5.2. Cas ATH
ATH est un homme âgé de 58 ans et sa femme de 52
ans. Il est le père d'une famille de 6 enfants. Il habite sur la colline
BUHANGURAde la commune MBUYE. Il a un seul fils et cinq filles dont le fils
unique âgé de 15 ans.
ATH nous a répondu facilement aux questions du guide
d'entretien. Fortement penché sur les qualités du fils, ATH a dit
que, depuis longtemps, le fils était très important dans la
famille. Voici ses propos : « Umuhungu ni kirumara mu muryango.
N'aho yogaba gute, ntabura ico amarira umuryango. Kuva kera, niwe yamye yoza
ubwato bwa se. Utavyaye umuhungu rero n'uguhomba, ni ko guhona ku
muryango.»
Ce qui se traduit ainsi : « Le fils est
très important dans la famille. Même si il est gâté,
il ne manque pas de quoi faire pour la famille. Depuis longtemps, c'est le fils
qui remplaçait valablement son père. Ce serait une perte alors
pour celui qui n'engendrait pas un fils. C'est l'origine de la disparition de
la famille.» Le fils est attendu comme celui qui va continuer la
lignée familiale. La famille burundaise est régie par un
système patriarcal et compte sur la descendance masculine.Nous
remarquons que pour ce cas, le fils occupe une place primordiale. C'est ainsi
que ATH nous révèle que toute la richesse familiale appartient
à son fils unique et non à ses filles : «Imana
yakampaye ari agahungu kamwe, ndetse ko ndamubungabunga, ntakindi ndamugirira
kuko ivyo mfise vyose ni ivyiwe,abakobwa bobo bazoja kwubaka
ntangorane.»
Ce qui veut dire :« Dieu m'a donné un
seul fils, à part que je l'entretiens comme il faut, toute ma richesse
lui appartient, il n'y a pas de problèmes pour les filles car celles-ci
vont se marier ailleurs.» Le fils unique est perçu comme le
seul héritier de la richesse familiale. Le système patriarcal
burundais ne considère pas les filles comme membres de la famille.
Celles-ci vont se marier ailleurs et feront partie des familles de leurs
époux. C'est un système qui exclut les filles en matière
de succession.
Concernant l'avenir du fils unique ATH dit qu'il n'y a pas de
problèmes. Pour ATH, les problèmes résident dans la
jalousie entre les filles et le fils unique. Il explique ceci: «
Abakobwa baridoga iyo mvuze ko ariwe mwana mfise kandi ivyo biragaragara.
Ndazi ko bagiye kwubaka bizoba biheze.Ingorane ni uko baca bagirira ishari uwo
muhungu.»
Ce qui ce traduit de cette manière : «
Les filles se lamentent quand je dis que le fils est le seul enfant que j'ai
alors que c'est clair. Je sais que lorsqu'elles se marieront, ce sera fini. Le
problème est qu'elles affichent une jalousie envers ce
garçon.»Comme constat, lorsqu'on accorde une grande importance
à un seul enfant choisi parmi les autres, on sème directement la
zizanie dans la descendance, ce qui peut engendrer une mésentente
familiale et une jalousie entre frère et soeurs.
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