1.3. Sexe
Tout être humain naît sexué, mâle ou
femelle, avec des caractères physiologiques en continuelle
évolution, même s'il existe des erreurs. Pendant le stade
phallique, l'enfant sait qu'il est un garçon ou une fille
c'est-à-dire qu'il sait son sexe. Selon FRAURE-OPPENHEIMER A. (1980,
p.146), « lesexe est un élément objectif, un objet de
savoir ou de connaissance dont la détermination est biologique. Son
caractère est anatomique.» Selon cet auteur, nous n'entendons
exactement que le sexe désigne l'appareil reproducteur de l'homme ou de
la femme.
Le mot «genre» apparaît souvent comme
synonyme du mot «sexe» mais ces deux mots sont
différents même si l'un découle de l'autre. Il faut alors
distinguer le concept «sexe» et le concept
«genre» afin de dissiper la confusion entretenue par le
terme de sexualité qui renvoie aussi bien au corps qu'au plaisir.
FRAURE-OPPENHEIMER A. (1980, p.6), montre ainsi la différence entre le
sexe et le genre : « Le sexe dont les
connotations sont biologiques, englobe les chromosomes, les gonades et
l'appareil génital : il est mâle ou femelle. Le genre est
réservé au domaine purement psychologique de la sexualité.
Il désigne les sentiments, les rôles, les attitudes et les
tendances : il est masculin ou féminin.» Selon ces
théories nous pouvons dire sans nous tromper que le sexe est
d'ordre physiologique et le genre d'ordre psychologique. Ainsi, le
genre est exploité idéologiquement tandis que le
sexe reste le somatique.
Dans notre étude, le fils unique est plongé dans
une communauté féminine et pourra avoir tendance à se
comporter comme une fille. Cela est dû lorsqu'il s'agit d'un fils qui
termine une série de filles, car le comportement est acquis. Cette
idée est appuyée par FRAURE-OPPENHEIMER A. (1980, p.6) qui
signale que «l'enfant a la conviction d'appartenir au sexe qui lui a
été assigné et dans lequel il a été
élevé même s'il ne correspond pas au sexe
"scientifique".» Ainsi, le sexe est inné et le genre est
acquis.
Le fils unique a tendance à changer son genre
parce qu'il se trouve élevé au milieu des filles et par
conséquent aura le genre féminin et vice-versa. Selon
le même auteur (1980, p.91), «le sexe se développe d'un
coté et le genre de l'autre coté, auquel cas le psychisme est
totalement séparé du corps. Ainsi, l'esprit peut être
indépendant du corps.» Pour qu'il y ait un
développement normal, il faut qu'un garçon possède l'air
d'un garçon et qu'une fille ressemble à une fille.
Dans la culture burundaise, suite à la division du
travail dans le cadre du patriarcat, l'homme occupe une place de premier plan.
Le point de départ de l'identité de genre est l'anatomie
qui permet l'assignation du sexe, mais le facteur déterminant est
l'attitude des parents qui ne traitent pas de la même façon un
garçon et une fille. Nous avons utilisé les deux concepts
sexe et genre pour étudier la place d'un seul fils
dans une famille comptant une progéniture à majorité
féminine.
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