CHAPITRE II: GENERALITES
SUR LA FAMILLE
Au Burundi, la famille est fondée dans le but
d'atteindre quelques attentes telles que l'attente procréatrice et
l'attente sociale. Dans le système patriarcal, les hommes jouent des
rôles différents de ceux qui sont remplis par les femmes. Dans la
famille, l'enfant est attendu par le couple et son arrivée apporte
l'honneur à la famille ; il donnera le statut définitif de
la mère et héritera la richesse familiale. Les parents sont,
à leur tour chargés d'éduquer leurs enfants en incarnant
l'autorité et l'amour paternels et maternels.
2.1. La famille et ses
attentes
Traditionnellement, la famille est le résultat du
mariage fait par deux individus de sexes différents dans le but de
procréer. Cependant, il existe aujourd'hui des couples homosexuels qui
s'unissent pour le plaisir et non pour la procréation. La naissance des
enfants, chaleureusement attendus par les parents et l'entourage assure
l'intégration du couple dans la société. Ainsi, le
mariage est acte social et son résultat est aussi attendu dans la
société.
2.1.1. Attente
procréatrice
La mort emporte inévitablement les êtres
humains, mais l'humanité se perpétue parce que les enfants
naissent chaque jour. Au-delà des seules exigences de survie de
l'espèce, l'amour conjugal voit dans l'enfant à mettre au monde
et à élever la première oeuvre commune. C'est ce qui a
été exprimé par BIGANGARA J.B. dans cette
définition du mariage (1986, p.113) :«C'est la
cohabitation volontaire et stable de deux personnes de sexes différents
après accord et entente de leurs familles en vue de la
procréation et de l'éducation des enfants, d'un
épanouissement dans l'amour et dans l'aide mutuelle.» Parmi
les objectifs visés par le mariage, selon cette définition, le
plus important, c'est la procréation dans laquelle découle
l'éducation des enfants. Tel est l'avis de NAVAS J. et son équipe
(1977, p.84) qui affirment qu'«au Burundi, le but du mariage reste la
procréation, non seulement pour des raisons économiques et
sociales, mais aussi pour se perpétuer dans la descendance.»La
stérilité reste une des causes du divorce dans bon nombre de
sociétés.
Au Burundi, lors des cérémonies du mariage,
des souhaits sont adressés aux époux pour se procréer.
Ainsi «urakagira inka n'ibibondo» c'est-à-dire «
Que tu aies des vaches et des enfants» est un des souhaits le
plus beau qu'on adresse à un Burundais. Traditionnellement, les
Burundais pensent que la première richesse est celle d'avoir les enfants
comme l'a souligné BIGANGARA J.B. (1986, p.92) quand il dit que
«l'enfant est le trésor, le plus précieux mais aussi
délicat». Pour les Burundais, il est heureux le couple qui a
des enfants, car selon eux, le couple est honoré et respecté par
l'entourage grâce à sa progéniture.
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