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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DES CAS, ANALYSE DES DONNEES ETINTERPRETATION DES RESULTATS

CHAPITRE V : PRESENTATION DES CAS

Nous avons fait une brève présentation des sujets sur lesquels a porté notre enquête avant de passer à l'analyse du contenu des informations recueillies. D'abord, les propos ont été présentés intégralement en Kirundi et traduit en Français. Ensuite, la présentation de chaque propos est suivie d'un commentaire. Rappelons que chaque cas interviewé a été baptisé d'un nom de trois lettres de l'alphabet dans le souci de sauvegarder l'anonymat des enquêtés.

5. 1. Cas CAN

CAN est une veuve de 49 ans qui habite à la Colline MWEGERA de la commune MBUYE. Elle a quatre enfants dont un seul fils est le cadet de 17 ans.

CAN a affirmé qu'elle est en bons termes avec les enfants, et qu'il lui arrive de penser à son fils unique. CAN a dit que ceci la met dans une insécurité totale lorsqu'elle se souvient que son mari était lui aussi un fils unique dans la famille. CAN s'intéresse beaucoup à son fils comme réponse à son insécurité. Ainsi, elle le déclare ainsi: «Jewe iyo nibutse ko umugabo wanje yivukana, hanyuma nkabona nanje mfise agahungu kamwe, numva mfise ubwoba ko umwanya n'umwanya gashobora gupfa, kuko uwumuryango urahona cane ntugwira, nico gituma nca ndamwiyegereza cane.»

Ce qui se traduit de la suite : « Quand je me souviens que mon époux était un fils unique, et que je constate que j'ai un seul fils, je me retrouve dans l'insécurité, de peur que d'un moment à l'autre, il peut mourir, parce que ce clan est plus vulnérable, il ne se multiplie pas, c'est pour cette raison que je m'intéresse beaucoup à lui.» La crainte de perdre l'enfant à tout moment peut pousser les parents à s'intéresser à lui. Lorsque c'est un enfant unique, ses parents se trouvent toujours dans l'insécurité.

Dans un premier temps, pendant l'entretien, CAN voulait se réserver dans ses propos en disant qu'elle n'a aucun fils : « Ntimumbaze ivy'abahungu kuko ntabo mfise. Nivyariye abakobwa gusa. Ko nagize aho novyaye abahungu umugabo agaca yitaba Imana. Karya gahungu kamwe ! Oya umwana umwe nta mwana.»

Ce qui veut dire : « Ne me posez pas des questions en rapport avec les fils car je n'en ai pas. J'ai procréé les filles seulement. Mon époux a rendu l'âme alors qu'il était temps de les procréer. Cet unique fils ! Non, un seul enfant n'est pas un enfant.» Mais au fur et à mesure que nous nous entretenions, CAN était ouverte dans ses propos.CAN,SUZ et ATH sont insatisfaits de la descendance constituée d'un seul fils avec plusieurs filles. A partir de leurs propos, on voit que ces cas veulent une progéniture nombreuse de filles et fils.

Concernant les relations fraternelles, nous avons constaté qu'il y a collaboration et entente, car CAN a révélé dans les propos suivants que tous les enfants s'entraident dans toutes les activités : «Abana banje barumvikana, nta mishwano, ntavyo kwifyinisha. Barafashanya kuko barazi neza ko ari impfuvyi. Badakoze jewe sinoshobora kubatunga ndi umwe.»

Ce qui veut dire : «Mes enfants s'entendent, pas de conflits, ils ne sont pas distraits. Ils s'entraident car ils savent bien que'ils sont des orphelins. S'ils ne travaillent pas, je ne parviendrais pas à les nourrir étant seule.»

Nous constatons également que la situation d'un seul fils avait un effet important sur la vie de CAN et sur sa vie car CAN a dit que son fils est trop calme et à l'absence de ce fils, CAN est dans l'insécurité, craignant de le perdre. Voici ce qu'elle a dit : « Ndabona ko umuhungu wanje afise ingorane kuko kenshi aguma ahoze. Sinzi ko ari kubera abura abo bikina, sindamukundira kuja kuyerera ku bwoba bw'uko ashobora guhura n'ingorane.»

Ce qui se traduit : « Je vois que mon fils possède des problèmes car il reste souvent calme. Je ne sais si c'est parce qu'il manque d'autres avec qui il peut jouer. Car, je ne lui permets pas de vagabonder, de crainte qu'il peut avoir un accident.» Il faut donc constater ici que le fils unique de la veuve CAN a été bien entretenu malgré sa solitude. L'unicité d'un enfant peut entraîner chez lui des comportements de repli sur soi. Il faut que l'enfant collabore avec les autres pour s'épanouir.

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