5.4. Cas MET
MET est un homme âgé de 61 ans vivant avec sa
femme de 56 ans. MET habite la colline RWUYA de la Commune MBUYE. MET a une
progéniture composée de 7 enfants dont l'unique
filsâgé de 20 ans et un élève au lycée de
MURAMVYA. Le couple vit avec 4filles seulement car les deux autres se sont
déjà mariées. Cette famille vit de
l'agriculture.Apparemment, MET est en bon termes avec son épouse mais il
y a quelque chose qu'il n'a pas voulu révéler et qui pousse
à ne plus s'entendre car, dit MET : «Mu bisanzwe umugore
turahuza, mugabo hari ibintu bimwe bimwe ashaka kugira nanje ntabishaka. Ivyo
rero bituma tudahuza rimwe na rimwe, erega abashaka kuntegeka. Abana bo
ntangorane, kuko ako mfise kari mw'ishure. Abo bakobwa nabo nyina
arababona.»
C'est-à-dire :«En général,
je m'entends avec ma femme, mais il y a quelque chose qu'elle voudrait mais
dont je ne veux pas. Ceci fait alors que nous nous n'entendons pas quelquefois,
en fait, elle veut me dominer. Pour les enfants, il n'y a pas de
problèmes car celui que j'ai se trouve à l'école. Ces
filles sont à la charge de leur mère.»MET
considère donc les filles comme la charge pour son épouse et le
fils unique pour sa charge. On entend bel et bien qu'il y a division au niveau
de l'éducation des enfants et qu'il y a beaucoup d'affection entre le
fils unique et son père comme le prouve MET : « Atavyo
kubesha, umuhungu niwe aza imbere mu bandi bana, kuko niwe azosigara asanze
urugo. Iyo Imana itamuduha, ibara ryoguye, we ntubona ko urugo rwociye
ruhona?»
Ce qui se traduit ainsi: « Sans mentir, le fils
vient en premier lieu parmi les autres enfants, car c'est lui qui restera pour
la sécurité de la famille. Si Dieu ne nous l'avait pas
donné, ce serait catastrophique. Ne vois-tu pas que la famille serait
détruite ?»MET voit toujours l'avenir de sa famille dans
son unique fils. Les filles n'ont pas la même importance que le fils car
d'un moment à l'autre elles vont se marier. MET a également
exposé la raison qui le pousse à aimer davantage son fils. Il
dit : «Mu bisanzwe uruvyaro rwiza, ni ururimwo abahungu benshi
n'abakobwa. Kubera ngaha dufise umwe, dutegerezwa kumukunda, tukamufata neza,
nk'akarorero agiye kw'ishure ndamuha amahera yo kurya kuko kw'ishure
babagaburira nabi. Atashe naho mu buruhuko, nta bikorwa
ndamutuma.»
Ce qui veut dire : « En général,
une bonne progéniture est celle qui est constituée de plusieurs
fils et filles. Parce qu'ici nous avons un seul fils, nous devons l'aimer, le
traiter bien ; par exemple quand il va à l'école, je le lui
donnais de l'argent de poche car ils sont mal nourris à l'école.
Et quand il revient en vacances, je ne le surcharge pas de travail.»
Les traitements réservés aux fils uniques diffèrent de
ceux qui sont réservés aux filles. Le fils unique est
aimé, bien traité et peu surchargé de travail
contrairement aux filles qui, au lieu d'être envoyées à
l'école, sont surchargées de travaux domestiques et
champêtres.Quand nous lui avons demandé pourquoi ses filles n'ont
pas été envoyées à l'école, MET a
répondu ceci : « Hize umuhungu, abakobwa n'aho batokwiga,
ntaco.»
Ce qui signifie: « Le fils étant
scolarisé, même si les filles ne sont pas à l'école,
il n'y aurait pas de problèmes.»MET sème la jalousie
dans la fratrie. Il voit, dans son fils, l'avenir de la famille. On comprend
que les enfants n'ont pas la même valeur pour MET. Aussi, les filles de
MET sont plutôt délaissées. Tout cela montre combien MET
minimise les filles en plaçant au premier rang son fils unique.
MET n'a pas évoqué les problèmes de son
fils unique, il a dit que son avenir est assuré car, dit-il :
« Nta kazoza kabi azogira kuko ntawundi ndonderera atariwe. Ahejeje
ishure, azoca arongora, nzomwubakira inzu, nongere ndamukwere.»
Ce qui veut dire : « Il n'y a pas de
problèmes pour son avenir car je travaille pour son propre gain. Quand
il terminera ses études, il va se marier. Je le construirai une maison
et je payerai la dot pour lui.» Les parents ayant un fils unique ne
remarquent souvent pas que leur fils unique peut avoir des problèmes
liés à son unicité. Les parents préparent
convenablement l'avenir du fils sans préparer psychologiquement le fils.
Remarquons que le fils unique vivra sous la dépendance de ses parents et
cela de façon continuelle.En analysant l'entretien effectué avec
MET, nous avons constaté qu'il s'est donné à la vie de son
fils toute en discriminant ses filles.
|