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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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1.7. Relations familiales

L'étude des relations familiales est complexe de façon qu'on ne puisse pas ignorer l'éclaircissement de ce concept dans ledit travail. Les relations familiales sont indépendantes de l'éducation des enfants puisque le rôle de la famille est avant tout éducatif. C'est pour cette raison que l'éclaircissement du concept «relations familiales » a été nécessaire. Pour définir ce concept, il convient de partir du sens de chaque terme qui le compose. La relation veut dire lien, rapport entre des choses ou des personnes. Le lien c'est ce qui sert à attacher, ce qui unit des personnes. La famille, ensuite c'est l'ensemble des personnes d'un même sang vivant sous le même toit et plus particulièrement le père, la mère et les enfants. Il y a donc deux critères précis du lien familial: même sang et toit commun. En fait, c'est la coexistence de deux groupes d'êtres humains (les parents et les enfants) ayant entre eux un rapport de géniteurs à descendants qui définit le mieux ce groupe social si particulier qu'est la famille. La coexistence sous le même toit et le lien du sang qui définissent la famille ne suffit pas à en unir les membres. Le véritable ciment de toute cellule familiale c'est l'amour réciproque de ceux qui sont appelés à vivre ensemble. C'est à partir alors de cet amour réciproque que vont naitre les relations familiales.

On peut, en gros, comme nous venons de le faire en haut, distinguer deux groupes dans la famille : les parents et les enfants, c'est la structure des relations qui s'établissent entre eux et à l'intérieur de chacun d'eux, entre les éléments qui les constituent que nous avons étudiée ici. Cette structure et la qualité des relations familiales varient en fonction du caractère et de l'équilibre de ces éléments constituants. Cette idée est soutenue par POROT M. (1979, p.9) pour qui : « que l'un de ces deux groupes ne soit pas équilibré, parce qu'un ou plusieurs de ceux qui le composent en fausse l'harmonie interne, et tout sera troublé. »La complexité des actions, des réactions et des interactions à l'intérieur d'une cellule familiale interdit d'envisager des relations familiales-types, idéales ou parfaites, que l'on pourrait étudier dans l'absolu, disséquer pour ensuite en étudier de façon quasi expérimentale les variations possibles.

Selon POROT M. (1979, p. 10), c'est dans les relations familiales que l'enfant va construire sa personnalité à partir des échecs et des succès. En plus, «  les petites blessures subies en familles, les renoncements nécessaires à des exigences affectives excessives, les minimes injustices, les limitations obligatoires de son égoïsme, prépareront l'enfant aux exigences analogues et moins tempérées de sa vie d'adulte.» En réalité, le drame familial semble se jouer entre trois personnages essentiels : le père, la mère et l'enfant et quelques figures comme les grands-parents, les domestiques, les oncles, les tantes, etc. Mais un quatrième personnage n'en a pas moins d'importance que les trois premiers : c'est le foyer. Selon également POROT M. (1979, p.11), le foyer est explicité comme suit : «  Le foyer, avant tout fondé sur le couple parental est un être spirituel, vivant avec le passé, le présent et un avenir qui influencent profondément les relations qui s'établissent entre seséléments constituants. » Il reste à préciser le rôle joué par chacun des quatre personnages  qui composent la société familiale, donc les relations qui les unissent. Comme il n'y a pas de société viable sans équilibre permanent entre l'amour et l'autorité, entre la rivalitéet la solidarité, ces quatre rôles sont respectivement tenus par ces quatre personnages : la mère, le père, les enfants et le foyer. En effet, le père doit incarner l'autorité, la mère incarne l'affection (amour), les frères et soeurs la rivalité et le foyer la solidarité.

Cependant, le rôle essentiel de chacun n'est pas un rôle exclusif. La mère doit avoir aussi autorité sur ses enfants et le père les aimer. Mais les enfants n'ont pas l'autorité sur leurs parents, ils doivent seulement leur obéir et les respecter. Nous avons insisté sur le rôle essentiel et primordial de chacun des membres de la société familiale parce que, souvent, les problèmes affectifs et familiaux trouvent leurs sources dans la méconnaissance des rôles joués par chacun des membres de la famille.

A la base de beaucoup de troubles affectifs infantiles ou adultes, il n'y a souvent pas autre chose que l'insuffisance, l'excès ou la méconnaissance des rôles de chacun, dont les conséquences sont plus ou moins bien tolérées et compensées par les enfants. Ceci est affirmé par POROT M (1979, p.11) de cette manière  :« Quand la mère doit prendre dans la famille des décisions désagréables devant lesquelles recule la veulerie du père, quand le père doit consoler en secret l'enfant désespéré par l'indifférence d'une mère qu'il aime, quand le foyer dissocié se révèle à l'enfant, non plus comme l'école de la solidarité affectueuse, mais celle de la haine larvée ou ouverte, quand la rivalité des frères et soeurs devient tyrannie et injustice, avec ou sans complicité parentale, alors on peut dire que les rôles étant intervertis, personne ne remplit le sien et chacun remplit mal celui de l'autre. »

Parler des relations humaines, c'est évoquer des rapports au sein d'un groupe. Il existe alors des relations dites horizontales, d'échanges, de dialogues ou de réciprocités. Retenons, à toutes fins utiles, que dans ce genre de relations, tout le monde est sur le même pied d'égalité et que chacun des membres amène sa contribution pour la mise en commun. Selon POROT M (1954, p.235), «la qualité des relations familiales détermine pratiquement l'avenir de l'enfant. Saines, elles atténuent les traumatismes psychologiques les plus douloureux ; médiocres, elles amplifient les minimes entre eux.» Ce sont des relations de collaboration et d'aide qui s'avèrent fondamentales dans l'intégration psychoaffective des enfants en général et du fils unique en particulier.

En gros, nous avons utilisé ce concept pour mieux caractériser la famille aux relations normales et harmonieuses, en tenant compte d'une unicité du fils dans une famille comptant une progéniture à majorité féminine et en prenant d'office les rôles joués par chacun des membres de la société familiale.

En définitive, les concepts, une fois élucidés permettent au chercheur et aux lecteurs de comprendre le travail. En effet, les concepts sont tous élucidés en donnant des significations appropriées à chacun d'eux. Ainsi, des définitions opérationnelles ont été données à ceux-ci pour montrer le sens dans lequel nous les avons utilisés. Puisque ces concepts tournent autour de la famille, il s'est avéré nécessaire d'évoquer quelques généralités sur la famille burundaise telles que ses attentes, sa structure, les rôles de l'enfant et ceux des parents.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld