les courses,
de rentrer chez soi. C'est dans ce contexte que l'on comprend le
témoignage de Madame G.N, la sociologue de la MTER de Mbao qui explique
:
« chaque matin je galère pour me rendre au
travail, je fais 2h de temps dans la circulation pour rejoindre le bureau.
Dès fois, j'arrive en retard et une fois au bureau je suis très
fatiguée. Une fois au bureau je prends 10 à 15 munîtes pour
souffler avant de commencer le travail ».
Par cette assertion, l'on comprend le problème de tous
les groupes sociaux touchés par les difficultés de
mobilité mais plus particulièrement des individus qui sont en
situation d'exclusion pour la plupart, dû à des raisons
économiques. Ils sont en effet dans l'incapacité d'accéder
à des services de transports appropriés à chaque fois
qu'ils en ressentent la nécessité. L'on retrouve ces groupes
sociaux pour la plupart dans des quartiers de la périphérie de
Dakar mal desservis par les transports en commun, notamment Keur Massar,
Malika, Yeumbeul, Mbao... et qui ne possèdent pas de mode de transport
individuel, comme la voiture.
En effet, l'approche transversale des enjeux de la
mobilité au Sénégal a permis aux spécialistes de la
ville et des transports de faciliter la mobilité en mettant en place ce
projet selon une double approche. Une approche spatiale pensée par les
autorités, qui à terme du projet favorisera
l'accessibilité urbaine pour les populations qui sont dans la
périphérie de la métropole.
Mais aussi une approche temporelle qui mettra l'accent sur une
mobilité durable car la prise en compte de l'aspect environnemental a
une place importante dans ce projet (BAD 2016).
Page 42 sur 86
Concernant l'approche spatiale, à terme, le projet
permettra d'assurer entre autre une forme d'équilibre entre les
différentes communes traversées par les rails dans la mesure
où toutes les communes doivent être accessibles à tous.
Cela sous-entend que le projet doit permettre de relier d'une façon ou
d'une autre les autres communes de la métropole pour que les usagers
puissent s'y rendre et en sortir facilement. Car un territoire qui n'est pas
accessible, c'est un territoire qui souffre d'exclusion, avec des impacts forts
en termes économiques et sociaux.
Concernant la mobilité durable, par ce projet, le
gouvernement du Sénégal ambitionne de soutenir des formes de
mobilité pour réduire le maximum de nuisance à
l'environnement dans la capitale, ce qui est profitable pour un
développement harmonieux de la métropole. Pour les
autorités en charge du projet, penser le caractère durable de la
mobilité, c'est penser aux générations futures et à
la ville de demain. Ainsi, en favorisant une mobilité durable, l'on
assure le maintien dans le temps de la mobilité.
La mise en oeuvre de ce projet a nécessité la
production du document (PAR) pour mesurer l'ampleur du projet et les impacts
sociaux qui peuvent en découler.
|