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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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CHAPITRE VI: LA TRIPLE RELATION ENTRE PARENTS, FILLES ET FILS
UNIQUE

Les parents tissent des relations étroites entre eux et avec leurs enfants. Lorsqu'il s'agit d'un seul fils, l'affection parentale est orientée vers celui-ci. Par conséquent, il survient une mésentente entre les parents et leurs filles. Ceci est dû au fait que certains parents, à partir de leurs préjugés, ont démissionné dans leur rôle éducatif. Il faudrait alors, pour aboutir à une entente familiale, développer harmonieusement les relations entre les membres de la famille.

6. 1. Les relations affectives centrées sur le fils unique

La naissance des enfants est accompagnée par une grande joie pour les parents et ces derniers donnent une affection à leur descendance. Cette affection se manifeste à partir des relations que les parents tissent avec leurs enfants. Dans une famille à fils unique, certains parents surinvestissent sur leur fils en mettant à l'écart les filles.Au sujet des relations des parents avec leurs enfants dans une famille à fils unique, les parents ne voulaient pas montrer qu'ils aimaient particulièrement leur fils. Dans le but de ne pas créer la jalousie fraternelle, SUZ et CAN aiment secrètement leur fils. Ecoutons les propos de SUZ à ce sujet : « N'abakobwa turabakunda, ariko bisanzwe atari ku rugero rumwe n'umuhungu

Ce qui veut dire : « Nous aimons également les filles, mais pas au même degré que le fils.» En fait, les parents aiment tous les enfants. La seule différence réside dans le degré d'affection qu'ils affichent vis-à-vis de chacun des enfants.Les parents sont, en effet, au courant du danger qui survient quand un parent oppose sa descendance. Rappelons ici les propos de NIC qui montrent que, dans sa famille, les filles et le fils unique sont au même pied d'égalité. Cette attitude de NIC de prendre au même pied d'égalité tous les enfants apaise les conflits fraternels si l'ambiance entre les enfants n'est pas bonne car, les filles qui ont déjà acquis la capacité de jugement gardent un air jaloux à l'endroit de leur petit-frère à cause de l'attitude de leur mère ou père. Par contre,ATH souligne ceci: « Umuhungu ari umwe, bashikiwe baramugirira ishari kubera urukundo uba umufitiye.»

Ce qui veut dire: « Si le fils est unique, ses soeurs sont jalouses à cause de l'affection qu'on lui donne.» Les filles sont jalouses de la façon dont les parents privilégient le frère, ce qui est à la base de divers conflits qui peuvent surgir dans la fratrie.

La présence des enfants de deux sexes dans la famille peut alléger certaines difficultés relationnelles entre les conjoints pouvant, à leur tour, engendrer les conséquences telles que la polygamie, la répudiation de la femme, l'insécurité chez les enfants et la culpabilité chez la mère. L'on peut dire que ces difficultés peuvent survenir dans la famille ayant les enfants de même sexe surtout de sexe féminin. Les données recueillies chez MET l'affirment lorsqu'il dit qu'une bonne progéniture est constituée de plusieurs garçons et filles. En fait, la présence des garçons dans la fratrie, même si ceux-ci sont minoritaires contribue beaucoup au maintien de bonnes relations dans la famille, malgré que la plupart des parents accordent une importance particulière à ces garçons.Il arrive aussi que les parents cachent aux enfants les problèmes relationnels qu'ils connaissent. Mais finalement, ces enfants finissent par les découvrir eux-mêmes et réagissent généralement de façon négative. Voici les propos de ATH à ce sujet : « Abakobwa barabona ko dukunda uwo muhungu gusumba, ntivyokunda ko tubibahisha kuko umwana iyo akuze aramenya amabanga yo mu nzu yose.»

Ce qui signifie : «Les filles constatent que nous aimons particulièrement ce fils, il est impossible de cacher cet amour car l'enfant, devenu adulte, connaît tous les secrets familiaux.» Les enfants découvrent eux-mêmes les faits familiaux et les gardent secrètement en eux-mêmes. Ils réagissent positivement ou négativement selon le fait. Par exemple les difficultés économiques ou l'atmosphère familiale exercent une influence sur les enfants lorsqu'ils les découvrent. Ainsi, écrit BICHTER H.E. (1971, p.36), « les enfants en savent bien plus sur les parents et leurs difficultés que ceux-ci n'oseraient soupçonner. Souvent, ils prévoient les difficultés que connaît le père dans l'exercice de sa profession. Ils pressentent les angoisses financières ou les problèmes de rivalité qui pèsent sur l'atmosphère familiale. Souvent les parents ne cachent leurs problèmes aux enfants que par crainte d'être jugés par ces derniers.» Les parents croient que leurs enfants ne savent pas ou ne perçoivent pas ce qui se passe dans le ménage alors que ce sont des observateurs avisés surtout quand ce sont ces derniers qui sont au centre du conflit.Dans la société burundaise, ceux qui se marient veulent en premier lieu avoir des enfants. En plus, la majorité de couples préfèrent la présence de deux sexes dans la descendance comme le dit CAN : « Kuvyara abakobwa gusa canke abahungu gusa si vyiza. Uruvyaro rwiza ni urucanze.»

Ce qui se traduit ainsi : « Il n'est pas bon de procréer seulement les filles ou les garçons. Une bonne progéniture est celle qui est constituée de deux sexes.» La présence des garçons et des filles dans la descendance se présente alors comme nécessaire pour garder l'harmonie familiale. Dans le cas contraire, l'absence de l'un ou de l'autre sexe peut occasionner des conflits relationnels au niveau de la famille. Ces conflits vont commencer au niveau du couple conjugal pour affecter plus tard les relations entre parents et leurs enfants.

Ainsi, comme le disait POROT M. (1979, p.14) :« La stabilité et pourtant la sécurité dépendent avant tout de la conduite des parents.» Ainsi, si les relations parentales ne sont pas harmonieuses, les enfants ne seront pas non plus stables. La présence des filles seulement a été à la base de conflits relationnels entre les conjoints.

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